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ARCHITECTURE
Une maison, un style, une harmonie
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Insolite aujourd’hui au milieu d’un habitat urbain éclectique, la maison des arts n’a rien de bien extraordinaire sur le plan architectural. Selon les spécialistes, on aurait suivi des plans élaborés par Jean-Nicolas Durand (1760-1834). Cet homme avait publié au tout début du siècle un recueil d’architecture très prisé qui donnait toutes les indications pour construire ce type de maison et des modèles de façades en grand nombre (1). La maison qui est parvenue jusqu’à nous semble avoir gardé tous les traits caractéristiques de l’époque de sa construction.

La maison est de plan rectangulaire et possède un toit terrasse. Ses deux façades côté avenue et côté jardin sont scandées par cinq travées, délimitées par une fausse colonne surmontée d’un chapiteau ionique moderne orné d’une guirlande de fruits qui va de l’une à l’autre volute. Ce motif de décoration constitué par un enroulement en forme de spirale est d’un bel effet. Chaque travée est alternée de fenêtres. Deux statues allégoriques placées dans une niche représentant les quatre saisons agrémentent chaque façade.

Bien ordonnancées, ces deux façades sont quasiment identiques. L’ornementation est simple, le style directoire offre des lignes droites sans rigidité qui s’allient dans une belle élégance, mettant en avant l’imitation des modèles antiques. Une corniche figure tout autour du bâtiment.
 
Au rez-de-chaussée quatre fenêtres classiques et une porte-fenêtre, toutes encadrées d’un simple moulurage, mais qui renforce l’impact visuel et l’harmonie des ouvertures.
 
L’étage, la partie noble, comprend le même nombre d’ouvertures et les mêmes dimensions que le rez-de-chaussée, mais elles paraissent plus grandes car elles sont couronnées par deux types de frontons : le fronton curviligne et le fronton triangulaire, décorations fréquemment utilisées dans les bâtiments civils. Cet ornement architectural particulièrement prisé depuis la Renaissance fait partie des caractéristiques de l’architecture des temples grecs anciens.
 
La terrasse est sécurisée sur les deux façades par une rambarde-balustrade en pierre, découpée en cinq parties égales. Ce garde-corps pour empêcher la chute accidentelle de l’étroite terrasse
(non visible de la rue) donne un style qui rehausse le caractère de la maison.
 
Sur chaque coté de l’édifice quatre niches rondes moulurées de faible profondeur sont les seules décorations. Le bas du cercle comprend une console décorée d’un mascaron en fort relief. Il s’agit d’une chimère, créature fantastique mi lion, mi chèvre, symbole des rêves et des fantasmes, dont la plus ancienne description fut faite par Homère dans l’Iliade, l’épopée de la Grèce Antique.
Ces consoles destinées à recevoir de petites statues aujourd’hui disparues donnent l’impression de quatre anneaux suspendus.
 
Côté jardin, la façade diffère légèrement de celle côté rue. Au centre, une porte-fenêtre et sa moulure précédée par quatre marches. Au niveau du premier étage, quatre fausses fenêtre figurées par une moulure.
 
[Voir le diaporama sur la maison des arts->http://www.malakoff-patrimoine.fr/index-fr.php?page=galerie-photos]
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(1) Jean-Nicolas-Louis Durand, élève d’Etienne-Louis Boullée, est davantage connu par ses publications que par sa pratique architecturale. Nommé professeur d’architecture à l’École Polytechnique en 1797, il tire de son enseignement deux ouvrages qui ont connu une grande postérité. Le Précis des leçons d’architecture données à l’École Polytechnique (1802-1805) est une méthode de composition architecturale que les élèves de l’École des Beaux-arts ont largement utilisé jusqu’à la fin du XIXe siècle. Il avait auparavant publié le Recueil et parallèle des édifices de tout genre. Musée d’architecture sur papier composé de planches conçues par programmes (églises, villas, etc.), il témoigne de l’élargissement chronologique et géographique de la culture architecturale autour de 1800. Il constituera une source essentielle pour les architectes français et allemands du XIXe siècle dans leur pratique de l’historicité.(Source Wikipédia)

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