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Les HBM, le début du logement social à Malakoff
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L’annexion en 1925 par la ville de Paris de la Zone officiellement non constructible autour des fortifs a eu des conséquences directes pour Malakoff. Les familles, pour la plupart des chiffonniers, ont dû s’éloigner de la capitale pour se loger, souvent dans des logements insalubres et à la merci des spéculateurs. Un certain nombre de familles s’installeront dans la partie sud de Malakoff. Pour enrayer une situation de mal-logement la municipalité va utiliser la législation sur l’Habitat à bon marché, dit HBM. Le début à Malakoff d’une ambitieuse politique du logement social.

Les HBM du 14 rue Hoche

"La législation concernant le logement social financée par des fonds publics est un système très récent en France par rapport à d’autres pays européens et ne date que de la fin du 19ème siècle. La Société française des HBM a été créée en 1889, la première loi en 1894. On peut dire qu’avant la première guerre mondiale il n’y a quasiment pas de bâtiments construits par les collectivités notamment à Malakoff. L’Office public des HBM de la Seine est créé en 1919, mais très peu de communes ont leur propre office communal de HBM.

Malakoff va se doter d’un office en 1919. La première réalisation sera l’ensemble de bâtiments qui existe encore aujourd’hui au 14 rue Hoche. Cette forteresse ouvrière de 180 logements qui va être construite par l’architecte communal Armand Guerard sera livrée en 1933.
 
ASSURER UN VRAI LOGEMENT A CEUX DE LA « ZONE »
 
Ces HBM devaient permettre d’offrir un logement salubre à une population ouvrière qui vivait dans des conditions extrêmement déplorables notamment après l’annexion de la zone par la ville de Paris en 1925. Cette partie du territoire, malgré qu’elle soit non constructible, était en fait sans cesse construite, puis démolie, puis reconstruite. Ainsi, beaucoup d’ouvriers de Malakoff habitaient la zone. Annexée à Paris, les gens de la zone ont dû partir loger plus loin, notamment dans le sud de Malakoff. C’est à partir de cette situation qu’a démarré ce qu’on a appelé l’affaire des lotissements insalubres car des spéculateurs ont proposé à la vente ou à la location des parcelles dans des cloaques infâmes. Cette population était extrêmement défavorisée. Les HBM étaient donc une façon de leur offrir d’autres moyens pour se loger.
 
Le deuxième ensemble d’HBM est celui construit place du 14 juillet dans la partie nord de Malakoff. Ce bâtiment avait comme objectifs de faire du logement social, mais également de constituer cette place du 14 juillet qui avait été prévue déjà depuis 1893, mais qui n’était pas encore réellement constituée, mise à part une crèche en 1907.
La municipalité à complètement constitué cette place autour du bâtiment HBM dit du 14 juillet, la poste et un bâtiment qui servait de bibliothèque et de justice de Paix.
 
Après la seconde guerre mondiale le logement insalubre existait toujours notamment dans toutes les villes entourant Paris. C’est d’ailleurs en 1954 que l’abbé Pierre a lancé l’appel pour les mal-logés. La politique de zones à urbaniser en priorité (ZUP) qui a démarré par une législation en 1957, efficiente à partir de 1959, a donné l’opportunité à la municipalité de Malakoff d’utiliser ces moyens mis à sa disposition pour essayer de résoudre le problème de logement insalubre, notamment dans la partie centrale de Malakoff dans les années 60-70, le quartier Maurice Thorez, justement sur des terrains occupés par des logements insalubres. L’autre secteur fut celui proche du cimetière où a été construite une cité par l’architecte Sebillotte autour du centre commercial inauguré en 1965. Là aussi un véritable challenge pour Malakoff.
 
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Article réalisé à partir d’un entretien avec Catherine Bruant, historienne

 

 


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