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PAVE DANS LA MARRE
Les déboires de la rue Augustin Dumont en 1884
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On peut se faire une idée de ce que représentait comme difficulté en 1884 la mise en œuvre pour la nouvelle municipalité de Malakoff d’une voirie de qualité. Tout porte à croire que les rues de l’ancien quartier de Vanves n’étaient pas les mieux entretenues de la commune en partie à cause des riverains à qui incombaient à l’époque le pavage de leurs rues. Un article paru dans l’hebdomadaire « Le bon citoyen de Malakoff » le 3 février 1884 se faisait l’écho de l’indignation générale du mauvais état de la rue Augustin Dumont, déjà l’un des axes importants de la nouvelle ville.

« Et si nous causions un petit instant de l’une des rues les plus propres de Malakoff. La rue en question est appelée à être l’une des plus importantes de notre localité. Je veux parler de la rue qui commence route de Montrouge, en face la rue des Clozeaux et qui finit route de Chatillon.
Cette rue s’appelait d’abord Voie fosse au Pied-d’âne, puis, voie des Epinettes et, aujourd’hui en 1884, on lit sur les plaques : rue Augustin Dumont.
Les habitants de Malakoff et de Vanves, la gare de Vanves-Malakoff, les tramways de Fontenay-aux-Roses et de Chatillon, pourraient et, si elle était praticable, susciter dans cette rue une très grande animation.
Cette malheureuse rue Augustin-Dumont, a-t-elle fait dire des milliers de paroles et couler des flots d’encre !. Je vous assure qu’il faut être armé d’un certain courage pour s’aventurer dans ces parages boueux et fangeux.
 
Ventre de biche ! que ne lui a-t-on laissé à cette coquette rue Augustin Dumont son antique appellation de Voie fosse du Pied-d’âne ! Il rendrait si bien encore la situation actuelle. Je suis bien certain que, sur son long parcours et dans ses profondes ornières, on pourrait enterrer harnachés tous les ânes de Robinson...

Un pavage urgent

Que signifie un délaissement pareil ? Les membres de l’ancien Conseil municipal de Vanves ne traversaient donc cette rue boueuse que sur des échasses Solognottes ?
D’après nos informations voilà d’une façon très sommaire ce qui a été fait. Le Conseil municipal de Vanves avait pris vigoureusement en mains cette affaire qui intéresse un grand nombre d’habitants. Par une délibération en date du 16 février 1880, le pavage de la rue est décidé. Messieurs Lavergne et Renault sont présents et votent ce pavage. Monsieur Renault fait même remarquer qu’il est vendeur d’une grande partie des terrains bordant un côté de cette rue et qu’il obtiendra certainement de ses acquéreurs leur adhésion au pavage.
 
Le Maire fait dresser par l’agent Voyer un état de répartition des sommes à partager par chaque riverain (c’était l’usage), en proportion de la longueur des façades. Ici l’affaire est placée sur un terrain tout-à-fait pratique. Un membre du Conseil est chargé de recueillir, sur l’état de la répartition, les signatures des riverains pour constater leurs engagements au paiement. Tout semblait devoir marcher comme sur des roulettes, mais, lorsque le Conseiller municipal se présenta chez les intéressés, il se trouva en face d’un Monsieur R. colportant et faisant signer une pétition par laquelle on demandait le pavage à la charge de la commune, et, par conséquent, à la charge de tous les contribuables.
 
D’après ce système quelques gros propriétaires, à qui incombaient sur cette propriété, sans bourse délié, auraient acquis une plus-value importante.
Toute les autres rues communales ou particulières ont été entièrement pavées à charge seule des riverains, il serait donc injuste que tous les habitants des rues pavées contribuent à une aide aux propriétaires de la rue Augustin Dumont, alors que ceux-ci n’ont aidé personne... »


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