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GYMNASE JACQUES DUCLOS
La fresque du peuple résistant (1976)
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Cette œuvre muraliste sur le mur pignon du gymnase Jacques Duclos, œuvre de Camilo Henriquez, dit le Condor, est située dans la cour du groupe scolaire Fernand Léger. La fresque démarre à partir du niveau des regards des enfants de six ans pour avoir son maximum d’effet esthétique. Une décision voulue par l’artiste lui-même, d’où l’utilisation du trompe l’œil réglé sur un premier plan à quatre vingt dix centimètres du sol.

La note d’intention de l’artiste décrit bien le sens donné à sa fresque. Les blocs de pierres noyés sous la forêt, abandonnés pendant des siècles viennent d’être dégagés. On a coupé les branches, arbres et lianes, dont ne subsistent que quelques débris en bas à gauche du mur peint. Cinq ouvriers, maçon, maître-tailleur, sculpteur restaurent un monument dont chaque pierre est un morceau du passé de l’Amérique. Ils remettent en place ce qui a été détruit par les tremblements de terre, les invasions, les dictatures...
 
Sur le devant de la scène et à la droite de la fresque, deux enfants debout à la même hauteur que les écoliers jouant dans la cour de l’école Fernand Léger, ils viennent apporter aux ouvriers leur repas dans un panier. En arrière plan à droite, un paysage de campagne sud-américain.
 
Chaque pierre sculptée symbolise un peuple sud-américain séparé par la distance et le temps : expliquait l’artiste lors de la création de la fresque, entre la statue de l’île de Pâques à la toute extrémité droite de la fresque et le soleil de Kusko au centre, plus de mille ans les séparent. Elles symbolisent une civilisation avancée mais détruite. Mais qu’importe les ans et les distances, les représentations de ces chefs-d’oeuvre massifs expriment la solidité qui tôt ou tard vaincra l’impérialisme et la dictature.
 
L’oeuvre est militante, Henriquez était un peintre politique déchiré par la profonde blessure que vivait le Chili par la dictature sanglante du général Pinochet. Par son trait, sa couleur, le thème même de l’oeuvre, l’artiste a voulu traduire à la fois cette déchirure et l’espoir du rétablissement de la démocratie dans son pays.


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