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CARRIERES
Malakoff et son riche sous-sol
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Les historiens de la Société d’études historiques des anciennes carrières et cavités souterraines ont effectué des recherches passionnantes sur le sous-sol du bassin parisien. En 1992, monsieur Michel Engelmann publiait dans le bulletin de liaison de la SEHDACS une communication sur l’exploitation de la pierre à Malakoff qui possédait surtout des carrières de calcaire grossier, exploitées par hagues et bourrages. Nous empruntons ici quelques extraits de son étude qui indique que l’extraction de la pierre à bâtir à Malakoff à perduré pendant tout le 19ème siècle.

 En 1909, le Service des Ponts et Chaussées dressait une carte des carrières qui surprend encore : il y aurait eu 87 exploitations de carrières au nord-est et au sud de la ville de Malakoff.

Le recensement par le Service des Ponts et Chaussées en 1909, indiquait que la plupart des carrières exploitées sous la commune de Malakoff étaient abandonnées. Certaines avaient été condamnées par les propriétaires du dessus, ou pour d’autres comblées ou détruites lors des évènements de la Commune de 1870.
 
Deux grands secteurs de carrières existaient à Malakoff, bien délimités sur la carte de Ponts et Chaussées (1909) et sur l’atlas des carrières du département de la Seine (IGC, 1877). D’autres cartes confirment le nombre important d’exploitation de la pierre à bâtir, celle dressée et gravée sur zinc publiée en 1887 par le service géographique de l’armée et le plan d’ensemble des carrières souterraines de Paris et du département de la Seine en 1889. Malakoff grand centre d’extraction de la pierre calcaire. On ne peu point en douter.
 
DES CARRIERES DEPUIS LE 18ème SIECLE
 

Grâce aux archives communales de Vanves, on sait que c’est à partir du XIIIème siècle que la pierre fut exploitée dans le secteur pour la construction de l’église Saint-Rémy de Vanves. Les plus anciens documents montrent que ces exploitations aujourd’hui remblayées étaient à ciel ouvert et localisées dans le sud de Malakoff d’où était extrait essentiellement le banc franc. D’après les fameuses Cartes des chasses du Roi de 1664-1773, quelques carrières étaient signalées au lieu-dit « Les carrières », au sud du cimetière communal. Des documents d’archives indiquent aussi selon l’étude parue dans la revue du SEHDACS « qu’en 1756, le Roi Louis XV acquis deux groupes de carrières, l’un était situé à l’extrême sud de Malakoff au lieu-dit Les Garmants (une voie publique porte toujours ce nom). Le second groupe était jusqu’à la fin du 18ème siècle au nord-ouest de Malakoff aux lieux-dits La voie de Beauvais et Les Hauts Closeaux. Par contre, les carrières sud avaient cessé de progresser vers le nord de la ville de plus en plus urbanisé à la fin du 19ème siècle… ».

 
Ces différentes sources d’informations répertorient des carrières en grand nombre au nord-est de la commune un vaste réseau crée au fil des ans relié aux exploitations du 15ème arrondissement de Paris et à ceux de Montrouge. Les terrains acquis par Alexandre Chauvelot étaient couverts de roues de carriers et renfermaient de la pierre en abondance indiquent les rapports officiels. Le célèbre promoteur appela même son nouveau quartier d’un nom de circonstance « La Nouvelle Californie du moellon et de la pierre ». Alexandre Dumas père, lui-même raconte dans son livre « les milles et un fantômes » sa découverte en 1831 de la Plaine de Montrouge en la traversant pour aller à la chasse à Fontenay-aux-Roses, un paysage de puits et de roues de carriers. Et depuis bien sûr en allant tout simplement au service de l’urbanisme à la Mairie de Malakoff l’étonnement demeure devant tant de carrières sous la ville.
 
DES CARRIERES PRINCIPALEMENT SOUTERRAINES
 
L’autre grand secteur de carrières, se situe au sud-est de Malakoff autour du Fort de Vanves. Elles étaient en communication avec les exploitations de Chatillon très nombreuses également tout comme à Clamart et Meudon.
 
La grande majorité des carrières de Malakoff étaient souterraines, cette méthode était apparue à la fin du 18ème siècle, même si l’on sait que les plus anciennes l’ont été à ciel ouvert. Le système d’entrée par bouche de cavage était encore utilisé en 1825 par l’exploitant carrier Liochon au lieu-dit Les carrières.
Comme l’attestent les différents vestiges ici et là dans la ville, ce type d’accès aux carrières et la remontée des pierres ont été supplantés par l’utilisation des puits. Ces carrières fournissaient du moellon et de la pierre à bâtir. L’extraction se faisait selon la technique par hagues et bourrages. Les visites de galeries encore possible au 20ème siècle et des injections de mortiers pour assurer les fondations d’habitations dans certains quartiers confirment que les carrières exploitées à Malakoff étaient constituées de galerie ne dépassant pas 1,60m de hauteur. Il existe encore sous Malakoff de belles hagues, des piliers dont certains cèdent sous le poids du ciel de la carrière. Des fontis ont posé récemment quelques problèmes dans certains quartiers.
Le transport des pierres posaient par ailleurs quelques soucis de voiries. C’est pourquoi, en 1xxx la municipalité de Malakoff décida de faire payer aux maîtres carriers un droit annuel proportionnel à la charge des voitures à cheval transportant la pierre.
 
Après les évènements de la commune de 1870, les carrières de Malakoff furent exploitées intensément durant une quinzaine d’année, puis elles déclinèrent en raison de l’extension des habitations tant au nord qu’au sud de la ville. On peut estimer indiquent les chercheurs à 60 ans la période ou l’extraction a été importante à Malakoff. La notice historique sur l’état de la commune de Malakoff publiée sous les auspices du Conseil Général de la Seine, indique deux carrières de pierre à bâtir toujours en exploitation vers 1900. Leur production totale pendant les cinq dernières années du siècle s’étant élevée à 4500 mètres cubes. Une troisième carrière produisait des marnes d’argiles.
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Sources : la pierre de Malakoff , revue de Liaison SEHDACS, numéro 10, 1992
SEDACS : Société d’études historiques des anciennes carrières et cavités souterraines, Hôpital Cochin, 27 rue du Faubourg Saint-Jacques, 75014 Paris

Galerie de carrière dans le sud de Malakoff (photothèque malakoffpatrimoine.fr

 

 


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