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LA DISTILLERIE CLACQUESIN
Un hôtel industriel adapté à une activité économique (2)
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En 1898 Paul Clacquesin achète un terrain à Malakoff au 56-58 route de Chatillon, aujourd’hui avenue Pierre Brossolette. Cette zone offre alors de larges réserves de terres agricoles consacrées à l’horticulture et au maraîchage. Située à proximité immédiate de Paris, au sud des fortifications, l’usine est aisément accessible par une grande voie de communication. De plus, le tramway hippomobile passe juste devant l’entrée du site. Un lieu idéal pour une entreprise en plein développement.

Les premiers bâtiments de la nouvelle distillerie hors les fortifications de Paris sont construits en 1903 sur la partie Est de la commune au coeur d’un îlot pavillonnaire et se distribuent autour d’une cour pavée s’ouvrant sur la rue de Châtillon. Derrière, se trouve un grand jardin.

L’augmentation de la production du Clacquesin et de ce fait le nombre croissant d’employés sur le site nécessite rapidement l’agrandissement de l’usine. A partir de 1926 jusqu’à 1933, l’architecte parisien Jules Guillemain propose des agrandissements à l’arrière du bâtiment existant donnant sur la rue d’Alsace-Lorraine comprenant de grandes halles pour de nouvelles cuves et la création d’espaces pour la mise en bouteille et le stockage. La production est alors de cinq millions de litres par an.

Pour la réalisation de ses fondations, la nouvelle distillerie bénéficie d’un nouveau système inventé quelques années plus tôt par François Hennebique alliant le fer et le ciment : le béton armé, système de construction consacré officiellement lors de l’exposition universelle de 1900. Le produit est bien adapté car il peut remplacer la maçonnerie classique ou les structures métalliques.

Paul Clacquesin (1855-1911) fait appel au bureau central Hennebique situé 1 rue Danton qui avait le quasi monopole d’utilisation du béton armé. On trouve au centre d’archive de l’architecture les plans originaux établis par le bureau Hennebique, documents graphiques où figurent des croquis accompagnant les notes de calculs, des calques bleus appelés « cyanotype système ».

Un hôtel industriel de belle allure

La nouvelle distillerie, celle que nous connaissons aujourd’hui, est construite suivant le principe de l’hôtel industriel de taille moyenne. De la rue du Maréchal Leclerc, accès principal, on accède par un vaste portail dans la cour pavée sur laquelle donne à gauche le bâtiment administratif et à droite le pavillon du gardien et le transformateur électrique. En fond de cour face à l’entrée se trouvent le laboratoire des alambics, la pièce pour chauffer ces alambics et fabriquer les caramels.

Les bâtiments sont construits en brique bichromes. Ils sont couverts d’une charpente métallique dont chaque ferme est composée d’un treillis métallique selon un système constructif relativement classique depuis la seconde partie du 19ème siècle. L’emploi de ces matériaux répondait au désir de pouvoir résister en cas d’incendie fréquent encore à cette époque.

L’architecture en brique aux proportions harmonieuses et l’aspect fonctionnel de l’ensemble du site permettra des agrandissements successifs mais toujours dans le respect du style initial.

Plan général de la distillerie avant la fin d’exploitation Archives DRAC-IDF

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1) En 1916 le même procédé sera utilisé pour les hangars de l’usine Caïffa à Malakoff.

Sources DRAC-IDF, Centre d’archives d’Architecture du XXème siècle, Cité de l’Architecture et du Patrimoine, fonds Béton armé Hannebique (076ifa))


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