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TELEVISION
L’évènement qui fait entrer l’école dans l’histoire de la télévision
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La reconstitution d’une image et sa transmission faisait l’objet depuis la dernière décennie du 19ème siècle l’objet de travaux dans plusieurs pays d’Europe, notamment en Angleterre et en Allemagne. La Compagnie des Compteurs (CDC) située à Montrouge était une puissante entreprise qui fabriquait entre autre des compteurs d’électricité et de gaz, mais qui cherchait à se diversifier dans la toute nouvelle et prometteuse industrie de la radio.

En 1927, deux administrateurs de la CDC assistent à Londres à une étonnante démonstration de télévision mécanique mise au point par un écossais John Logie Baird. Il avait réussi quelques années auparavant à créer un dispositif de télévision en utilisant un ingénieux système, le disque de Nipkow qui permettait d’analyser une image, de la fractionner et de la transmettre en lignes horizontales.

Epatés par cette démonstration ils décident de retour à Montrouge de créer un laboratoire de recherche sur la télévision à la CDC ou l’on chargea René Barthélémy de l’ensemble des recherches pour mettre au point un système de télévision mécanique à 30 lignes inspiré de celui de l’écossais Baird. Et la CDC le pressa fort, d’autant qu’un autre chercheur français, Henri de France poursuivait les mêmes recherches.. Fin 1929, la petite équipe du CDC obtient des images et un premier studio est aménagé dans les locaux de la CDC à Montrouge.
 
 Il s’agit alors de construire une caméra à partir du disque Nipkow. Les témoins de l’époque racontent que cette caméra était tellement bruyante qu’on devait séparer la personne filmée par un mur percé d’une petite fenêtre ou elle ne pouvait uniquement glisser que la tête. Qu’à cela ne tienne, de toute façon le système ne pouvait que reproduire des visages et la définition restant assez faible.

Dans « l’histoire de la télévision française », on apprend que pour être le cobaye de l’expérience, il fallait s’asseoir dans un fauteuil tournant dont le dossier était prolongé d’une planche en bois pour s’y caler le dos de manière à ce que la tête de la personne reste bien en face de l’ouverture. Par ailleurs, le maquillage, indispensable déjà, devait être très contrasté. On appliquait sur tout le visage du blanc, du bleu pour les pommettes, du noir pour les yeux et les lèvres. Mais qui acceptera toutes ces contraintes. Ce fut madame Suzanne Bridoux, secrétaire à la CDC qui assurera le rôle de la première speakrine pour les démonstrations.

L’autre difficulté à résoudre pour l’équipe de la CDC, fut la conception et la fabrication d’un télécinéma, un appareil fonctionnant avec un disque permettant de transformer en signaux de télévision une bande de film destinée normalement à être projeter dans une salle de cinéma. Un nouveau défi.
 
UNE INVENTION QUI INTERESSE
L’ECOLE SUPERIEURE D’ELECTRICITE DE MALAKOFF
1931, monsieur Paul Janet le directeur de l’Ecole Supérieure d’Electricité, installée depuis quelques années à l’entrée de la ville de Malakoff, propose à René Barthélémy d’organiser une démonstration publique de la diffusion télévisée en installant dans l’amphithéâtre de l’école un récepteur de télévision. Le scientifique du CDC hésite car l’expérience peut mal se passer d’autant que la liaison radio qu’il faut établir depuis le studio de Montrouge reste encore difficile à mettre en œuvre. Mais finalement il accepte à condition que la démonstration se fasse devant un public restreint. On envoya donc un nombre limité d’invitation dans le monde scientifique.
 
La démonstration fut prévue pour le 14 avril 1931 à 20h30. Une semaine avant cet évènement un journal annonça l’expérience, information reprises par plusieurs autres journaux tant la démarche scientifique s’avérait passionnante. Les inventeurs étaient inquiets, car la répétition générale le 11 avril s’était mal passée et depuis la diffusion de l’info par la presse, des milliers de personnes demandaient à assister à cette grande première historique. Il n’y avait que 300 places disponibles dans l’amphithéâtre et en cas d’échec il y aurait donc beaucoup de témoins à assister au désastre.
Le 14 avril, l’école supérieure d’électricité refuse du monde, le hall d’entrée est bondé. On retient son souffle. 800 personnes se sont présentées à l’école de Malakoff.

René Barthélemy pris la parole et expliqua sur le tableau noir de l’amphithéâtre le fonctionnement du système mis en œuvre pour la démonstration. Puis les lumières s’éteignent et l’image apparaît sur un écran de verre dépoli de 30 par 40 centimètres. Pour mieux voir cette image extraordinaire qui provient d’un lieu à plus de deux kilomètres de là, trois miroirs avaient été fixés sur le mur. Et l’on pu voir enfin sur l’écran Suzanne Bridoux tout sourire, se poudrer, utiliser un éventail puis annoncer un petit film diffusé grâce au télécinéma « L’Espagnole à l’éventail »

Malgré la très mauvaise qualité de l’image, le public fut emballé. Plusieurs séances supplémentaires seront organisées dans la foulée pour le public présent dans le hall de l’école puisse découvrir cette expérience considérée aujourd’hui comme la première retransmission de ce qui sera la télévision.

En février 1932, ce sera au tour d’Henri de France de réussir plusieurs transmissions entre Fécamp et le Havre. Le 19 avril, John Baird, l’inventeur du Nipkow organisera entre les locaux du journal « Le Matin » et les Galeries Lafayette une nouvelle transmission en vue d’imposer son système. Mais finalement ce sera le système Barthélémy, expérimenté à Malakoff et Montrouge qui sera préféré par le Laboratoire National de Radioélectricité. Le service expérimental de télévision débuta en décembre 1932, le jeudi de 15 à 16 heures pour six téléviseurs.

 
Pour en savoir plus sur les débuts de la télévision consultez le site Internet :


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