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A LA UNE
Il y avait foule pour l’inauguration d’une impressionnante fresque peinte par le street-artiste Vince en hommage à ceux qu’on a appelé les Chibanis. On ne peut pas la rater du regard, même du périphérique intérieur entre la Porte de Chatillon et la Porte de Vanves. Elle couvre sur plus de 60m2 tout le pignon d’un immeuble de l’OPHLM rue de la Tour à Malakoff. Un impact visuel fort. Dans la continuité des nombreuses oeuvres monumentales réalisées au fil des ans à travers la ville de Malakoff Vince a reproduit en très grand le portrait de Mohand Dendoune du photographe Jérôme Bonnet. La photo a reçu le 3ème prix du World press Photo en 2010. Sensible à l’humain, Vince trouve sa source d’inspiration d’après les gens qu’il rencontre, la banalité de la vie quotidienne où le personnage tient toujours la vedette. Avec le portrait de Mohand Dendoune, Algérien venu travailler en France à l’âge de 22 ans en 1950, Vince met ainsi en lumière la trame de multiples histoires de ces hommes déracinés, retraités et isolés pour la plupart, qui se battent toujours pour leurs droits et la reconnaissance. Un portait symbole L’image est forte et colorée. L’expression du personnage marquante ; un homme d’origine maghrébine, les yeux fermés, ajustant sa cravate. A côté de lui en plus petit et sur un fond bleu un homme d’origine subsaharienne, un casque de chantier sur la tête, l’un des ouvriers qui a participé à la réalisation technique de la fresque. Au-dessus d’eux le mot Chibani inscrit en grosses lettres blanches, une sorte de dédicace. Pas de hasard pour la date de l’inauguration le 17 octobre 2016 en présence de l’artiste, du photographe et de la famille de Mohand Dendoune a tenu à rappeler madame Jacqueline Belhomme la Maire de Malakoff : « Cette oeuvre nous interpelle, elle à un véritable écho et c’est par l’émotion qu’elle a suscité à travers la ville, que nous avons fait le choix de l’inaugurer un 17 octobre. Nous n’oublions pas la répression de cette manifestation pacifique d’Algériens, survenue à Paris le 17 octobre 1961, alors que la guerre faisait rage en Algérie. Cette nuit-là, des centaines de manifestants furent arrêtés, plusieurs assassinés et jetés dans la Seine, sur ordre de Maurice Papon, alors Préfet de la capitale. Le 17 octobre 61, c’est la justice et un pan de l’histoire française post-coloniale que l’on noya dans la Seine (1). Nous ne pouvons pas nous s’habituer à l’horreur. L’horreur d’hier et d’aujourd’hui. C’est dans la tradition de Malakoff, de faire partie de ceux qui accueillent, de faire partie de ceux qui pensent que c’est grâce à la fraternité que nous répondrons le mieux au racisme et à la peur... » Vince dont le studio est désormais installé au Québec a eu carte blanche de la Mairie de Malakoff et de l’OPHLM pour la réalisation de la fresque. Le projet a bénéficié du soutien financier du Ministère de la Culture et de la communication, la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France et la société Citéos. « Aujourd’hui, Malakoff donne à voir son plus beau visage, a déclaré la Maire de Malakoff, celui d’une ville-monde, celui d’une ville où l’on s’efforce de reconnaître à chacun sa place, nous faisons le choix de penser la ville comme un espace qui favorise l’échange entre les citoyens, qui nous fait réfléchir sur le vivre ensemble ... Nous avons besoin d’art dans la ville. C’est un choix politique de notre municipalité depuis des décennies pour toujours mieux penser la ville comme un espace vivant où le beau peut surgir... » Inaugurée pour durer (2) , la fresque restera un bel exemple du streetart qui a déferlé sur la ville de Malakoff durant plusieurs mois (mai-octobre 2016). ------------------ 1)Voir l’article sur le site du Musée de l’histoire de l’immigration « 17 octobre 1961 à Paris : une démonstration algérienne, un massacre colonial ». |