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SCULPTURES ANIMALIERES
Le bestiaire du jardin intérieur de l’Hôtel de Ville
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Le patio de l’Hôtel de Ville abrite depuis juillet 2000 un fabuleux bestiaire de métal imaginé par le sculpteur Antoine Rohal. On ainsi élu domicile dans le jardin intérieur de la mairie au milieu des bambous, coqs, chouettes, faucons, crapauds, faisan et sirène qui donnent au lieu une atmosphère assez unique à Malakoff.

Alors que la pierre était son matériau essentiel, c’est avec le Monument à la mémoire de Gabriel Péri à Argenteuil inauguré en 1964 qu’Antoine Rohal met au point une technique originale, en soudant au chalumeau des plaques de laiton laminé. Dans les années qui suivent, il a recourt à la même technique pour créer en fer, en cuivre ou en laiton des sculptures animalières, d’une grande force expressive, teintées de fantaisie et d’humour, parmi lesquelles la dizaine d’hôtes du patio de l’Hôtel de Ville de Malakoff (1).

Les œuvres d’Antoine Rohal sont aujourd’hui traquées par les connaisseurs dans les ventes publiques et notamment les amoureux du bestiaire de métal. Sur la vie de l’artiste peu de renseignements. Né à Temersav en Hongrie en 1905, il est mort à Paris en 1978. Il étudia à Dresde où il obtint un premier prix de sculpture. Il s’installe à Paris où il devient l’élève d’Antoine Bourdelle précurseurs de la sculpture monumentale du 20ème siècle. 

Après la déclaration de guerre il s’enrôle dans l’armée française et bien que non appelé fut un des premiers à entrer dans la Résistance jusqu’à la libération. Dès la fin de la guerre, il se remet à la sculpture et cherche à exprimer ce qu’il a vécu durant l’occupation Il fait alors plusieurs monuments commémoratifs de la guerre de 1939-1945 dont celui des fusillés de Châteaubriant dont il dira « qu’il y a tellement à faire pour les vivants » afin qu’ils se souviennent des martyrs de la liberté.

En 1953 il obtient la nationalité française. Pendant des années, il travaille dans son atelier parisien de la cité Falguière, près de Montparnasse. Il assume par ailleurs durant plusieurs années la charge de secrétaire national de l’Association des sculpteurs statuaires. Puis il abandonne la pierre pour ne plus travailler que le métal soudé dont les arêtes vives lui permettent de concilier un certain classicisme du sujet avec toutefois une conception personnelle et moderne.

Son ami et sculpteur lui aussi André Del Debbio, parle de lui comme un homme de cœur, sincère et intègre ; « Antoine Rohal a toujours su utiliser la tradition, alliée à la force, que lui offraient les matériaux et l’esprit de son époque. Il savait regarder, transposer et son esprit de synthèse lui permettait d’aller plus loin dans sa recherche inlassable. Il avait l’oeil critique et remettait sans cesse son art en question. Son côté perfectionniste lui permit de se renouveler sans cesse et de réaliser un ensemble d’oeuvres jeunes et riches... »(2)

L’œuvre la plus connue d’Antoine Rohal reste le Monument national des fusillés de Châteaubriant haut de plus de cinq mètres, sculpté en pierre d’Artiges. Ce monument frappe par sa sobriété, sa puissance et la tension qui l’anime. Il fut inauguré en 1950 dans la carrière où furent exécutés en 1941 vingt sept patriotes. Suivent de nombreuses commandes dans la veine commémorative : bas-relief en bronze à la mémoire de Pierre Sémard et de la Résistance des cheminots à Paris, le Monument aux morts de la grand guerre à Drancy , le Monument des déportés à Château-Thierry dans l’Aisne, un haut-relief dédié à Paul Eluard dans une cité de Saint-Denis. De nombreux établissements d’enseignement s’adresseront à lui pour leur décoration. Vers la fin de sa vie il a peint quelques tableaux.

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1) son fils était employé au service reprographie de la ville de Malakoff

2) Sources : plaquette de vente de 87 oeuvres d’Antoine Rohal à Drouot le 26 juin 1987


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