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Le cheval et les voitures attelées
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Les années 1890-1900 furent décisives pour la traction mécanique à air comprimé, à vapeur, électrique, puis à pétrole. Mais avant l’invention et le développement d’une rivale d’une toute autre envergure, l’automobile, l’attelage fut le moyen de transport essentiel dans les villes. A la campagne le cheval servait aux travaux des champs et à l’attelage pour se rendre en ville où à la foire. Dans les villes il était tout aussi indispensable pour transporter les biens et les personnes. A Malakoff le cheval était donc omniprésent.

D’après la notice historique sur l’état des communes publiée par le Conseil Général de la Seine en 1901 (1), la population des chevaux recensée à Malakoff représentait 401 chevaux appartenant à 242 propriétaires.

Trois types de chevaux formaient cette population animale citadine : 62 chevaux entiers (2), 181chevaux hongres (3) et 158 juments (4). Ces animaux étaient utilisés pour la traction de 303 voitures, appartenant à 228 propriétaires.

Cinq types d’attelages parcouraient les rues de Malakoff : les plus nombreux 139 étaient à 2 roues attelées de 1 cheval, 28 à 2 roues attelées de 2 chevaux, 127 à 4 roues attelées de 1 cheval, 8 à 4 roues attelées de 2 chevaux et 1 à 4 roues attelées de 3 chevaux.

Les attelages furent des instruments de travail incontournables pour de nombreuses professions comme les marchands de vins en gros très nombreux dans les villes du sud de Paris y compris à Malakoff, les blanchisseurs pour déposer et reprendre les sacs de linge, les laitiers pour distribuer quotidiennement du lait frais, les marchands de bois, de charbons, de fourrages, les voituriers aux transports des personnes, sans oublier les maraîchers et les horticulteurs et les agriculteurs qui exploitaient 61 hectares sur les 240 que comptait la commune. Sans les chevaux les livraisons et l’approvisionnement de la population de Malakoff aurait été impossible.

Carrioles et chariots en tout genre

A la fin du 19ème siècle et jusqu’à l’après Grande Guerre, Malakoff fourmillait donc de voitures attelées se mêlant étroitement aux omnibus, tramways à chevaux puis électriques.

Les voitures attelées qu’on pouvait trouver sur la ville assuraient souvent un rôle essentiel à la vie collective, de la voiture de transport du lait au tombereau de vidange des fosses d’aisances sans oublier les carrioles pour les déplacements des gens et les chariots en tout genre pour les activités des entrepreneurs et commerçants.

Dense en temps normal la circulation des attelages redoublait dans le centre de Malakoff les trois jours de marché institués en 1886. Les voitures des commerçants stationnant le long de la grande halle.

La rapidité de la distribution et de la consommation du lait étaient essentielles car le lait pouvait tourner. Le fait d’avoir maintenu des fermes à l’intérieur des villes comme à Malakoff rue Pierre Larousse jusque dans les années 60 permettait aux familles de se procurer quotidiennement du lait. Les producteurs de lait livraient leur production familiale aux différentes boutiques de Malakoff, aux crèmeries en pleine extension depuis le dernier quart du 19ème siècle. Chaque jour des attelages conçus pour y mettre des bidons en fer étamé sillonnaient de bon matin les rues de la ville comme en témoigne une carte postale montrant le passage du laitier rue Pierre Larousse près de l’église.

Le dispositif de vidanges des fosses d’aisance, indispensable et règlementé, était mis en oeuvre par des attelages spécialisés. Le tombereau à quatre roues tiré par quatre chevaux figurant sur une ancienne photographie prise place des écoles au début du XXème siècle montre toute l’importance de ce type d’attelage à l’époque où la ville ne disposait que de trois kilomètres d’égouts.

De nombreuses autres voitures attelées empruntaient la voirie de Malakoff. Des chevaux il y en avait aussi au Fort de Vanves depuis le milieu du19ème siècle, au dépôt de tramways qui lui abritait une véritable cavalerie et ses métiers du cheval pour les omnibus à traction animale dans Paris et sur l’avenue Pierre Brossolette.

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1) Etat des Communes à la fin du XIXème siècle, Editions Montévrain 1901.

2) Cheval entier : animal non castré plus difficile à maîtriser

3) Cheval hongre : animal castré, plus calme et approprié comme animal de travail

4) jument : préférée aux chevaux mâles pour les besoins utilitaires en raison de la plus grande facilité à les contrôler.


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