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AU BON LAIT DE MALAKOFF
La ferme centrale de Malakoff, rue Pierre Larousse (2)
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Les plus anciens habitants de Malakoff se souviennent encore de la dernière ferme de la ville, la Maison Corn « la ferme centrale de Malakoff » du 73 avenue Pierre Larousse en plein cœur de la ville qui comprenait une étable précédée d’une cour avec son abreuvoir. Sur rue une petite maison d’un étage accueillait la boutique de vente du lait. Témoignages.

Dans le quartier nord de Malakoff, on se souvient encore de "la ferme centrale " de la rue Pierre Larousse. Il faut dire que même durant les années 1960 cette entreprise d’un autre âge avec des vaches en plein centre ville avait de quoi surprendre. Elle était encore fortement appréciée des familles.

Une publicité de 1937 vantait déjà « son lait spécial pour enfants et malades garanti pur et non écrémé, ses œufs frais du jour et son beurre frais ».

Cette ferme urbaine comptait en permanence cinq à six vaches dévolues exclusivement à la production du lait destinée à la consommation des familles de Malakoff.

Michel Le Bas se souvient quand enfant, il allait chercher du lait frais à la « ferme centrale » de la rue Pierre Larousse.(1) « Tout le monde savait dans le quartier, rapporte-t-il que chaque jour vers 17h30 on pouvait avoir du lait frais. La petite boutique vendait aussi dans des récipients ronds en fer des fromages blancs. La dame du magasin prenait le lait dans des grands bidons blancs à l’aide de mesures d’un litre ou d’un demi litre.

A cette époque la laiterie possédait sa propre camionnette. Tous les lundis le laitier revenait avec son véhicule chargé de foin qu’il allait chercher je ne sais où. Je me souviens aussi que durant l’été dans les années 40-50 il montait ses quatre ou cinq vaches du côté de ce qui est aujourd’hui le stade Marcel Cerdan. Dans cette partie sud de Malakoff près du Fort de Vanves il y avait jusqu’à la ligne de chemin de fer beaucoup d’espaces libres, notamment un grand terrain qui appartenait à la Compagnie des Chemins de fer... »

L’attraction du changement des vaches

Jean Juillet, né à Malakoff en 1933 habitait rue de la Tour et a travaillé durant plusieurs années au magasin « Linos » en face de la « ferme centrale ». Il se rappelle de l’intense activité quotidienne de la boutique. « Matin et soir, dit-il, on voyait des femmes ou des enfants avec leur petit pot de lait en aluminium venir chercher du lait frais. Madame Corn puisait le lait dans une grande cuve avec une louche de décalitre... » Pour la nourriture des animaux « chaque semaine je voyait un camion qui apportait du foin car les vaches n’avaient bien sûr aucune prairie pour se nourrir.. Mais c’est l’échange des vaches toutes les quatre à cinq semaines qui représentait la principale attraction de l’avenue Pierre Larousse, surtout quand une des vaches s’échappait lors de la descente ou la montée dans la bétaillère. »

Jean Pierre Mallian, l’ancien projectionniste du cinéma alors situé rue Pierre Larousse se rappelle lui aussi que les vaches étaient changées régulièrement afin qu’elles ne passent pas leur vie dans une étable de ville ... ».

L’activité de la ferme était aussi rythmée par l’enlèvement du fumier deux à trois fois par semaine, soit par des marchands de fumier ou bien pris directement par des maraîchers pour leurs champs de légumes.

La cessation d’activité de la « ferme centrale » de Malakoff dans les années 1960 a mis fin définitivement à la présence des vaches en plein cœur de la ville.

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1) aujourd’hui occupé par le service culture de la Mairie. L’abreuvoir existe toujours. La boutique est aujourd’hui occupée par un magasin de photos  

La carriole du laitier prête pour les livraisons devant la ferme de la rue Pierre Larousse au début du XXème siècle                     


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