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EGLISE NOTRE DAME
Les verrières de l’église paroissiale
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L’église paroissiale de Malakoff possède des verrières peintes de la fin du 19ème siècle qui répondaient à une exigence iconographique précise, celle de raconter la vie de la Vierge dans une église nouvelle dont les baies étaient jusqu’alors fermées que par de simples verres.
L’église de Malakoff, grâce à son Conseil de fabrique et à de généreux donateurs, sera ornée d’une série de onze verrières illustrant les grandes références bibliques préfigurant le rôle messianique de la Vierge et des scènes de sa vie évoquées dans les Evangiles.

 Les verrières de l’église Notre Dame ont été produites par l’atelier de monsieur Huet, peintre-verrier local, dont les ateliers se situaient rue Chauvelot, à Malakoff. L’artiste a su exploiter le potentiel lumineux des baies pourtant étroites dans un style néo-roman très à la mode au 19ème siècle, tout en tenant compte de la signification chrétienne de l’iconographie exigée par les commanditaires. 

Au 19ème siècle encore, le clergé catholique considéra de nouveau l’utilité d’un vitrail comme un moyen pédagogique par lequel la foi chrétienne pouvait être exprimée. Cette renaissance du vitrail avait débuté vers 1830 grâce à la manufacture de Sèvres qui donna une grande impulsion à la profession de peintres-verriers. Des fabriques de vitraux s’ouvrirent un peu partout en France. L’une d’elle à Malakoff, rue Chauvelot.
 
Ces verrières sont intéressantes par leur conception et par les histoires qu’elles racontent dans lesquelles le rôle de la Vierge est central. Mais force est de constater que sans culture chrétienne la signification des récits bibliques présentés risque d’en surprendre plus d’un. (voir nos fiches explicatives de chaque vitrail).
 
Pour évoquer des scènes fortes de l’histoire de la foi chrétienne, expression d’une philosophie et d’une conception du monde, deux types de verrières ont été utilisés par le peintre verrier : la verrière figurée ou historiée, et la verrière hagiographique.
Les matériaux employés par l’atelier de Malakoff pour réaliser les onze vitraux sont classiques dans l’art du vitrail peint, à savoir l’utilisation du verre transparent coloré, le verre opacifié, le gravé, le jaune d’argent, la grisaille sur verre surtout utilisée en bas et en haut des vitraux, la sanguine sur verre et bien sûr le plomb pour renforcer les différents morceaux dans les baies en plein cintre.
 
Toutes les verrières sont étagées sur trois niveaux de la même façon : au bas, insérés dans une cartouche, la signature de l’artiste, la date de création du vitrail et le nom ou les initiales du donateur. Dans la partie noble du vitrail la scène principale : récits marquants de l’Ancien Testament qui annoncent le rôle de Marie et de Jésus, récits des évangiles où Marie tient une place prépondérante. Seules deux verrières illustrant les vérités de l’Eglise catholique autour de la Vierge peuvent être classées à part. La partie supérieure des vitraux est consacrée à une vision céleste de Dieu le Père et à la Vierge Marie reine des cieux.
Les verrières présentent une cohérence iconographique rare dans les églises et forment un certain équilibre accentué par un thème unique peu commun, probablement dû à la volonté des commanditaires (donateurs, évêque, clergé, conseil de fabrique), et à la période de création relativement courte (1890-1895).
 
Thèmes des onze verrières peintes :
 
- La Nativité de Marie
La naissance de Marie, alors que sa mère Anne était stérile, est présentée comme une promesse, un signe de Dieu.
 
- La présentation de Marie au Temple de Jérusalem
Episode donné par la Tradition qui exprime l’idée que Marie a grandi dans la prière et s’est préparée à devenir la mère du Christ
 
- Le couronnement de Marie et d’Esther
Esther, femme juive, est couronnée par Assuerus ,reine de Perse, et obtiendra par amour de son roi le salut du peuple juif. Marie,couronnée par Dieu le Père, accomplit le projet de Dieu pour l’humanité.
 
- La victoire de Judith et de Marie
Une préfiguration du rôle de la Vierge Marie qui libère l’humanité en acceptant de porter la destinée du salut qui arrivera par son fils Jésus.
 
- La Nativité de Jésus
Figure classique de la naissance de Jésus, où Marie est penchée vers l’enfant en adoration, acte de foi qui reconnaît la souveraineté de Dieu.
 
- L’Annonciation et la naissance d’Isaac
Une relecture de l’annonce à Sara et Abraham de la naissance d’Isaac, préfiguration de la promesse du Messie faite à Marie par l’ange Gabriel.
 
- La création d’Eve au jardin d’Eden
Interprétation classique où la création d’Eve préfigure la Vierge Marie, nouvelle Eve, Mère de l’Eglise.
 
- L’Assomption et le couronnement de Marie
Thème marquant de la fin du 19ème siècle qui donne l’occasion au peintre verrier d’introduire de nombreux symboles de la théologie mariale
 
- La Vierge au pied de la croix
L’artiste verrier transforme la souffrance de Marie en offrande pour le monde.
 
- Le Pape Pie IX proclamant le dogme de l’infaillibilité
Vitrail qui reflète la pensée de l’Eglise catholique du 19ème siècle après la promulgation du dogme de l’Immaculée conception et de l’infaillibilité du Pape concernant le dogme catholique.
 
- Le destin de Marie annoncé par les Ecritures
L’annonce faite au roi Akhaz, fils du grand roi David, de la venue du Messie qui sera enfanté par une vierge. Cette pré-annonciation est considérée par les chrétiens comme celle de la naissance du Christ enfanté par la Vierge Marie.

 


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