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UN SYSTEME DE LEVAGE
Le treuil à manège de la carrière des Garmants
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Pour sortir la pierre à bâtir des sous-sols de Malakoff, les carriers ont installé au 19ème siècle des treuils de levage sur les puits d’extraction des carrières souterraines. La seule photo connue d’un treuil montre en 1905 l’état partiel du treuil à manège des Garmants à l’extrémité sud de Malakoff. Un rare témoignage.

Il est quasiment impossible aujourd’hui de repérer dans l’espace urbain de Malakoff les lieux où furent implantés les puits d’extraction de la pierre avec leur treuil de levage. Seuls des vieilles cartes et des plans indiquent parfois leur présence. Ils étaient très nombreux sur toutes les communes du sud de Paris. Le treuil était le principal mobilier d’une carrière visible à la surface.

Le romancier Alexandre Dumas fut le premier surpris lorsqu’il traversa la Plaine de Montrouge en 1831 « ...La plaine qui se développe à l’entrée du Petit Montrouge est étrange d’aspect. Au milieu des prairies artificielles, des champs de carottes et les plates-bandes de betteraves, s’élèvent des espèces de forts carrés en pierres blanches que domine une roue dentée pareille à un squelette de feu d’artifice éteint. Cette roue porte à sa circonférence des traverses de bois sur lesquelles un homme appuie alternativement l’un et l’autre pied. Ce travail d’écureuil, qui donne au travailleur un grand mouvement apparent sans qu’il change de place en réalité, a pour but d’enrouler autour d’un moyeu une corde qui, en s’enroulant, amène à la surface du sol une pierre taillée au fond de la carrière et qui vient voir lentement le jour... »(1)

Deux systèmes de levage de la pierre à bâtir extraite du sous-sol ont fonctionné sur la Plaine de Montrouge dont une partie est occupée depuis la fin du 19ème siècle par la ville de Malakoff : le treuil à roue en bois, sorte de cage d’écureuil actionnée par la marche continue d’un homme à l’intérieur, et le treuil à manège qui lui a succédé constitué de deux piles de maçonnerie à l’aplomb du puits et son tambour actionné sur le côté par un ensemble mécanique tiré par un cheval.

Le treuil à manège de la carrière des Garmants à l’extrême sud de Malakoff proche de l’actuelle rue Drouet Peupion à été construit après la guerre de 1870 succédant sans doute comme la plupart des treuils du secteur aux roues en bois détruites durant la guerre avec les Prussiens autour du Fort de Vanves comme 300 maisons ouvrières.

Un témoignage de 1905

Le treuil des Garmants est à notre connaissance l’unique système de levage de la pierre à Malakoff dont on possède une médiocre photographie qui ne montre d’ailleurs que la partie sur le puits d’extraction. Le manège qui permettait le fonctionnement du tambour destiné à l’enroulement du câble n’est pas visible sur l’image. On peut toutefois se faire une idée de l’ensemble du dispositif d’un treuil à manège grâce à la restauration du seul spécimen en Ile-de-France par l’Association Picar (2) à Châtillon-sous-Bagneux à quelques centaines de mètres des limites de Malakoff.

Le treuil des Garmants photographié en 1905 était donc constitué de deux grosses piles de maçonnerie supportant un gros tambour en bois sur lequel s’enroulait un câble. Le manège qu’on devine sur le côté était formé traditionnellement de deux petites piles de maçonnerie et d’une charpente métallique soutenant un ensemble de démultiplication par engrenage.

Avec ce système on pouvait remonter des blocs de pierres d’une masse d’environ une tonne acheminés vers le puits d’extraction puis attachés à la corde du treuil et hissés à la surface. Pendant plus d’une heure. Une fois la pierre en haut il fallait pour l’évacuer refermer le puits à l’aide de grosses planches (visibles sur la photo). Les pierres de petites dimensions et les déchets d’extraction étaient également évacués par le puits à l’aide d’une « caisse ou baquet ».

Comme pour la plupart des carrières les galeries souterraines n’avaient qu’un seul accès : le puits sous le treuil, un boyau d’environ 4X4 mètres.

1) Les mille et un fantômes » Chapitre1, Alexandre Dumas

2) Association Picar, 29 rue Ampère, 92320 Châtillon

Photo : Archives Municipales de Malakoff/ Photothèque malakoff-patrimoine.fr

 

Le treuil à manège de Chatillon restauré par l’Association Picar


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