SOMMAIRE :
Le bâti

Un territoire


Les activités


Le sacré


DE LA BIBLIOTHEQUE AU TIERS LIEU
1881-2020 : quelques dates...

L’immeuble en brique rouge de l’avenue du Président Wilson construit pour répondre au développement de la bibliothèque municipale et aux exigences des audiences foraines de la Justice de Paix demeure encore aujourd’hui un bel exemple architectural de cette période de croissance de la ville. Regard sur quelques dates...

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L’immeuble en brique rouge de l’avenue du Président Wilson construit pour répondre au développement de la bibliothèque municipale et aux exigences des audiences foraines de la Justice de Paix demeure encore aujourd’hui un bel exemple architectural de cette période de croissance de la ville. Regard sur quelques dates...

- 1881 : la bibliothèque publique des écoles du centre de Malakoff s’installe dans la salle d’asile (dénommée aujourd’hui maternelle) qui accueille aussi la cantine scolaire

- 1907   : l’unique école publique accueille dans un petit bâtiment à l’angle de la rue Béranger et Eugène Varlin (Leplanquais à l’époque) la première bibliothèque municipale alors que 1850 enfants s’entassent dans cette unique école de la ville. La municipalité n’a pas d’autre solution.

- 1925 : les audiences foraines de la Justice de Paix se tiennent chaque jeudi dans la salle des mariages de la Mairie, non sans inconvénients.

- 1931 : le Conseil Municipal décide la construction d’un immeuble avenue du Président Wilson pour la bibliothèque municipale en forte extension et la salle des audiences de la Justice de Paix

- 1932 : Dépôt du permis de construire de l’immeuble conçu par Armand Guérard, architecte communal.

- 1933 : le 23 mai approbation du Conseil Municipal des plans de la bibliothèque/Justice de Paix. Le Maire sollicite des subventions auprès du Conseil Général de la Seine qui refuse toute aide pour ce projet. La ville assure seule la totalité du financement.

- 1934 : inauguration de la bibliothèque/Justice de Paix

- 1942 : le maire mis en place par la Délégation spéciale du gouvernement de Pétain fait recouvrir la fresque de la Justice dans la salle d’audience par une autre oeuvre peinte par Alex Deschmaker, plus conforme à la politique du moment.

- 1958 : réforme judiciaire qui met fin aux Justices de Paix remplacées par les Tribunaux d’Instance. Les audiences sont transférées au Tribunal d’Instance de Vanves. La salle du premier étage devient libre et sert pour diverses cérémonies officielles et réunions diverses.

- 1973 : la bibliothèque quitte le bâtiment pour un immeuble moderne derrière la Mairie.

- 1974 : le Trésor Public s’installe dans les locaux et cloisonne l’ancienne bibliothèque

- 1989 : dans le cadre de l’Inventaire Général du patrimoine en Ile-de-France, l’ancienne bibliothèque/Justice de Paix fait l’objet d’une notice (IA00075735), reprise dans la base de données Mérimée du Ministère de la Culture.

- 2005 : la bibliothèque/Justice de Paix fait l’objet d’une présentation dans le cadre de l’exposition pilotée par l’historienne Catherine Bruant « Bâtir la banlieue, construire Malakoff (1919-1939 ».

- 2007 : La Trésorerie quitte le bâtiment pour une construction plus fonctionnelle rue Avaulée. Il sert désormais de réserve pour différents services municipaux.

- 2015 : l’ancienne bibliothèque perception est inscrite à l’inventaire patrimonial dans le cadre du nouveau Plan Local d’Urbanisme (PLU) qui édicte des préconisations pour l’architecture extérieure, mais ne dit rien sur l’intérieur du bâtiment.

- 2016  : la jeune architecte Lina Jalu réalise un mémoire pour son Diplôme de spécialisation et d’approfondissement en architecture (DSA) avec comme projet d’analyse et des propositions pour l’ancienne bibliothèque/Justice de Paix.

- 2017 : Le Conseil municipal envisage une réhabilitation conséquente de l’immeuble désormais inoccupé afin de lui redonner une fonction. Projet d’y installer un tiers lieu des créations artisanales. En octobre lancement d’une phase d’étude des travaux et d’une consultation des Malakoffiots.

- 2020 : ouverture en mai-juin du tiers lieu des créations artisanales

Dessins de Lina Jalu

Sources : Mémoire DSA architecture/patrimoine ENSAPB, de Lina Jalu (2016)

Exposition Catherine Bruant « Bâtir la Banlieue, construire Malakoff, 1919-1939 (2005)

Archives Municipales (2017)

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ANNEES 1930
De nouveaux besoins de services publics

La construction d’une nouvelle bibliothèque municipale et d’une Justice de Paix pour remplacer les locaux intégrés dans l’école publique a nécessité la recherche d’un terrain, un effort fiancier conséquent et la conception d’un plan pour des locaux fonctionnels et pour faire cohabiter indépendamment les deux services publics dans un même lieu.

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La construction d’une nouvelle bibliothèque municipale et d’une Justice de Paix pour remplacer les locaux intégrés dans l’école publique a nécessité la recherche d’un terrain, un effort fiancier conséquent et la conception d’un plan pour des locaux fonctionnels et pour faire cohabiter indépendamment les deux services publics dans un même lieu.

La loi Cormudet (1919/1924) considérée comme la naissance de l’urbanisme contemporain, stipule que « l’aménagement des villes relèvera dorénavant d’une démarche globale et prévisionnelle, d’embellissement et d’extension ». C’est nouveau et toutes les communes de la Seine sont concernées. La nouvelle municipalité ouvrière de Malakoff issue des élections municipales de 1925 envisage, outre l’aménagement urbain, plusieurs projets pour répondre aux besoins de la population concernant la culture, la santé, l’éducation, la justice...

Depuis 1907 la bibliothèque municipale se trouve à l’étroit dans un petit bâtiment qui dépend du groupe scolaire Jean Jaurès au 2 rue Leplanquais (aujourd’hui Eugène Varlin), exigu et insuffisant pour répondre aux besoins des lecteurs. Or aucune modification des locaux ne peut être envisagée, car l’augmentation constante des effectifs scolaires laisse prévoir l’obligation de rendre les locaux à leur destination première. .

Cette bibliothèque possède l’un des fonds les plus importants de la région parisienne rassemblés depuis 1881, plus de 25 000 volumes. Il devenait donc indispensable pour le Maire Léon Piginnier d’avoir une bibliothèque communale digne de ce nom à Malakoff, une « oeuvre d’instruction et d’éducation populaire ».

L’avenue Wilson en 1922 : un vaste espace reste encore inoccupé (Collection Malakoff-patrimoine.fr)

 Ou construire ?

Le projet de construire une nouvelle bibliothèque faisant l’unanimité, il faut lui trouver un emplacement. En 1903 la commune avait acquis une parcelle de maraîchage de 6000 m2 grâce à un emprunt, entre la rue Béranger et Gabriel Péri, dans le but d’y implanter une nouvelle Mairie (projet abandonné après l’Armistice de 1918) face à la nouvelle avenue récemment ouverte (Président Wilson).

Le remboursement de l’emprunt était prévu par une opération foncière : la revente des terrains en bordure de l’avenue. Les ventes de 15 lots en 1906 et 1907 par adjudication sont un échec qui a pour conséquence la constitution d’une réserve foncière finalement bienvenue pour recevoir de futurs équipements communaux : la crèche, l’hôtel des postes, la maternelle Jean-Jaurès.

Dans une délibération du 26 mai 1933 le Conseil Municipal décide officiellement la construction d’une bibliothèque et d’une Justice de Paix. Son emplacement fut une évidence : sur l’une des parcelles de la réserve foncière avenue du Président Wilson près de l’hôtel des postes.

La recherche des fonds nécessaires est difficile. Les travaux sont finalement financés entièrement par la commune car l’aide sollicitée auprès du Conseil Général de la Seine ayant été refusée.

Confronté par ailleurs au manque de lieu adapté pour la tenue des audiences foraines qui se tiennent chaque jeudi depuis 1925 dans la salle des mariages de la Mairie, non sans inconvénients, le Conseil Municipal décide d’intégrer dans le nouvel édifice prévu pour la nouvelle bibliothèque un espace fonctionnel pour les audiences de la Justice de Paix.

 Une double fonction

L’architecte Armand Guérard a conçu en 1932 les plans d’un bâtiment déterminé par une partition nette par étage. Il accueille de plain pied le public pour une activité mixte. La bibliothèque est située au rez-de-chaussée tandis que le tribunal est placé au premier étage. Au sous-sol les locaux pour les archives des deux services. Au deuxième étage un petit logement de trois pièces donnant sur le passage du Nord, mais qui fut rajouté au plan initial de 1932.

La distribution centrale dispose de grilles au sous-sol comme au rez-de-chaussée ce qui permet de fermer l’accès aux escaliers en fonction des usages. Ainsi, la bibliothèque et la Justice de Paix pouvaient fonctionner indépendamment l’une de l’autre.

Plan dressé par l’architecte communal Armand Guérard en 1932 (Archives Municipales)

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Sources : Mémoire DSA architecture/patrimoine ENSAPB, de Lina Jalu (2016)
Exposition Catherine Bruant « Bâtir la Banlieue, construire Malakoff, 1919-1939 (2005)
Archives Municipales (2017)

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ASPECT EXTERIEUR
Une façade d’une certaine solennité

La façade principale de la bibliothèque/Justice de Paix sur l’avenue du Président Wilson exprime une certaine solennité d’un établissement judiciaire, d’un lieu de silence et de la concentration d’un lieu d’étude. Un style assumé par l’architecte et la Mairie qui voulaient un immeuble qui marque le paysage.

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La façade principale de la bibliothèque/Justice de Paix sur l’avenue du Président Wilson exprime une certaine solennité d’un établissement judiciaire, d’un lieu de silence et de la concentration d’un lieu d’étude. Un style assumé par l’architecte et la Mairie qui voulaient un immeuble qui marque le paysage.

L’immeuble dans les années 1940 (Archives Municipales)

Situé à côté de l’ancien hôtel des postes, construit également par Armand Guérard à la même époque, les volumes semblent pensés à l’inverse de celui-ci. D’un côté l’horizontalité de l’élévation de la poste n’est interrompue que par l’encadrement monumental de la porte, tandis que la bibliothèque présente des piliers en béton et l’encadrement monumental saillant de l’entrée qui filent sans interruption sur les deux niveaux de la façade. L’avant-corps de gauche renforce cette verticalité en lui donnant un aspect monumental. On entre dans un lieu important.

Les volumes du bâtiment sont toutefois simples pour les décors comme pour les formes rappelant le style Art déco. Hormis le blason de la ville représentant la Tour Malakoff, en rouge, noir et bleu, aucun ornement n’est rapporté en façade. L’architecte emploie comme pour d’autres édifices publics de la ville la brique rouge produite en série dans les briqueteries locales. Utilisant les multiples possibilités offertes par ce matériau, il combine les appareillages qui soulignent la structure du bâtiment et animent les parois de leur simple graphisme. La frise de couronnement du bâtiment révèle une belle qualité de mise en oeuvre.

La toiture terrasse est ainsi encadrée par des acrotères constituant des rebords pleins richement travaillés.

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A l’arrière du bâtiment

Côté passage du nord, l’arrière du bâtiment dispose de très peu d’ouvertures. Visiblement l’architecte s’est concentré sur la façade visible de la rue. Dans le premier permis de construire la façade ne comprenait aucune ouverture rendant éventuellement possible la construction d’un autre bâtiment ouvrant sur le passage du Nord. Cette façade est finalement percée à tous les étages sans composition spéciale ni décoration. Ses matériaux sont la brique et le moellon de calcaire grossier. La façade du deuxième étage est entièrement en brique rouge et n’est percée que par une fenêtre donnant dans le petit logement.

(Archives Municipales)

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Sources : Mémoire DSA architecture/patrimoine ENSAPB, de Lina Jalu (2016)

Exposition Catherine Bruant « Bâtir la Banlieue, construire Malakoff, 1919-1939 (2005)

Archives Municipales (2017)

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PARTIES COMMUNES
Une composition très rationnelle

Le plan de l’immeuble de l’ancienne bibliothèque et Justice de Paix est issu d’une composition très rationnelle. Son inscription dans un carré n’est sans doute pas anodine et les différentes proportions classiques de l’architecture que l’on y trouve attestent de la grande attention dont a fait preuve l’architecte Armand Guérard.

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Le plan de l’immeuble de l’ancienne bibliothèque et Justice de Paix est issu d’une composition très rationnelle. Son inscription dans un carré n’est sans doute pas anodine et les différentes proportions classiques de l’architecture que l’on y trouve attestent de la grande attention dont a fait preuve l’architecte Armand Guérard.

La construction du bâtiment de l’avenue du Président Wilson semble être l’aboutissement d’une longue réflexion, en témoignent les importantes différences, notamment en façade, entre le projet du permis de construire dont les plans sont conservés aux Archives Municipales et le l’immeuble réalisé en 1933.

Un hall d’entrée bien pensé 

Après avoir franchit la porte d’entrée monumentale en fer forgé et vitrée, on entre dans un vestibule et après quelques marches et une autre porte,on accède à un large hall d’accueil qui débouche sur l’entrée de la bibliothèque et l’escalier qui conduit à la salle d’audience de la Justice de Paix.

Les marches de l’escalier sont en pierre calcaire de Comblanchien (Bourgogne), un matériau très pur à l’aspect semblable au marbre utilisé massivement en décoration architecturale.

Une grille qui ferme l’accès à l’étage comme le garde-corps de l’escalier sont en fer forgé. Le garde-corps du palier comporte le monogramme de Malakoff représenté par la lettre stylisée « M ». L’ensemble de la ferronnerie est de style Art Déco avec volutes, motifs géométriques entrelacs...Ce bel ensemble réalisé avec soin donne de l’élégance à la montée vers la salle de Justice de Paix. Toutes les portes à double battants sont en bois à larges gonds avec un décor en métal.

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Sources : Mémoire DSA architecture/patrimoine ENSAPB, de Lina Jalu (2016)

Exposition Catherine Bruant « Bâtir la Banlieue, construire Malakoff, 1919-1939 (2005)

Archives Municipales (2017)

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UNE FIERTE POUR LA CULTURE
Une bibliothèque municipale enfin fonctionnelle

L’architecte Armand Guérard à voulu une salle de bibliothèque fonctionnelle (135m2). De grands meubles étagères couvrent les murs. Les lecteurs peuvent s’installer autour de plusieurs tables pour lire ou faire leurs recherches. Le personnel se tient à leur disposition derrière une banque d’accueil. Des milliers de livres sont à la disposition du public dès 1933, enfin dans de bonnes conditions.

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L’architecte Armand Guérard à voulu une salle de bibliothèque fonctionnelle (135m2). De grands meubles étagères couvrent les murs. Les lecteurs peuvent s’installer autour de plusieurs tables pour lire ou faire leurs recherches. Le personnel se tient à leur disposition derrière une banque d’accueil. Des milliers de livres sont à la disposition du public dès 1933, enfin dans de bonnes conditions.

La salle de lecture dans les années 1960 (Archives Municipales)

La salle de la bibliothèque est baignée d’une abondante lumière naturelle grâce aux baies vitrées à guillotine et au fond de la salle par une originale coupole en pavés de verre. Armand Guérard adopte là les traits caractéristiques des années 30 n’hésitant pas à utiliser de nouveaux matériaux.

Le sol dispose d’un carrelage en damier blanc et noir de style Victorien créant un bel effet visuel. Il sera par la suite recouvert par un revêtement.

La salle de lecture dans les années 60 (Photo Archives Municipales)

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Sources : Mémoire DSA architecture/patrimoine ENSAPB, de Lina Jalu (2016)

Exposition Catherine Bruant « Bâtir la Banlieue, construire Malakoff, 1919-1939 (2005)

Archives Municipales (2017)

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VERRE DANS LE BETON
La coupole d’éclairage Art-Déco de l’ancienne bibliothèque communale

Sauvée de la destruction lors de la rénovation du bâtiment en 2019 pour accueillir le tiers lieu artisanal "La Tréso", la coupole d’éclairage Art-Déco de l’ancienne bibliothèque municipale remplit de nouveau sa fonction originelle : apporter le maximum de luminosité au lieu.

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Sauvée de la destruction lors de la rénovation du bâtiment en 2019 pour accueillir le tiers lieu artisanal "La Tréso", la coupole d’éclairage Art-Déco de l’ancienne bibliothèque municipale remplit de nouveau sa fonction originelle : apporter le maximum de luminosité au lieu.

Vu son état dedégradation avancée, le diagnostic établi pour la rénovation n’avait pas forcément retenu la conservation de la coupole d’éclairage de l’ancienne bibliothèque, intégrée au bâtiment dès sa construction. On prévoyait de la remplacer par une verrière classique de type véranda. Grâce à la ténacité des spécialistes de la société Darras et Jouanin, et à la prise de conscience de l’intérêt patrimonial de la construction, la coupole a bénéficié d’une attention particulière. On a donc gratté le papier goudron collé sans précaution sur les joints et les verres soufflés, puis les joints en ciment ont été refixés et les verres noircis patiemment nettoyés un par un. Résultat : cet élément méconnu du patrimoine de Malakoff resplendit de nouveau.

L’architecte communal Armand Guérard avait lors de la construction du bâtiment en 1933 trouvé une solution architecturale pour l’éclairage d’une partie de la salle de lecture de la nouvelle bibliothèque encastrée au fond de l’immeuble jusqu’au côté Passage du Nord. L’architecte édifie un « plafond lumineux », le verre d’architecture est alors très à la mode. Et si les pavés de verre font désormais partie de notre environnement le plus banal, dans le premier quart du 20ème siècle l’Art-Déco à produit de nombreux dômes en verre offrant à la fois utilité et effet esthétique.

Une création robuste

Avec son projet de coupole en pavés de verre blanc laissant passer la lumière Armand Guérard apportait aussi un élément décoratif à part entière au plafond de la salle de lecture.

La coupole occupe presque entièrement l’espace d’une petite terrasse. Elle repose sur un muret-bas octogonale en béton percé d’ouvertures rectangulaires vitrées. La coupole proprement dite de style Art-Déco comprend environ 210 modules de pavés de verre carrés comprenant chacun cinq verres translucides mais pas transparents, rectangulaires, formant un damier façon mosaïque serrés les uns contre les autres par un large joint en ciment. Un élément décoratif original lorsqu’on lève les yeux vers la coupole.

En 1973 le Centre des Finances Publiques « La trésorerie » réaménage les anciens locaux occupés durant 40 ans par la bibliothèque municipale sans chercher à s’inscrire harmonieusement dans l’architecture du bâtiment. Ainsi, le rez-de-chaussée est entièrement cloisonné. La coupole en pavés de verre dont l’état est fort dégradé avec des problèmes d’étanchéité est recouverte à l’extérieur de papier goudron et un faux plafond à l’intérieur la fait totalement disparaître du regard. La coupole est alors totalement occultée durant de nombreuses années par un plafond en polystyrène

Les travaux de réhabilitation en 2019 vont finalement la remettre en valeur. Une sérieuse restauration est entreprise, l’étanchéité refaite, les carreaux de verre nettoyés par sablage. Un faux plafond en verre transparent la laisse désormais visible de l’intérieur. Elle apporte la lumière dans cette partie du rez-de-chaussée occupée par la cuisine du restaurant coopératif de "La Tréso".

La coupole rénovée en 2020

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MONTEE INSPIRANTE
L’escalier de l’ancienne salle de Justice de Paix

L’escalier monumental de l’immeuble construit en 1933 pour la nouvelle bibliothèque et salle de Justice de Paix qui abrite désormais le tiers-lieu artisanal la Tréso tient une place de choix dans la structure du bâtiment qui à l’origine ne possédait pas d’ascenseur . Ce grand escalier situé entre le hall d’accès à la bibliothèque municipale au rez-de-chaussée et la salle de Justice de Paix au 1er étage, a été particulièrement soigné par l’architecte Armand Guérard lors de la construction. Il lui a donné un rôle central dans la circulation et la distribution des espaces.

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L’escalier monumental de l’immeuble construit en 1933 pour la nouvelle bibliothèque et salle de Justice de Paix qui abrite désormais le tiers-lieu artisanal la Tréso tient une place de choix dans la structure du bâtiment qui à l’origine ne possédait pas d’ascenseur . Ce grand escalier situé entre le hall d’accès à la bibliothèque municipale au rez-de-chaussée et la salle de Justice de Paix au 1er étage, a été particulièrement soigné par l’architecte Armand Guérard lors de la construction. Il lui a donné un rôle central dans la circulation et la distribution des espaces.

La restauration du bâtiment en 2020 a redonné sa superbe à cet escalier dont la forme et le décor rappellent le style Art-Déco.

L’escalier qui démarre au sous-sol se compose de quatre montées droites avec deux paliers de repos intermédiaires. Il s’agit d’un type d’escalier tournant à retours sans jour. Les marches sont en pierre calcaire de Comblanchien de Bourgogne. Il s’agit d’un calcaire très pur issu des strates géologiques qui datent de plus d’un million d’années. Ses caractéristiques sont semblables au marbre avec une belle couleur beige parsemée de teintes rosées et rougeâtres d’un bel effet.

Cette pierre de luxe voulue par l’architecte pour ce lieu d’étude et de conciliation était surtout employée depuis la deuxième partie du 19ème siècle en décoration architecturale, à l’Opéra de Paris par exemple.

La qualité des pierres et l’élégance des ferronneries subliment la montée vers la grande salle du bâtiment dédiée à la Justice de Paix. Les sols des différents paliers sont recouverts par la même mosaïque colorée qui orne l’entrée principale commune aux deux services.

Des ferronneries pour décor

Les ferronneries de l’escalier sont également un dispositif structurel et un élément constitutif du décor. Dans le hall d’entrée l’accès à l’escalier est fermé par une superbe grille en fer forgé à deux battants. Ainsi, la bibliothèque et la salle de Justice de Paix pouvaient fonctionner indépendamment l’une de l’autre. Cette grille de séparation mêle décor à fer plat et volutes caractéristiques de l’Art Déco.

La symétrie de l’ensemble du décor sur le garde-corps rampant s’impose à l’oeil et produit un bel effet. Sobre mais répétitive la décoration est formée par des pièces épurées en fer plat aux motifs géométriques linéaires qui sont autant de repères techniques caractéristiques de l’époque de réalisation. La main courante d’une grande longueur en aluminium blanc est fixée sur un carré en acier.

Posé sur limon en béton du sous-sol jusqu’à l’étage, le garde-corps se termine face à l’entrée de la salle de Justice de Paix par une balustrade horizontale qui comprend en son centre un motif décoratif : un M, comme Malakoff !

La cage d’escalier restée « dans son jus » représente une montée inspirante vers l’ancienne salle de Justice de Paix qui accueille désormais des artistes et artisans en résidence.

 

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DECORS ET AMENAGEMENTS
Les mosaïques aux formes géométriques

L’architecte communal Armand Guérard qui a conçu les plans du bâtiment en 1934 a donné à cette nouvelle construction un certain éclat tout en restant modeste sur l’ampleur des décors des deux espaces à faire cohabiter : la nouvelle bibliothèque municipale et la Salle de Justice de Paix. Les décors des sols sont particulièrement réussis et globalement dans leur état d’origine.

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L’architecte communal Armand Guérard qui a conçu les plans du bâtiment en 1934 a donné à cette nouvelle construction un certain éclat tout en restant modeste sur l’ampleur des décors des deux espaces à faire cohabiter : la nouvelle bibliothèque municipale et la Salle de Justice de Paix. Les décors des sols sont particulièrement réussis et globalement dans leur état d’origine.

Le rez-de-chaussée et l’étage ont un point commun qui assure une certaine harmonie à l’ensemble du bâtiment. Les sols sont recouverts d’un carrelage en mosaïque de grés cerame en opus incertum dans un style de décor très en vogue dans l’entre-deux guerres mondiales. Ils constituent une belle recherche visuelle. Cette vocation décorative avec un matériaux pratique s’imposait aussi par la facilité de son entretien et ses qualités hygiéniques pour un bâtiment recevant du public.

La mosaïque est un art décoratif par excellence qui a trouvé une place privilégiée dans les années 1930 ou la tendance était la géométrisation des formes. Armand Guérard ne s’est pas privé d’utiliser la mosaïque et le carrelage dans les constructions communales qu’il a dirigé : le Centre de Santé Maurice Ténine (1939), l’école maternelle Jean Jaurès (1931), le Groupe scolaire Henri Barbusse (1939) ...et surtout la fabuleuse création dans l’immeuble de l’avenue Wilson.

Le décor des sols du bâtiment compte autant par sa taille que par la répétition des formes géométriques épurées qui forment une belle ornementation et un certain esthétisme.

Ainsi, le décor pavemental en mosaïque se retrouve dès le hall d’entrée de l’immeuble, les paliers de l’escalier monumental et surtout dans la salle de l’ancienne salle de Justice de Paix. La salle d’audience qui a fonctionné jusqu’en 1958 possède encore sa mosaïque colorée sur toute la surface du sol. On marche sur un véritable tapis de pierre aux muances de couleurs et de motifs. Elle a été restaurée à l’identique lors de la rénovation du bâtiment en 2020.

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DECORS ET AMENAGEMENTS
Les ferronneries des espaces de passages

Les ferronneries des espaces de passage de l’immeuble de l’ancienne bibliothèque/Justice de Paix imaginées par l’architecte communal Armand Guérard sont de belle facture dans le style Art-Déco. Elles apportent dans l’architecture intérieur du bâtiment, assez sobre, un certain raffinement et une vraie élégance.

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Les ferronneries des espaces de passage de l’immeuble de l’ancienne bibliothèque/Justice de Paix imaginées par l’architecte communal Armand Guérard sont de belle facture dans le style Art-Déco. Elles apportent dans l’architecture intérieur du bâtiment, assez sobre, un certain raffinement et une vraie élégance.

Les ferronneries qui sont d’origine donnent du cachet au lieu occupé désormais par le Tiers-lieu »
La Tréso » avec leurs formes épurées et géométriques, les volutes en fer plat... Trois types de ferronnerie sont toujours en place : les deux portes d’entrée massives, la grille de séparation vers l’escalier, la rampe d’escalier au garde-corps rampant et ses motifs linéaires.

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UN LIEU DE CONCILIATION
Une salle de Justice de Paix sobre et lumineuse

Dans la composition et l’agencement de la salle d’audience l’architecte Armand Guérard à développé une vision de la justice de Paix, sereine, mais solennelle. Cinq larges baies vitrées a guillotine (depuis remplacées) laissent entrer beaucoup de lumière ce qui évite le sentiment d’enfermement. Durant 25 ans les litiges de la vie quotidienne à Malakoff seront traités dans ce lieu dans une démarche conciliatrice.

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Dans la composition et l’agencement de la salle d’audience l’architecte Armand Guérard à développé une vision de la justice de Paix, sereine, mais solennelle. Cinq larges baies vitrées a guillotine (depuis remplacées) laissent entrer beaucoup de lumière ce qui évite le sentiment d’enfermement. Durant 25 ans les litiges de la vie quotidienne à Malakoff seront traités dans ce lieu dans une démarche conciliatrice.

La salle des audiences de la Justice de Paix vers 1947 (Archives Municipales)

La salle d’audience voulue par Armand Guérard est sobrement meublée. Au fond, le bureau des juges pouvant accueillir cinq personnes est placé sur une estrade.

Pour l’accueil du public six rangées de bancs en chêne sont placés de chaque côté d’une allée centrale. Une centaine de personnes peuvent y prendre place lors des audiences.

Au plafond à caisson sont fixés des luminaires en verres dépolis à montures chromées de style art déco, très à la mode dans l’entre-deux guerres.

Sur les murs se dresse un lambris de bois jusqu’à mi-hauteur. Au-dessus, à l’origine une impressionnante fresque peinte dont l’artiste reste inconnu. En 1943 elle est remplacée par la volonté du Maire de la Délégation Spéciale qui trouve que la fresque d’origine « déshonore cette salle ». Cette oeuvre du peintre Paul Alex Deschmaker dans le goût officiel de l’époque représente une allégorie du travail avec des paysans dans les champs, un sportif, une mère, des ouvriers, une secrétaire. L’image rassurante d’une France mythique unie autour de sa terre et de sa famille. Au milieu de la fresque, derrière le bureau des juges, sont mises en valeur les nouvelles armoiries de la ville qui attestent en soi la période de création de l’oeuvre. Plus de référence à la tour emblématique de Malakoff, mais des armoiries qui répondent à des références féodales, sans lien avec l’histoire de la ville. Depuis 1942, c’est la relecture de l’histoire voulue par le gouvernement de Vichy.

Le sol de l’ensemble de la salle d’audience forme une belle composition, un dallage au centre duquel une mosaïque de carrelage en opus incertum d’intérieur constituée de morceaux de carrelage cassés de couleurs différentes. Autour un pavement en mosaïque de carrelage grès cérame carré de 2 cm bénéficie d’une belle recherche qui assure une certaine harmonie sur l’ensemble de la salle..

La Justice de Paix

Les Justices de Paix étaient des juridictions juridiques de proximité, mises en place en France par la Constituante en 1790. Elles furent supprimées en 1958 et remplacées par les tribunaux d’instance. Elles avaient pour mission de régler les litiges de la vie quotidienne dans une démarche conciliatrice. Il y en avait une par canton sous la responsabilité d’un juge de Paix, Malakoff faisait partie du canton de Sceaux. Accessible gratuitement les audiences pouvaient se tenir en dehors d’un Palais de Justice et dans une autre commune que le siège de la juridiction. Elles étaient alors appelées audiences foraines. Il y envait une chaque semaine à Malakoff depuis 1925.

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Sources : Mémoire DSA architecture/patrimoine ENSAPB, de Lina Jalu (2016)

Exposition Catherine Bruant « Bâtir la Banlieue, construire Malakoff, 1919-1939 (2005)

Archives Municipales (2017)

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LA PERTE DU SENS D’ORIGINE
Les aléas des différentes occupations des lieux

Pendant près de 75 ans le bâtiment à accompagné la transformation de la ville en répondant aux besoins du moment. En 1958 suite à la réforme judiciaire qui remplace la Justice de Paix par les Tribunaux d’Instance, la salle d’audience n’a plus de raison d’être. En 1972 la bibliothèque déménage dans une construction neuve. Les lieux vont alors changer plusieurs fois d’affectation et subir des transformations pas toujours respectueuses de l’architecture d’origine.

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Pendant près de 75 ans le bâtiment à accompagné la transformation de la ville en répondant aux besoins du moment. En 1958 suite à la réforme judiciaire qui remplace la Justice de Paix par les Tribunaux d’Instance, la salle d’audience n’a plus de raison d’être. En 1972 la bibliothèque déménage dans une construction neuve. Les lieux vont alors changer plusieurs fois d’affectation et subir des transformations pas toujours respectueuses de l’architecture d’origine.

Deux événements vont radicalement modifier l’occupation du bâtiment de l’avenue du Président Wilson. La professionnalisation des juges de Paix et le regroupement des audiences foraines dû au nouveau maillage face à l’urbanisation croissante ainsi que la judiciarisation de la société ont nécessité de nouvelles institutions. 

En décembre 1958 une réforme judiciaire remplace les Justices de Paix par les Tribunaux d’Instance. Les audiences de conciliation organisées depuis 1925 à Malakoff sont transférées au Tribunal d’Instance de Vanves (1). La grande salle du 1er étage salle prévue à cet effet devient libre. Elle sera utilisée comme lieu de cérémonies des médailles du travail, du pot des enseignants de la ville, d’auditorium ... et de réunions politiques et syndicales notamment en 1968. 

A l’occasion de travaux de modernisation les murs sont recouverts d’un revêtement PVC et les lambris repeints. La fresque qui représente une allégorie de la Justice est entièrement recouverte et entre dans l’oubli collectif..

En 1972 alors que l’édifice a déjà subit quelques modifications, la bibliothèque déménage dans une nouvelle construction derrière l’Hôtel de Ville. Les locaux adaptés aux années 30 sont en effet devenus trop petits par rapport aux besoins et à la diversification des activités autour du livre et du multimédia. Divers services municipaux vont alors y être hébergés notamment le centre social, la Sécurité Sociale....

Après le déménagement de la bibliothèque en 1973 le Trésor Public qui recherchait des locaux prend possession du bâtiment, le réaménage sans chercher à s’inscrire harmonieusement dans l’architecture du bâtiment. Il occupera les lieux jusqu’en 2007.

La salle de lecture est totalement transformée avec l’installation d’une banque d’accueil et la création d’un bureau fermé par un cloisonnement. La coupole art déco en pavés de verre est cachée par un faux plafond. La salle conçue par Armand Guérard est alors totalement défigurée.

Le Trésor Public occupe le rez-de-chaussée jusqu’en 2007. Après ce départ vers un immeuble plus fonctionnel, pendant plus de 10 ans le bâtiment n’est plus accessible au public. Il sert de lieu de stockage pour les services de la Mairie.

En septembre 2020, après une réhabilitation assez respectueuse de ce lieu patrimonial emblématique de la ville, a pris place un tiers lieu des créations artisanales.

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Sources : Mémoire DSA architecture/patrimoine ENSAPB, de Lina Jalu (2016)

Exposition Catherine Bruant « Bâtir la Banlieue, construire Malakoff, 1919-1939 (2005)

Archives Municipales (2017)

(1) Le Tribunal d’Instance de Vanves est compétent pour les villes de  Vanves, Malakoff, Meudon, Meudon-La Forêt, Clamart, Issy-les-Moulineaux, Châtillon

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