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LA TOUR MALAKOFF
Description extérieure d’un monument inclassable
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En ce milieu du 19ème siècle, la tour Malakoff se voit de loin sur cette plaine de Montrouge très peu urbanisée. Le monument est insolite. Ca plait à la population parisienne. Son thème est dans l’air du temps « la gloire des armées ». Difficile d’imaginer un tel lieu de loisir aujourd’hui. Les matériaux de construction de la tour sont eux aussi particulièrement hétéroclites voir symboliques. La tour est grandiose, c’est le seul monument du haut duquel les visiteurs peuvent découvrir le paysage (la Tour Eiffel et Montmartre n’existent pas encore). Découvrons selon le guide touristique de l’époque cette tour aux façades décorées à la façon des arcs de triomphe.

La Tour de forme carrée a cinquante mètres environ de hauteur. Bâtie dans un style tout particulier et qui ne rappelle aucun monument existant en France à cette époque.

Elle se compose de quatre parties bien distinctes : le socle affectant la forme d’un dôme très allongé, le col étranglé de sa base qui repose sur ce dôme, la partie pyramidale qui continue le prolongement de ce col et de la lanterne ou clocheton.
Cette masse imposante est divisée, dans son intérieur, par une section de dix étages comprenant des salles décorées. Le jour entre dans l’édifice par 125 ouvertures.
Quatre balcons ou galeries percés à jour font le tour de la construction. De ces balcons, les visiteurs découvrent un panorama inédit : « la plaine de Montrouge , le cours sinueux de la Seine, les coteaux de Meudon et de Saint-Cloud, le paysage de Sceaux et de Fontenay-aux-Roses, mais aussi des forêts, des villas, des prairies... »
La plupart des matériaux qui ont été employés pour monter cette tour et d’autres éléments du site, étaient restés, rapporte le guide touristique, pendant plus de 50 ans enfouis dans les magasins d’un ancien entrepreneur de fêtes publiques commandées par les gouvernements. Ainsi, ils avaient déjà servi aux fêtes de la Fédération en 1789.
 
La façade principale
Deux entrées principales donnent accès à l’intérieur de la Tour Malakoff. Les pierres du perron de la façade principale proviennent nous apprend le guide touristique « d’une maison appelée le Veau-qui-Tête, située sur l’ancienne place du Chatelet à Paris, où elles avaient été apportées pour servir à sa construction, après avoir été employées à celle de l’ancien Chatelet dont elle formait les assises de la prison ».
 
L’entrée de la Tour est une porte monumentale à plein cintre, haute et large, fermée par des vitrages colorés qui rappellent le souvenir des gloires militaires. A l’évidence, Chauvelot voulait lui donner un caractère grandiose et étonnant. Au sommet du dôme qui domine la porte, un peu au-dessous de la première galerie, est placé le symbole de la France impériale : un aigle majestueux aux ailes déployées. Juste au-dessous de lui, est placé le buste représentant Napoléon III.
Sur le côté gauche de la porte d’entrée, presque au niveau de l’imposte, deux portraits de militaires couronnés des lauriers de la victoire accueillent les visiteurs. On peut y lire les inscriptions suivantes : »Mort glorieuse du sergent-major Fleury, du 1er de Zouave, en plantant le drapeau français sur la crête de l’Alma, 9 janvier 1855 ». L’autre écusson rappelle l’action d’éclat d’un autre soldat : « Le Lieutenant Poitevin se dévoue et reçoit la mort, comme le sergent Fleury, en plantant le drapeau du 39ème sur la crête de l’Alma, 29 décembre 1856 ».
 
Sur le côté droit de la porte d’entrée de la Tour, c’est un tableau de la bataille de Magenta qui complète la décoration murale de la façade principale. Les médaillons à fond d’or reproduisent ici aussi des portraits de « braves » : le général Brown, l’amiral Dundas, d’Ismaël-Pacha, de l’amiral Hamelin, de Lord Raglan, du duc de Cambridge et de la Reine d’Angleterre, en fait, les personnages clés ayant oeuvrés à l’alliance Franco-Anglaise en vue de la guerre d’Orient.
 
Sur la même façade entre les archivoltes des fenêtres d’autres médaillons représentent une galerie militaire de généraux et personnages illustres : Saint-Arnaud, Canrobert et Pelissier, Victor-Emmanuel, roi de Sardaigne, Omer-Pacha, Schamyl, amiral Napier
 
La façade sud-est de la tour possède des détails pittoresques. Ainsi, sept médaillons sur fond d’or rappellent les traits de quelques militaires qui se sont distingués sur les champs de bataille, tel que le général Lourmel et de deux diplomates célèbres : le baron Hubner et de Bourqueney.
 
Sur le sommet de la tour, des canons sont braqués. A la cime du clocheton se dresse la statue d’Utrope, personnification de la gloire qui tient à la main droite l’olivier, symbole de la paix, et à sa main gauche un livre et une couronne de laurier. Cette déesse, honorée par les Grecs et les Romains résume selon son constructeur Chauvelot « l’idée de cette belle construction, qui a pour objet de transmettre à la postérité les noms des gloires militaires et les valeurs de l’empire ».
 
La seconde entrée de la tour Malakoff
L’entrée du monument peut se faire aussi par la Tourelle, appelée aussi Tour de la Bastille, qui, séparée de la tour Malakoff, s’y joint par le pont de Traktir.
A cette tourelle se rattachait des souvenirs historiques selon le guide touristique. Les marches qui composent l’escalier intérieur proviennent de l’une des descentes des souterrains de la Bastille. Après la démolition de la prison d’Etat, ces marches avaient été utilisées à la construction d’un escalier en forme de limaçon dans une maison de la rue de la Tonnellerie à Paris. Celle-ci ayant été démolie pour faire place aux Halles-centrales, Chauvelot en fit l’acquisition pour servir à l’escalier à la Tourelle de la Bastille. Il y fit par ailleurs graver à l’entrée gauche cette inscription : « Témoin de soupirs et de larmes, ces marches ont été foulées par d’illustres prisonniers où tant d’autres victimes du despotisme ont enduré mille fois la mort pendant des siècles de captivités et sans jugement. Tel était le bon plaisir des gouvernements d’alors, avant 1789 ».
Autre objet accompagnant la mise en scène, suspendue à un crampon scellé dans le mur, une clé qui proviendrait de la Bastille.
 
Quatrième façade
La quatrième façade de La Tour Malakoff offre un immense aigle aux ailes déployées supportant le prince impérial qui résume selon le guide touristique « toute la pensée de l’Empire : La Paix ». Mais ce n’est pas tout, sept autres médailles sont placées au-dessous et au-dessus de l’emblème Napoléonien. On peut y reconnaître les portraits du général Bosquet, et celui du colonel Bizot couronnés des lauriers de la victoire. Les cinq autres sont ceux de Plumridge, La Marmora, Baraguay-d’Hilliers, Saint Jean-D’Angely, Beschir, l’amiral Bruat.

 

 

 

 


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