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Léo Figuères, acteur et témoin de la Résistance
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Si les engagements de Léo Figuères les plus connus des habitants de Malakoff resteront d’abord comme maire de la commune de 1965 à 1996, son combat de Résistance au nazisme et au fascisme fut exemplaire à plus d’un titre. Lors de l’Hommage public le 10 novembre 2011 après son décès, Louis Cortot, Compagnon de la Libération, Président de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR) a retracé les grands moments de cette figure locale et nationale de la Résistance. Extraits...

..."Le combat de Résistance au nazisme et au fascisme, qu’il soit mussolinien, franquiste ou autochtone dans notre pays, avait commencé bien avant l’été 1940 ; et même bien avant septembre 1939 qui vit le déclenchement de la Guerre qui allait devenir mondiale.

Adhérent depuis 1932, dès l’âge de 14 ans, aux Jeunesses Communistes, dont il va rapidement devenir un dirigeant régional dans le Roussillon puis national, Léo Figuères, à 17 ans, sera le 14 juillet 1935, lors du grand meeting tenu au Stade Buffalo de Montrouge, le porte-parole des diverses organisations de Jeunesse qui vont être parties prenantes au Front populaire anti fasciste pour le Pain, la Paix et la Liberté, qui sera victorieux un an plus tard aux élections de 1936.

Catalan, jeune communiste, Léo Figuères sera tout naturellement directement engagé dans le soutien à l’Espagne républicaine confrontée depuis l’été 1936 au soulèvement franquiste qu’appuient militairement et directement Hitler et Mussolini.

En 1937, il se voit confier la responsabilité de la mise sur pied d’une organisation de Jeunesse communiste à la campagne, l’Union de la Jeunesse agricole de France, l’U.J.A.F., dont il va être le secrétaire général, et dont l’activité dans les milieux ruraux, par les militants qu’elle y aura formés, les contacts qu’elle y aura noués, se révélera précieuse quand viendra la période de la clandestinité, de la Résistance.

En août 1938, Léo Figuères participa au Congrès Mondial de la Jeunesse pour la Paix qui se tint aux Etats-Unis, à Vassar Collège, au sein d’une délégation comprenant notamment Raymond Guyot, Danielle Casanova, André Leroy, Maurice Choury, André Carrel, Robert Leroy-Wattiaux, Robert Bichet, tous noms qui s’illustreront dans la Résistance.

Lorsque la Guerre éclate puis que la défaite est consommée, Léo Figuères dont l’organisation qu’il dirige, l’UJAF, a été dissoute à l’automne 1939 par le gouvernement Daladier en même temps que d’autres, communistes ou qualifiées telles - est sous les drapeaux ; effectuant son service militaire en Corse avant d’y être mobilisé la guerre déclarée, à Bonifacio, Porto-Vecchio puis à Bastia. Durant toute cette période, il sera en relations avec la direction clandestine des Jeunesses communistes par l’intermédiaire de leur responsable à Marseille et en Corse, Robert Guidicelli, qui succombera plus tard sous la torture de la Gestapo, à Lyon en août 1944.

Démobilisé début avril 1941, Léo Figuères, avant de quitter lui aussi l’Ile de Beauté, aura rencontré à Bastia en février, venu de Marseille en convoyant du matériel clandestin, un militant qu’il avait connu à Paris avant son départ à l’armée : Pierre Georges, le futur Colonel Fabien.

De retour sur le continent, Léo Figuères se dirigera vers Lyon où il retrouvera Victor Joannés, l’un des principaux dirigeants nationaux clandestins des Jeunesses communistes, lequel lui confiera la direction de l’Inter-région Rhône-Loire, y remplaçant à sa tête Pierre Georges ; lui-même appelé à Paris où il s’illustrera en donnant le signal de la lutte armée par son coup de feu qui abattit un officier allemand à la station de métro Barbès.

Au début de l’été 1941, Victor Joannès étant affecté à d’autres responsabilités clandestines, Léo Figuères va se voir confier la direction la Jeunesse communiste de toute la zone sud, une responsabilité qu’il assumera trois années durant, jusqu’à la Libération.

En septembre 1941, il effectuera un premier périlleux voyage à Paris pour y rencontrer les dirigeants nationaux de la Jeunesse communiste, Camille Baynac et René Despouy, qui tous deux seront fusillés en 1942 au Mont-Valérien, ainsi que Danielle Casanova, qui mourra à Auschwitz en mai 1943.

C’est dire combien fut dangereuse la responsabilité qu’exercera ces trois années Léo Figuères à la direction de la Jeunesse communiste de la zone sud, dont l’invasion par la Wehrmacht en novembre 1942 y conduisit au développement de la lutte armée contre l’occupant et ses complices du régime pétainiste. La Jeunesse communiste clandestine décidera alors de passer un tiers de ses effectifs aux F.T.P.

Mais, dans l’esprit du rassemblement concrétisé par la création du CNR le 27 mai 1943 sur les directives du général de Gaulle et grâce à l’action opiniâtre de Jean Moulin, un autre volet de l’action de Léo Figuères va être de rassembler toutes les forces de la jeunesse résistante.Ce qui va conduire à l’unification du « Front Patriotique de la Jeunesse », dont la Jeunesse communiste est la principale composante, avec les Forces Unies de la Jeunesse, à forte sensibilité gaulliste, au sein des « Forces Unies de la Jeunesse Patriotique », les F.U.J.P. ; au sein desquelles s’intégreront des composantes de la jeunesse catholique ou protestante. Ce qui se traduisit par le développement multiformes de l’action de la jeunesse résistante : propagande, grèves, manifestations, sabotages, lutte armée, destruction de fichiers du STO, passage au maquis...

Tout naturellement, Léo Figuères fera partie du groupe de dirigeants clandestins qui, durant tout l’été 1944 et jusqu’à sa libération totale, animeront la lutte de la Résistance dans toute la zone sud ; où s’installent, ville après ville, département après département, des Comités de Libération.

A la mi-septembre 1944, il quittera Lyon libérée pour rejoindre Paris, où il se voit alors confier la Direction nationale de la Jeunesse Communiste dans l’attente du retour de son Président, Raymond Guyot.

Les tâches de l’heure seront la poursuite de la guerre pour libérer totalement la France et abattre le nazisme, le relèvement économique du pays, le maintien de l’unité de la Jeunesse réalisée dans la Résistance et dans les combats de la Libération.

Ce qui va se traduire par la constitution de l’Union de la Jeunesse Républicaine de France, l’U.J.R.F., et la formation de l’Union Patriotique des Organisations de Jeunesse, l’U.P.O.J., dans lesquelles Léo Figuères aura un rôle majeur. Initiatives que relativiseront rapidement les divisions de la Guerre froide, qui s’annonce dès la guerre achevée et la victoire acquise.

Mais en cet automne 1944, le rôle de la jeunesse Résistante sera reconnu et son unité constatée par la désignation le 14 octobre 1944 de six représentants des Forces Unies de la Jeunesse Patriotique au sein de l’Assemblée consultative provisoire ; parmi eux, Léo Figuères, qui entame ainsi une activité publique d’un demi-siècle..."

voir le texte complet sur le site des Amis de Léo Figuères


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