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TEMOIGNAGE
Incorporé à 18 ans et 4 mois
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André Greffet, ancien poilu, décoré de la Croix de guerre et Chevalier de la Légion d’Honneur, membre de l’Union locale des Anciens Combattants et Victimes de Guerre de Malakoff durant de nombreuses années, témoignait dans Malakoff Infos à l’occasion des commémorations du 80ème anniversaire de la fin de la Grande guerre (1998) conscient de l’importance de la transmission de la mémoire. Le message de cette journée fut celui du droit des peuples à vivre dans la paix et dans la dignité, du rejet de la fatalité de la guerre, de l’action inlassable pour l’amitié entre les peuples.

André Greffet* a 16 ans à la déclaration de la guerre en 1914. Incorporé le 16 avril 1917, à l’âge de 18 ans et 4 mois, au 2ème bataillon de chasseur à pied près de Troyes, il « fait ses classes » pour être estafette sur moto BSA. Faute de matériel suffisant, il est affecté au 283ème d’artillerie lourde. « Servant de 155 courts », il participe aux préparations d’artillerie avant les offensives près de Verdun, Craone, Laon, Montdidier, au Chemin des Dames.

Après l’Armistice, il part en Allemagne comme dépanneur avec un convoi de camions. Après plusieurs mois d’occupation, il revient à la vie civile en 1919 et se marie avec une jeune femme rencontrée dans le train lors d’une permission.

Avec l’âge, les noms de lieux et les dates se brouillent, mais la douleur de la perte des camarades demeure intacte. Un épisode reste gravé « On allait avec un camion chercher des obus. Il fallait traverser un carrefour bombardé tous les quarts d’heure. L’officier voulait qu’on fonce tout de suite. On a refusé et attendu l’accalmie pour passer. Si on avait obéi, on serait mort ».

André Greffet évoque aussi la boule de pain et de quart de « vinasse » qui étaient l’ordinaire du poilu, la cantine roulante qui n’arrivait pas toujours à cause des obus, les nuits couchés par terre à côté des canons. Il y avait un endroit, la caverne des Dragons, où Français et Allemands n’étaient séparés que par un mur. Selon les jours on se balançait des grenades ou on dialoguait. C’était une dure époque. Il faut espérer que la guerre ne reviennent pas ».

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* Né à Falaise le 14 décembre 1898. Remobilisé en 1939, il est fait prisonnier, s’évade du camp de Châteaubriant et, après un court séjour à Malakoff, rejoint les FFI dans l’Ouest. En août 1944, il participe entre autres à la libération d’Ancenis. En 1945 il revient à Malakoff, adhère à l’Union locale des Anciens Combattants. Très actif dans la vie associative, il fonde une amicale de commerçants.

Témoignage extrait de Malakoff Infos, décembre 1998


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