DERNIERE MISE EN LIGNE

DECEMBRE 1894
Catastrophe à la glaisière Armand au nord de Malakoff
Imprimer -

Une glaisière située à l’extrême nord-ouest de Malakoff près du Pont de la vallée et de la Porte de Vanves a connu le 10 septembre 1894 une terrible catastrophe qui a fait cinq victimes, un mort et quatre blessés.
Une explosion est survenue dans la carrière souterraine de terre glaise servant à la fabrication des briques exploitée par le glaisier de Vanves Joseph Armand. Un accident rare mais qui pouvait se produire dans certaines conditions. Le Préfet de la Seine, Eugène Poubelle, prendra un arrêté le 11 janvier 1895 à la suite de cet évènement pour préciser les mesures de sécurité contre les dégagements de gaz inflammables dans les carrières souterraines au sud de Paris

Le chantier d’exploitation du gisement de terre glaise près du Pont de la Vallée (ce secteur était alors sur la commune de Malakoff avant son annexion à Paris en 1924) fonctionnait depuis plusieurs mois. Depuis quelques temps les ouvriers glaisiers s’étaient aperçus à différentes reprises que des odeurs pestilentielles se répandaient dans les galeries de la carrière. Parfois même ils avaient perçu des sifflements aïgus paraissant provenir d’échappement de gaz. Cette présence de gaz pouvait s’expliquer par l’accumulation ancienne de détritus à proximité des galeries. Une pollution du sous-sol déjà commune au 19ème siècle due à l’enfouissement sans précaution de déchets. Le secteur n’étant pas encore urbanisé et proche des fortifications.

Des mesures de précautions avaient alors été données aux ouvriers par l’exploitant de la carrière et ceux-ci ne descendaient dans les galeries qu’après s’être assurés au moyen d’une bougie descendue par une ficelle qu’aucun danger était à craindre.

Une explosion

Ce matin du mois de décembre 1894, cette mesure de sécurité ayant permis de ne rien constater d’anormal, le chef d’équipe Frédéric Gangloff, s’engagea dans le puits de la carrière à l’aide du treuil. A peine arrivé au fond du puits depuis dix minutes, il poussa un cri de détresse. Ses camarades en surface comprirent à ses gestes désespérés qu’il voulait remonter de toute urgence.

Ils s’empressèrent de manoeuvrer le treuil mais il était trop tard : une violente explosion se fit entendre et le malheureux chef d’équipe, projeté en l’air retomba le corps en lambeau à trois mètres du puits. On retrouvera par la suite dans un potager à cinquante mètres du lieu de l’explosion des morceaux de son corps et des restes de vêtement.

Une immense colonne de flamme rouge selon les témoins s’échappa du puits et brûla grièvement quatre ouvriers glaisiers qui avaient été jetés à terre.

Les secours

Au bruit de la détonation, les habitants de l’avenue Pierre Larousse toute proche, accoururent. La gendarmerie ne tarda pas à arriver ainsi que le commissaire de police de la circonscription.

Les secours furent aussitôt organisés. On s’occupa des blessés. On les releva pour les transporter dans la pharmacie rue de la Tour où ils reçurent les soins des docteurs Lefebvre et Carat. Deux d’entre eux après avoir été pansés durent être transportés en toute hâte à l’hôpital Broussais.

Le chef d’équipe Frédéric Gangloff était marié et père de deux enfants en bas âge.

L’enquête

Autour du lieu de l’explosion la foule s’est portée en grand nombre et une vive émotion s’est répandue dans tout Vanves et Malakoff. Messieurs Lefèbvre et Chanteux, adjoints au Maire de Malakoff furent rapidement sur les lieux.

L’enquête du commissaire de police a établi que les ouvriers n’avaient pas pris toutes les précautions et qu’ils avaient négligé de se servir d’un ventilateur mis à leur disposition....

-------

Source Le petit Parisien 11 septembre 1894


Malakoffpatrimoine.fr - Site internet participatif
>> Nous contacter