DERNIERE MISE EN LIGNE

UN LIEU DE CONCILIATION
Une salle de Justice de Paix sobre et lumineuse
Imprimer -

Dans la composition et l’agencement de la salle d’audience l’architecte Armand Guérard à développé une vision de la justice de Paix, sereine, mais solennelle. Cinq larges baies vitrées a guillotine (depuis remplacées) laissent entrer beaucoup de lumière ce qui évite le sentiment d’enfermement. Durant 25 ans les litiges de la vie quotidienne à Malakoff seront traités dans ce lieu dans une démarche conciliatrice.

La salle des audiences de la Justice de Paix vers 1947 (Archives Municipales)

La salle d’audience voulue par Armand Guérard est sobrement meublée. Au fond, le bureau des juges pouvant accueillir cinq personnes est placé sur une estrade.

Pour l’accueil du public six rangées de bancs en chêne sont placés de chaque côté d’une allée centrale. Une centaine de personnes peuvent y prendre place lors des audiences.

Au plafond à caisson sont fixés des luminaires en verres dépolis à montures chromées de style art déco, très à la mode dans l’entre-deux guerres.

Sur les murs se dresse un lambris de bois jusqu’à mi-hauteur. Au-dessus, à l’origine une impressionnante fresque peinte dont l’artiste reste inconnu. En 1943 elle est remplacée par la volonté du Maire de la Délégation Spéciale qui trouve que la fresque d’origine « déshonore cette salle ». Cette oeuvre du peintre Paul Alex Deschmaker dans le goût officiel de l’époque représente une allégorie du travail avec des paysans dans les champs, un sportif, une mère, des ouvriers, une secrétaire. L’image rassurante d’une France mythique unie autour de sa terre et de sa famille. Au milieu de la fresque, derrière le bureau des juges, sont mises en valeur les nouvelles armoiries de la ville qui attestent en soi la période de création de l’oeuvre. Plus de référence à la tour emblématique de Malakoff, mais des armoiries qui répondent à des références féodales, sans lien avec l’histoire de la ville. Depuis 1942, c’est la relecture de l’histoire voulue par le gouvernement de Vichy.

Le sol de l’ensemble de la salle d’audience forme une belle composition, un dallage au centre duquel une mosaïque de carrelage en opus incertum d’intérieur constituée de morceaux de carrelage cassés de couleurs différentes. Autour un pavement en mosaïque de carrelage grès cérame carré de 2 cm bénéficie d’une belle recherche qui assure une certaine harmonie sur l’ensemble de la salle..

La Justice de Paix

Les Justices de Paix étaient des juridictions juridiques de proximité, mises en place en France par la Constituante en 1790. Elles furent supprimées en 1958 et remplacées par les tribunaux d’instance. Elles avaient pour mission de régler les litiges de la vie quotidienne dans une démarche conciliatrice. Il y en avait une par canton sous la responsabilité d’un juge de Paix, Malakoff faisait partie du canton de Sceaux. Accessible gratuitement les audiences pouvaient se tenir en dehors d’un Palais de Justice et dans une autre commune que le siège de la juridiction. Elles étaient alors appelées audiences foraines. Il y envait une chaque semaine à Malakoff depuis 1925.

-----------------

Sources : Mémoire DSA architecture/patrimoine ENSAPB, de Lina Jalu (2016)

Exposition Catherine Bruant « Bâtir la Banlieue, construire Malakoff, 1919-1939 (2005)

Archives Municipales (2017)


Malakoffpatrimoine.fr - Site internet participatif
>> Nous contacter