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ANNEES 1930
De nouveaux besoins de services publics
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La construction d’une nouvelle bibliothèque municipale et d’une Justice de Paix pour remplacer les locaux intégrés dans l’école publique a nécessité la recherche d’un terrain, un effort fiancier conséquent et la conception d’un plan pour des locaux fonctionnels et pour faire cohabiter indépendamment les deux services publics dans un même lieu.

La loi Cormudet (1919/1924) considérée comme la naissance de l’urbanisme contemporain, stipule que « l’aménagement des villes relèvera dorénavant d’une démarche globale et prévisionnelle, d’embellissement et d’extension ». C’est nouveau et toutes les communes de la Seine sont concernées. La nouvelle municipalité ouvrière de Malakoff issue des élections municipales de 1925 envisage, outre l’aménagement urbain, plusieurs projets pour répondre aux besoins de la population concernant la culture, la santé, l’éducation, la justice...

Depuis 1907 la bibliothèque municipale se trouve à l’étroit dans un petit bâtiment qui dépend du groupe scolaire Jean Jaurès au 2 rue Leplanquais (aujourd’hui Eugène Varlin), exigu et insuffisant pour répondre aux besoins des lecteurs. Or aucune modification des locaux ne peut être envisagée, car l’augmentation constante des effectifs scolaires laisse prévoir l’obligation de rendre les locaux à leur destination première. .

Cette bibliothèque possède l’un des fonds les plus importants de la région parisienne rassemblés depuis 1881, plus de 25 000 volumes. Il devenait donc indispensable pour le Maire Léon Piginnier d’avoir une bibliothèque communale digne de ce nom à Malakoff, une « oeuvre d’instruction et d’éducation populaire ».

L’avenue Wilson en 1922 : un vaste espace reste encore inoccupé (Collection Malakoff-patrimoine.fr)

 Ou construire ?

Le projet de construire une nouvelle bibliothèque faisant l’unanimité, il faut lui trouver un emplacement. En 1903 la commune avait acquis une parcelle de maraîchage de 6000 m2 grâce à un emprunt, entre la rue Béranger et Gabriel Péri, dans le but d’y implanter une nouvelle Mairie (projet abandonné après l’Armistice de 1918) face à la nouvelle avenue récemment ouverte (Président Wilson).

Le remboursement de l’emprunt était prévu par une opération foncière : la revente des terrains en bordure de l’avenue. Les ventes de 15 lots en 1906 et 1907 par adjudication sont un échec qui a pour conséquence la constitution d’une réserve foncière finalement bienvenue pour recevoir de futurs équipements communaux : la crèche, l’hôtel des postes, la maternelle Jean-Jaurès.

Dans une délibération du 26 mai 1933 le Conseil Municipal décide officiellement la construction d’une bibliothèque et d’une Justice de Paix. Son emplacement fut une évidence : sur l’une des parcelles de la réserve foncière avenue du Président Wilson près de l’hôtel des postes.

La recherche des fonds nécessaires est difficile. Les travaux sont finalement financés entièrement par la commune car l’aide sollicitée auprès du Conseil Général de la Seine ayant été refusée.

Confronté par ailleurs au manque de lieu adapté pour la tenue des audiences foraines qui se tiennent chaque jeudi depuis 1925 dans la salle des mariages de la Mairie, non sans inconvénients, le Conseil Municipal décide d’intégrer dans le nouvel édifice prévu pour la nouvelle bibliothèque un espace fonctionnel pour les audiences de la Justice de Paix.

 Une double fonction

L’architecte Armand Guérard a conçu en 1932 les plans d’un bâtiment déterminé par une partition nette par étage. Il accueille de plain pied le public pour une activité mixte. La bibliothèque est située au rez-de-chaussée tandis que le tribunal est placé au premier étage. Au sous-sol les locaux pour les archives des deux services. Au deuxième étage un petit logement de trois pièces donnant sur le passage du Nord, mais qui fut rajouté au plan initial de 1932.

La distribution centrale dispose de grilles au sous-sol comme au rez-de-chaussée ce qui permet de fermer l’accès aux escaliers en fonction des usages. Ainsi, la bibliothèque et la Justice de Paix pouvaient fonctionner indépendamment l’une de l’autre.

Plan dressé par l’architecte communal Armand Guérard en 1932 (Archives Municipales)

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Sources : Mémoire DSA architecture/patrimoine ENSAPB, de Lina Jalu (2016)
Exposition Catherine Bruant « Bâtir la Banlieue, construire Malakoff, 1919-1939 (2005)
Archives Municipales (2017)


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