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ETE 1944 : LA LIBERATION
Appel à la population de Malakoff
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La Libération a été pour les habitants de Malakoff un soulagement et pour un certain nombre une période d’engagements et de sacrifices. Le Comité local de Libération, constitué dans la clandestinité, administrera la ville. Eté 1944, monsieur Nicolaï Président du Comité de Libération de Malakoff prononça une allocution que nous reproduisons ici.

Quatre ans d’humiliation, de souffrance et de deuil sont aujourd’hui payés, effacés et vengés, par cet instant qui nous rassemble sous le claquement fier et libre de nos trois couleurs, étreints d’une même émotion et transportés d’une même joie sans limite.

Quatre ans d’humiliation, de souffrance et de deuil mais non pas d’abandon : non pas de désespoir, car nous n’avons jamais abandonné, mais n’avons jamais désespéré vous et nous parce que, au fond de nos cœurs brûlait sourdement l’amour sacré de la Patrie.
 
Cette patrie, les fers qui la tenaient garottées sont un à un brisés par l’élan magnifique des magnifiques armées alliées. L’ennemi abhoré ployant déjà sous le vent des déroutes s’enfuit, ne laissant derrière lui qu’exécration et haine : une exécration et une haine largement justifiées par le régime de terreur sanglante dans lequel il prétendait tenir un peuple qui toujours préféra la mort à la servitude.
 
Mais à notre allégresse la douleur est mêlée et la peine assombrit notre joie. Pensons à ceux des nôtres qui ont payé de la vie leur attachement à la Liberté et leur amour pour le Pays.
 
Pensons à nos compatriotes Louis Laurent, François Herpin, Georges Paulin, Leprêtre, André Coin qui, sous les balles nazies ont clamé leur foi dans la Patrie, et, au moment suprême, ont su ne pas faiblir, et pensons à nos camarades Jean Monneron, Eugène Vaugeois, Léon Guittet et Gabriel Crié, soldats volontaires de l’armée du brassard, tombés hier au Champs d’Honneur en service commandé.
 
Unissons dans la même ferveur nos amis Rotzinger, Mergault et Beauchamps blessés en combattant.
Pensons à eux et recueillons-nous en méditant leur sacrifice. Ils commencent à être vengés. Demain, sur leur tombeaux ,les fleurs seront plus belles.
 
Je dois maintenant en qualité de président du Comité de Libération de Malakoff vous exposer la situation municipale de la commune.
Le Comité de Libération a pu être formé après un long, patient et dangereux travail de recrutement et de propagande. Il est parvenu à rassembler les représentants de seize groupements clandestins existant sur le territoire de la commune. Il a parallèlement organisé les milices patriotiques.
 
Je tiens à déclarer que le Comité de Libération a été crée suivant les directives du Comité Parisien de la Libération, lui-même émanation directe du Gouvernement Provisoire de la République que dirige le Général de Gaulle.
 
A Malakoff, vous le savez, la municipalité appartenait, par la vertu du suffrage universel, au Parti communiste.
Il a paru équitable au Comité Parisien de la Libération que le Parti Communiste qui, malgré les coups d’une répression sans merci a toujours été et est encore à l’extrême point du combat libérateur retrouvât les sièges dont l’arbitraire l’avait frustré.
 
Mon rôle est donc de vous faire connaître cette décision et de vous demander d’accorder toute votre confiance aux militants courageux et désintéressés qui prennent en mains, dans des circonstances difficiles, l’administration de la commune.
 
Habitants de Malakoff, restez uni dans la liberté reconquise comme vous l’avez été dans la contrainte. Gardez au cœur un amour passionné pour notre France impérissable. Après un long effacement dans les ténèbres son visage ressurgit à nouveau et resplendit au grand jour plus rayonnant que jamais et comme plus radieux d’être encore baigné de larmes.
 

VIVE LA FRANCE


 


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