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UN ABOUTISSEMENT
1976, le nouvel Hôtel de Ville
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La construction du nouvel Hôtel de Ville de Malakoff en 1976 sur l’emplacement des anciennes écoles publiques, soit 93 ans après la création de la commune, marque la fin d’un longue histoire. Ce ne fut pas le manque de volonté des différentes equipes municipales d’avoir une maison commune fonctionnelle, mais le manque de moyen financiers et les choix d’une politique sociale d’abord prioritaire.

L’hôtel de Ville actuel décline une architecture singulière de brique et de verre, posée à même le niveau de la ville, si ce n’est le parvis imposant qui s’étend à ses pieds. L’ensemble du bâtiment est bas, de briques rouges et de surfaces de verre. Cette construction ne domine pas le quartier. Elle est l’oeuvre de l’architecte Serge Lana.

Son implantation relève d’une logique rare dans les années 70, ses dimensions sont fidèles à celles régnant alentour, la rigueur des contours est seulement perturbée de décrochés. Au regard de ses contemporaines habituelles dans les Hauts-de-Seine, elle est antimonumentale tout en reprenant l’ensemble des symboles républicains..

Un édifice fonctionnel

L’Hôtel de Ville de Malakoff est venue clore, place du 11 novembre 1918, un ilot inachevé formé par la suite de la bibliothèque et le théâtre 71 sur l’emplacement du premier groupe scolaire construit par les élus de Vanves, dix ans avant la séparation de 1883.

Le flan de la place perpendiculaire du théâtre est occupé par le nouveau marché municipal au comestibles, couvert de bureaux, qui a remplacé un ancien marché couvert construit en 1886, tandis que sur les deux autres côtés s’alignent l’école maternelle Jean Jaurès, brasseries, maisons et commerces d’implantation plus anciennes et immeubles de bureaux récents.

Bien qu’elle adopte fortement le caractère institutionnel du parvis municipal, cette place est traditionnelle dans sa configuration urbaine et dans le croisement des activités publiques, des circulations individuelles et collectives qu’elle permet.

Moins soumise à la séparation des fonctions que dans d’autres communes du Département, l’Hôtel de Ville de Malakoff inauguré en 1976 est mis en scène sans escalier fastueux, sans hall guichets, mais un hall de service de transit. Un patio sous verre qui la transperce tout en hauteur fait office de jardin tropical avec son bassin où circulent quelques tortues. Autour du patio très lumineux s’enroulent les coursives sur lesquelles s’ouvrent la salle du Conseil, la salle des mariages, les bureaux des adjoints et des espaces de réunions d’accueil spécialisés. En cela il est très fonctionnel.

1994, une extension

L’ilôt occupé par l’hôtel de ville, la médiathèque et le théâtre 71 a vu se poser en 1994 une extension qui n’avait d’autres visées que l’accroissement des surfaces de bureaux des services municipaux (communication, service informatique, enfance...)

Construit sur l’emplacement de l’ancienne caserne de pompiers, du temps où Malakoff disposait de sa propre compagnie, le bâtiment affiche au milieu d’espaces verts sa modestie par la brique, le verre et son aspect cubique. Il manifeste la volonté du cabinet d’architecture Rozen de son affiliation au bâtiment principal. Il est d’ailleurs relié par un original chemin couvert suspendu au dessus d’un petit jardin où se mêlent sculptures animalières, bambous et autres plantes décoratives.

 Extension de la Mairie construite en 1994

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Serge Lana, architecte de l’Hôtel de Ville de Malakoff est né à Audincourt (Doubs), où son père, menuisier, Italien ayant fui le fascisme, était devenu le secrétaire de section du PCF. Durant la guerre, tandis que son père, Pierre, était déporté politique à Auschwitz (convoi du 11 juillet 1942) d’où il n’est jamais revenu, Serge et Aline, sa mère, étaient également arrêtés, puis internés en France. C’est la gendarmerie française qui l’avait interpellé et torturé à Orléans avant qu’il soit interné à quatorze ans dans une maison de correction. Libéré en août 1944, il avait passé son bac à Orléans avant de commencer des études d’architecte à l’École spéciale de Paris en 1946.

C’est là qu’il fit connaissance de Claude Le Goas avec qui, accompagnés d’autres jeunes architectes communistes, il fonde un cabinet d’architecture auquel ils associent ensuite un bureau d’études d’urbanisme. Ils allaient marquer la physionomie des communes ouvrières de la banlieue parisienne (Malakoff, Bagnolet, Saint-Denis), mais aussi Bourges ou Vierzon. Serge Lana. fut au coeur des grands travaux de construction de logements sociaux et de la réorganisation de l’espace urbain de ces villes dans les années 1960-1980. Il est l’auteur de la porte de Bagnolet, du bâtiment confédéral de la CGT, du siège de l’Insee, du théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, de l’Enclos des Jacobins à Bourges...

 

 


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