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TEMOIGNAGE
Le fort, cible des prussiens en 1870
La carte postale mémoire des évènements
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Le revers des cartes postales révèlent parfois des correspondances qui en disent long sur une époque ou sur l’image qui est reproduite. C’est le cas de deux cartes du début du XXème siècle qui montrent les destructions du fort de Vanves par les canons de l’armée prussienne lors du siège de Paris pendant la guerre franco-allemande. Le revers prévu pour la correspondance est entièrement couvert par une écriture fine d’un vétéran , Jules Besnard, du bataillon de la mobile de la Seine qui raconte des combats auxquels il a participé autour du fort.

« Du 7 septembre 1870 au 31 janvier 1871, le 9ème bataillon de la mobile de la Seine a occupé le fort de Vanves. J’appartenais à la 5ème compagnie du génie, Capitaine Cayrou, lieutenant d’Antoine, sous-lieutenant Séchard.

Nous couchions dans la cour du fort sous de grandes tentes rondes. Nous avions mis des fagots de bois sous nos paillasses et nous couchions tout habillés.
 
Le 10 septembre 1870, quand nous sommes arrivés au fort il n’y avait aucun canon sur les remparts. Pendant qu’on les montait vers le 20 septembre, les prussiens nous tiraient dessus, ce que voyant, le Commandant du fort nous fit sortir hors du fort dans les fossés. Montés sur les contrescarpes il nous fit tirer sur eux qui tiraient sur nous.
Il fit envoyer quelques obus dans une maison de campagne au sud-est du fort dans laquelle étaient installés des prussiens. Au troisième coup, le toit s’effondrait et les prussiens se sauvaient. Je visais l’un d’eux qui courrait sur la route à environ 400 mètres. Je tirais et je le vis tomber sur un tas de cailloux. Pauvre diable ! Mais c’est la guerre.
 
Le 4 janvier au matin, les prussiens ont commencé le bombardement du fort. La moitié du bataillon était sorti la veille, la nuit, pour occuper le village de Malakoff. 3 jours après nous occupions Montrouge.
Dans la nuit on nous fit porter des sacs plein de terre au fort de Montrouge pour y combler une brèche faite par les canons prussiens. Nous cheminions en file indienne dans la neige le long de la route pendant que les prussiens tiraient sur le fort. Ce n’était pas gai !
C’est le bombardement des batteries prussiennes de la butte de Chatillon qui ont mis le fort de Vanves dans l’état ou on le voit sur la carte. Ce n’était pas malin ! Chatillon domine le fort. »
 

 


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