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Les décrottoirs révèlent les rues d’autrefois
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Accessoire insignifiant devenu aujourd’hui inutile, les décrottoirs ou « gratte-boue », ont quasiment disparu des rues de Malakoff à quelques exceptions toutefois. Cette petite lame de fer horizontale, fixée en saillie près des portes d’entrée des immeubles, avait comme unique mais très utile fonction de permettre aux occupants, livreurs et aux visiteurs de gratter la boue des semelles et ainsi ne pas salir les couloirs et l’intérieur des appartements.

 Décrottoir rue Perrot

Décrotter ses chaussures ou ses sabots, voilà une habitude quotidienne de beaucoup de Malakoffiots il y a cent ans, quand les rues de la ville n’étaient pas encore pavées, bien souvent boueuses à la moindre pluie qui créait alors des flaques de boue grasse et collante sous les semelles.

Il était aussi souvent nécessaire d’ôter de ses semelles en bois les petits cailloux qui risquaient de griffer les parquets des habitations. L’anodin décrottoir placé à la porte d’entrée avait donc toute son utilité.

 
Avec le revêtement des voies et la construction de trottoirs, la réfection des façades, l’envahissement de l’automobile, cet accessoire du bâti (en ville comme à la campagne) a été sacrifié, jugé superflu, voire considéré comme dangereux. C’est pourquoi, peu d’exemplaires subsistent sur les immeubles de Malakoff.
 
Une modeste ferraille d’un autre temps
 
Modeste en effet le décrottoir, élément du patrimoine bâti peu valorisé. Le décrottoir est formé d’une lame de fer scellée à ses deux extrémités, en forme de demi-lune (rue Victor Hugo) ou en rectangle (21 rue Perrot) ou mieux encore, inséré dans le mur (rue Chauvelot). Il était à l’origine toujours placé à environ 20 centimètres du sol. Aujourd’hui la remontée des trottoirs les placent désormais très proches du sol (rues Jules Ferry, Belloeuvre, du lavoir...).
Leur usure suffit pour imaginer combien de pieds crottés se sont un jour frottés à eux. Difficile de croire désormais que certains décrottoirs ont eu leur heure de gloire et ont pu être de petits chefs-d’oeuvre de ferronnerie au même titre que la poignée des portes. Ceux observés dans certaines villes attestent que les décrottoirs présentaient une grande variété de forme et de dimension. Autrefois, la richesse du bâti se trouvait aussi dans les détails.

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