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SCENES PEINTES (1)
Les symboles de la Justice et du droit
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Salle de Justice de Paix, le décor peint se devait d’évoquer des références à la loi et à la justice. Une bonne moitié de la surface peinte visualise la justice et l’ordre. Avec des allégories classiques empruntées à la mythologie grecque et romaine l’artiste a peint des scènes avec des personnages traditionnellement féminins aux attributs symboliques toujours reconnaissables comme le glaive, la balance, le laurier, le livre, le sceptre, le trône... Attributs des déesses, des héros, des seigneurs ils symbolisent la justice et la souveraineté, la puissance et l’autorité, le droit...

Paul Alex Deschmacker le maître d’oeuvre interprète dans sa vaste peinture murale tous les codes et symboles contemporains de la Justice porteurs d’un héritage culturel. Vision traditionnelle toujours actuelle d’ailleurs.

La femme au caducée. Le personnage féminin est montré avec une baguette de laurier surmontée de deux ailes et entourée de deux serpents entrelacés : un caducée. C’est l’attribut du dieu Hermès, emblème des sages qui servait à guérir des morsures de serpents. Il est devenu symbole de paix et attribut de la Justice. Derrière est placé le laurier, dédié à Apollon dont il est le symbole, il représente l’immortalité acquise par la victoire. Aux pieds de la Déesse apparaît une corne d’abondance, symbole de richesse et de fécondité. Enfin, la femme est assise sur un siège à tête de lion, une figure allégorique de puissance, de souveraineté et de sagesse.

Le glaive et la balance. Autre personnage de la mythologie grecque présent sur la peinture murale la Déesse Thémis avec ses attributs classiques le glaive et la balance. L’arme symbolise l’aspect répressif de la justice, l’application des peines. Tenu toujours dans la main droite le glaive symbolise le pouvoir de la justice qui tranche les problèmes et les litiges. Dans sa main gauche Thémis tient une balance sur laquelle elle soupèse les forces de soutien et d’opposition, le principe de contradiction juridique. C’est le symbole le plus ancien qui fait référence à l’idée d’équilibre et de mesure que représente la justice humaine.

Appliqué aux combats contre l’injustice, la malfaisance ou encore l’ignorance le glaive par exemple devient ici un instrument constructif de justice et de paix. Associé au symbolisme de la balance, le glaive sépare le bien du mal et frappe le coupable.

Le genou dénudé. Sur le mur sud le personnage masculin, un éphèbe nu, exprime une justice qui se veut réceptive au drame humain. Cette clémence est symbolisée par le genou dénudé. Traditionnellement la position du genou est une marque de pouvoir. Les écrits antiques matérialisent le genou comme l’attribut corporel de la pitié, de la magnanimité et la clémence du puissant.

Le livre des lois. Deux scènes mettent en valeur le livre des textes de lois. Aux pieds de l’éphèbe nu est posé un grand livre ouvert qui porte les noms de juristes ayant marqué l’histoire du droit.

-Jacques Cujac (1522-1590). Il chercha à réinscrire le savoir antique dans la culture juridique de son époque.

-Charles Dumoulin (1500-1566). On lui doit une étude essentielle sur les coutumes du royaume qui constitue l’un des principaux apports à la pensée juridique de son temps.

-Jean Domat (1625-1696). Ses « lois civiles dans leur ordre naturel » restent aux yeux des juristes contemporains un ouvrage majeur dans l’histoire du droit.

-Robert-Joseph Pothier (1699-1772). Ses travaux ont très largement inspiré les rédacteurs du code civil français.

-Etienne-Marie Portales (1746-1807). Il prit une part active à la rédaction du code civil ainsi qu’à la mise en œuvre du Concordat de 1801. Il fut Ministre des cultes.

Sur le mur nord, encadré par un éphèbe au sceptre et une femme au glaive est représenté le livre du code civil français, c’est à dire l’ensemble des règles qui permettent le « vivre ensemble ». Autre personnage lié au livre, une femme au miroir se porte garante des textes du code civil et du droit commercial. Le miroir qu’elle tient de sa main droite rappelle l’importante de la réflexion personnelle. Avec le miroir on s’interroge sur soi-même, il devient le symbole de la réflexion et de la sagesse.


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