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CHAPELLE SAINT-MARC
1963 : un nouveau lieu de culte pour accompagner l’extension du sud de Malakoff
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La population du sud de Malakoff a considérablement augmenté entre 1950 et 1970 à la suite d’un programme immobilier collectif conséquent. Pour les catholiques, l’extension de cette zone urbaine s’est concrétisée par un nouveau lieu de culte : la chapelle Saint-Marc, rue Hoche. C’est finalement un ancien atelier de cartonnerie qui sera transformé et aménagé en chapelle grâce au soutien financier de l’oeuvre des Chantiers du cardinal et de la générosité des fidèles. La chapelle à été bénie le 8 juin 1963.

Les années 50 ont été marquées à Malakoff par une grave crise du logement. Pour y faire face, la municipalité mettra tout en oeuvre pour la construction de plusieurs cités populaires dans le sud de la ville. Cette opération sera accompagnée d’un nouveau centre communal secondaire pour le quartier sud avec une annexe de la mairie, de la poste, d’un dispensaire et d’une maison des jeunes et de la culture, la création du stade Marcel Cerdan...

De son côté, la Société immobilière de la Caisse des Dépôts (SCID) va construire des centaines de logements sur le glacis du Fort de Vanves, réservés aux fonctionnaires et aux militaires de la Défense. Or, cette nouvelle population est traditionnellement catholique et pratiquante.

Entre 1950 et 1970, sur les 3500 logements sociaux édifiés sur la commune, c’est dans la partie sud, où les grandes emprises maraîchères étaient encore disponibles, que les 2/3 des nouveaux logements seront construits.. Ils seront accompagnés par la construction à la même période par des ensembles collectifs privés.

La population du sud de Malakoff croit donc rapidement. Se pose alors pour les croyants de Malakoff la question d’accompagner par un nouveau lieu de culte la densification de la population du quartier sud de Malakoff dont on pouvait espérer qu’un certain nombre seraient des pratiquants de l’Eglise catholique.

Les deux lieux de culte catholique sont situés aux deux extrémités de la commune : l’église Notre-Dame construite bien avant la création de la commune est trop éloignée du nouveau quartier. La chapelle du Clos bien que coincée derrière le cimetière depuis le début du siècle est très dynamique notamment avec son patronage, ses activités sportives, ses séances de cinéma et ses multiples messes, mais ne peut plus accueillir la nouvelle population, notamment militaire du Fort de Vanves. Il faut soit l’agrandir ou créer une nouvelle église. Le choix portera avec l’accord du Diocèse de Paris pour la création d’un nouveau lieu au centre géographique de la ville si possible.

Si le projet est ambitieux, il est difficile à mettre en oeuvre car il faut trouver un terrain et le financement de l’opération immobilière. En effet, depuis la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, il n’est plus du ressort de l’Etat ni des collectivités de financer les nouveaux lieux de cultes. Au terme de la loi de 1905, ce sont les évêchés qui doivent assumer seuls la gestion financière et leur politique immobilière. Mais par la loi, les Eglises bénéficient aussi d’une nouvelle liberté concernant le nombre d’implantation géographique de nouveaux lieux de culte. Le financement d’une construction nouvelle à Malakoff dépendait donc entièrement du Diocèse de Paris, c’est à-dire en fait de la générosité des fidèles.

Au-delà de l’équipement cultuel, il s’agissait aussi d’envisager ce lieu comme élément de vie de quartier comme lieu de sociabilité ou encore comme un élément nouveau, repère dans l’opération d’urbanisme engagée par la municipalité de Malakoff. Cette initiative ne sera guère soutenue par la municipalité.

Quand un hangar devient église

L’abbé Jonvel chercha activement un espace pour créer ce nouveau centre paroissial. Ce fut long et difficile. Certains lieux échappant au curé pourtant à l’affut des offres de ventes de terrains. Une opportunité d’achat se présenta en 1961 lors de la fin d’activité d’un atelier de cartonnerie de 416m2 (32mX13m) construit en 1937, situé 67 rue Hoche et entouré d’un vaste terrain maraicher de 2000m2 appartenant à monsieur Dunant. Une occasion inespérée au coeur du nouveau quartier. Restait à mettre en oeuvre l’imagination d’un architecte pour transformer l’ancien atelier de cartonnage en église et a trouver les fonds pour l’achat du terrain et du hangar ; plus de 33 000 francs de l’époque, une somme considérable pour la paroisse populaire de Malakoff . On dénomma le projet de chapelle « Notre Dame du Fort de Vanves ».

On en serait resté là sans l’aide de l’Oeuvre des Chantiers du Cardinal, une association créée en 1931 par le cardinal Verdier pour promouvoir la construction et l’entretien des églises catholiques de Paris et de la région parisienne. Un projet d’accord fut établi entre la paroisse du Sacré Coeur et l’oeuvre. Dans la convention établie entre l’association et la paroisse, les Chantiers du Cardinal s’engageaient à participer au financement et a assurer les dépenses. La paroisse devra verser de 1964 à 1973 une contribution annuelle de 10000 francs (2500 francs par trimestre). On lancera donc une souscription « Le franc de Saint-Marc » et l’on organisera des kermesses pour récolter les fonds.

Des travaux et un mobilier cultuel

La paroisse avec l’aide des Chantiers du cardinal confia la transformation du hangar en chapelle à l’architecte parisien Madeleine qui dressa les plans de modification du bâtiment. Un challenge au regard du type de construction.

La Commission Diocésaine d’Art Sacré étudie le projet d’aménagement de la future chapelle et rend son avis le 29 septembre 1961. Les membres de la Commission sont unanimes et estiment que « l’aménagement du bâtiment existant pour son utilisation cultuelle prévue avec beaucoup de simplicité et de talent peut être approuvé sans observation spéciale ; la solution proposée tire le meilleur parti possible d’éléments assez ingrats... » La commission propose toutefois quelques recommandations sur l’emplacement du tabernacle, les fonds Baptismaux, l’ambon et invite à voir l’utilité d’un tambour d’entrée et d’une sortie de secours.

Le 12 février 1962, c’est au tour de la Direction de l’hygiène et de la sécurité publique de la Préfecture de Police d’examiner les plans. Celle-ci exigera quelques aménagements notamment sur la largeur des portes vers la sortie, des coupe-feu, la ventilation, le chauffage et les extincteurs.

Fort de ces avis commencèrent les travaux d’aménagement intérieur et extérieur du hangar. La toiture constituée d’une grande verrière et couverte en tuile posa de nombreux problèmes d’étanchéité difficilement résolus puisque par la suite plusieurs restaurations urgentes suite à des infiltrations de l’eau durent avoir lieu (1965, 1991 et 1996).

On fit appel a une dizaine d’entreprises pour transformer les lieux en église : la maçonnerie à César Darier (Malakoff) et à l’entreprise Chapelain (Paris 17), la menuiserie à monsieur Melivier (Malakoff) et Nicolardot (Paris), la peinture à l’entreprise Meunier de Saint-Chéron et Watebled (Malakoff), l’électricité à Verger Delporte (Paris 17) et Martino (Paris 15), la plomberie et la couverture à la société Puvost (Malakoff) et Milone (Paris 13) et à un ingénieur conseil pour le chauffage Lucien Jeammet.

Le granito du choeur fut confié aux établissements Durament, la fabrication des bancs d’église aux usines Stella. Le motif décoratif du tympan extérieur fut une création de Pierre Koppe, un décorateur céramiste de Metz.

C’est monseigneur Jacques Delarue Vicaire épiscopal (Archidiacre) de l’archevêque de Paris, chargé du secteur ouest de la capitale qui viendra bénir la nouvelle chapelle. Trois ans plus tard, lors de la création du nouveau diocèse de Nanterre, il en est devenu le premier évêque

Par la suite, plusieurs aménagements successifs viendront enrichir les capacités d’accueil de la chapelle, des salles pour le catéchisme et un petit appartement au dessus de l’entrée, la création d’un auvent. En 1978 de gros travaux de modernisation auront lieu avec la coordination de l’Atelier d’architecture A4 de Paris

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Sources : Archives des Chantiers du Cardinal, Mme Jeanine Tallec,


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