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MONUMENTALITE
La façade art déco, prestigieuse et atypique
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La façade qui donne sur l’avenue Pierre Larousse incarne le prestige de l’école voulu par les architectes André Raimbert et Jean Papet, plus connus pour leurs oeuvres au sein des plus grands hippodromes francais. Son traitement est particulièrement soigné. La façade de l’Ecole supérieure d’électricité est représentative de l’impact de l’institution sur la société du début du XXème siècle.

La qualité architecturale des éléments subsistant sur les façades de l’école Supelec de Malakoff est remarquable et atypique. Les façades principales « font appel au vocabulaire classique revue par l’école académique » indique Serge Pitiot, Conservateur des Monuments historiques. Elles ont une originalité dans la mise en oeuvre des décors par l’utilisation savante d’un parement de brique soigné et le grès émaillé de la maison Gentil et Bourdet en large bandeau supérieur avec rehauts de dorure, les arcatures sont puissantes. Les bas reliefs parlants accueillant les visiteurs sont parlants tout comme la large corniche soulignant l’horizontalité de l’ensemble malgré la hauteur du bâtiment. Ces décors « font immanquablement penser à l’emphase et la solennité des monuments assyriens ».

Le tout est couronné par une corniche portant les noms de tous les scientifiques de l’électricité (Faraday, Gramme..) Si cet ensemble assez officiel et lourd, il met toutefois en valeur pour la postérité les inventeurs de l’une des plus belles avancées scientifiques modernes.

UNE VISION REFLECHIE DE L’ARCHITECTURE

La façade est mise en valeur par un premier niveau en cour anglaise qui dégage le soubassement en pierre de taille dont les assises horizontales soulignent la longueur du bâtiment. Les larges baies cintrées à l’arc légèrement surbaissé du rez-de-chaussée participent du même effet. Celui-ci s’oppose à la verticalité des fenêtres des niveaux supérieurs réunis visuellement en une seule baie. « Ce type d’élévation précise Claire Vignes-Dumas dans le dossier de classement Monument historique de Supelec, apparaît comme une interprétation des modèles classiques fournis par les hôtels de la place Vendôme à Paris, de la place de la Concorde, ou encore de l’hôtel de la Monnaie, très présents dans l’enseignement de l’Ecole des Beaux Arts au début du XXème siècle. L’ordre colossal du bâtiment de Supelec est ici évoqué par la modénature de la brique de l’encadrement des baies qui forme un effet de pilastre... »

L’ensemble de la façade est couronné par un entablement qui se remarque inévitablement car il confère toute la monumentalité au bâtiment. Le dernier niveau en attique est traité comme une frise de temple dorique dont les métopes seraient les fenêtres à trois baies, séparées par des glyphes de grès émaillé et doré, une spécialité des établissement Gentils et Bourdet de Boulogne Billancourt. Les dessins de palmettes des bas-reliefs de grès qui séparent les fenêtres rappellent l’ordre corinthien tout comme l’inscription qui court en lettres romaines au sommet de la frise nommant tous les grands chercheurs et inventeurs de l’électricité. La corniche au large débord est surmontée de palmettes empruntée elle aussi à l’antique qui en rythme l’horizontalité.

UN PAVILLON D’ENTREE MONUMENTAL

Remarquons aussi le pavillon d’entrée qui est en légère saillie sur l’ensemble de la façade. L’angle est cependant adouci par un quart de cercle typique de l’esthétique des immeubles parisiens construit par l’architecte précédemment par André Raimbert.

On accède à la porte d’entrée de l’école par un haut perron au large emmarchement. L’arc de la porte est souligné par une clé et des bossages saillants qui en accusent le caractère monumental. Il est surmonté d’une triple baie verticale qui avec les baies en antique est encadrée par un ressaut de brique.

De part et d’autre de cette baie formant l’aboutissement de la frise, des bas-reliefs en grè flammé dus au sculpteur Paul Moreau-Vauthier évoquent la découverte de l’électricité. Dans un style antiquisant, l’artiste à représenté à gauche Zeus brandissant l’éclair et à droite la fée électricité mettant cette nouvelle énergie à la disposition des hommes.

La ferronnerie de la porte extérieure et des fenêtres éclairant la bibliothèque forment un ensemble remarquable sans qu’on en connaisse l’auteur.

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Sources : Dossier pour le classement de Supelec aux Monuments historiques, DRAC-IDF (2004)

 


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