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L’EXTRACTION
Les roues de carrières de la plaine de Montrouge et du plateau de Vanves
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Utilisée jusqu’aux années 1870 environ, la roue de carrier en bois reste l’expression d’une méthode d’extraction de la pierre à bâtir mise en oeuvre depuis le 15ème siècle. Afin de pouvoir hisser les blocs de pierre calcaire jusqu’en haut du puits, les carriers ont eu recourt à ce système de treuil en bois où la force de l’homme faisait tourner la machine. Une technique largement utilisée dans le sud de la banlieue parisienne pendant des décennies au cours du 19ème siècle, notamment sur la Plaine de Montrouge et le plateau de Vanves, là où s’étend désormais Malakoff.

Pour permettre l’exploitation d’un puits de pierre calcaire, on forait un puits de 3 à 4 mètres de large, assez profond pour atteindre la masse calcaire, environ à 15 à 20 mètres de profondeur dans le secteur de Malakoff.

A l’orifice supérieur de ce puits était établi avec des pierres un dallage élevé à la hauteur des voitures de transport à cheval et offrant une assez large surface nommée « la forme ou le chantier ». Sur cet espace et au bord de l’ouverture était installée une roue en bois destinée à élever la pierre du fonds du puits au niveau du sol.

Le treuil se composait d’un arbre de couche disposé en travers l’orifice du puits à plusieurs mètres de hauteur. La roue utilisée sur les puits du sud de Paris avait en moyenne 8 mètres de diamètre et la jante comportait sur ses côtés des échelons en bois.

C’est par se moyen que les ouvriers faisaient tourner la roue en s’accrochant à ses échelons durant des heures. Un câble qui pouvait soutenir jusqu’à 8 tonnes s’enroulait sur l’arbre et la pierre attachée à l’extrémité du câble s’élevait lentement vers la surface. Un clapet empêchait la roue de revenir en arrière. Ce système d’extraction a été utilisé jusqu’à la guerre franco-prussienne de 1870. Une roue en bois pouvait durer 30 ans.

Ce sont principalement les journaliers « les hommes de bricole » ou en terme de carriers les « arricandiers », ouvriers les moins habitués aux carrières qui étaient chargés de monter sur les échelons de la roue, aidés si besoin par d’autres ouvriers plus anciens dans la profession. Ils accrochaient leurs mains aux échelons les plus élevés comme s’ils montaient à une échelle.

Il fallait donc selon le poids du bloc de pierre employer un nombre suffisant d’hommes pour faire tourner la roue ; La force d’un homme de 80 kilos agissant par son propre poids était en mesure de remonter une masse d’une tonne d’une profondeur de 25 mètres en moins d’une heure. Ce système souvent de conception précaire était à l’origine de nombreux accidents. Les chutes de la roue étaient fréquentes.

 


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