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DECRET PRESIDENTIEL
8 novembre 1883, la séparation : Malakoff s’émancipe
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Les projets de séparation entre la ville de Vanves et le quartier de Malakoff germaient depuis de nombreuses années dans les esprits lorsqu’au mois de septembre 1879, monsieur Edouard Dupont, ayant donné sa démission de maire de Vanves, son Conseil municipal, dont les membres émanaient en majorité du quartier Malakoff, lui donna pour successeur le 8 janvier 1880 monsieur Amédée Féburier habitant justement le quartier Malakoff. Une élection symbolique qui allait être déterminante dans le processus tant attendu (surtout du coté Malakoff) d’une séparation administrative et territoriale.

La question de la séparation de Vanves et du quartier Malakoff ne fut officiellement posée devant le Conseil municipal de Vanves qu’à la séance du 14 février 1881, par monsieur Agnel qui proposa à ses collègues « démettre le vœux que la commune fût divisée en deux communes distinctes ». Seize voix se prononcèrent pour l’affirmative, six contre. En conséquence, le vœu fut émis, « attendu l’extrême division qui règne dans les esprits » indiquait le procès verbal de la séance du Conseil.
Renouvelé le 22 août de la même année, le même vœu réunit quatorze suffrages contre six. L’année suivante, le 22 août 1882, nouveau vote. Sur dix-huit votants, seize voix réclamèrent la séparation, une s’y opposa, il y eut un bulletin blanc. Ce vote permit d’enclencher le processus de séparation.
 
Une délibération historique fut alors prise concernant les lignes de démarcation des deux communes en cas de séparation. Deux propositions furent mises au vote : la première indiquant la ligne séparative du chemin de fer dans toute sa longueur, l’autre, la ligne du chemin de fer depuis les fortifications jusqu’à la rue d’Arcueil et de l’axe de cette rue jusqu’à la route de Chatillon. Treize bulletins demandaient une séparation nette avec la ligne de chemin de fer. Cinq la deuxième proposition. En conséquence, la ligne de séparation par le chemin de fer dans toute sa longueur fut adoptée par le Conseil.
 
Les formalités administratives occupèrent la fin de l’année 1882 et la majeure partie de l’année 1883. Enfin, le 8 novembre 1883 fut rendu le décret du Président de la République déclarant officiellement Malakoff comme commune à part entière. (Avant 1884, une loi n’était pas nécessaire lorsque la création d’une commune n’entraînait pas de modification dans les circonscriptions administratives).
La délimitation de la nouvelle commune était exactement celle qu’avait réclamée la délibération du 22 août 1882. Les limites de Malakoff furent : au nord, les fortifications de Paris avec la zone de servitude qui en dépendait. A l’Ouest, la ligne de chemin de fer de Paris à Versailles. A l’Est, la route départementale de Paris à Chevreuse (aujourd’hui l’avenue Pierre Brossolette). Au Sud, la route stratégique, y compris les glacis avancés du fort de Vanves. Les limites donnaient en fait une surface à peu près égale aux deux villes.
Le premier Conseil municipal de Malakoff fut élu le 20 janvier 1884. Il se réunit pour la première fois le 1er février suivant « dans la salle des écoles tenant lieu de salle de mairie » et, ce jour là, nomma comme maire monsieur Amédée Féburier. Le même jour, le registre des délibérations de la mairie de Vanves prenait acte du démantèlement de son territoire avec la mention « 1er février 1884, date de la séparation effective de Vanves et de Malakoff ».
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(Source Etat des communes Vanves et Malakoff, Editions Montévrain, 1901)

 


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