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1957-1974
Quand Malakoff accueillait le futur musée des transports urbains
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Dans l’ancien dépôt de tramway de Malakoff occupé désormais par le dépôt d’autobus de la RATP, étaient rassemblés provisoirement dans les années 60 des véhicules de transport urbain de tous les âges et des plus divers, en vue de la création d’un musée des transports urbains. Cette collection impressionnante de véhicules anciens restera à Malakoff jusqu’en 1974 avant de partir à Saint-Mandé puis à Chelles (Seine-et-Marne).

Le petit tramway de Versailles de couleur bleu-roi a été le premier véhicule amené par la route et descendu sur rail à Malakoff en mars 1957. Il y avait tout juste 20 ans, jour pour jour que le dernier tram de Paris-sud, le 123-124, était venu se garer sur ces mêmes voies pour son ultime voyage.

Par la suite, les Compagnies de transports de Bordeaux, Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nancy, Strasbourg... ont cédé à ce musée en gestation au moins un élément de leurs anciens véhicules de transport urbain comptant pour la plupart plus de soixante années de bons et loyaux services et des centaines de milliers de kilomètres au compteur.

Parmi les 25 premiers véhicules rassemblés à partir de 1957 au dépôt de Malakoff, tous en état de marche, il convient de citer l’ancêtre : un ancien omnibus Toulousain à chevaux de 1863. La petite baladeuse d’été de Fontainebleau récupérée elle aussi fut placée auprès d’un luxueux tramway de Nantes à marches-pieds escamotables, et d’une imposante motrice rouge venant de Lyon.

Une pièce rarissime fut entreposée là également, l’automotrice à air comprimé de Nantes cédées à la SNCF, qui la conservait soigneusement pour le futur musée des Chemins de Fer. Récupéré aussi un autorail de Dion-Bouton du réseau des Côtes-du-Nord, de 1923, l’un des premiers autobus sur rails.

Et du matériel circulant à Malakoff fut-il retrouvé pour être présenté dans ce futur musée ? Le tram a en effet circulé sur cinq itinéraires dans la ville pendant plusieurs décennies notamment le célèbre « Malakoff-les-Halles », à impériale, qui avait tant de difficultés à passer sans dérailler dans les courbes des rues Victor-Hugo et Chauvelot, tramway réformé en 1923 justement en raison de son instabilité. D’autres véhicules parcoururent la ligne-navette, oh combien paisible le 94 Malakoff-Clozeaux à Malakoff-Clos Montholon, et dont l’un d’eux fut le premier tramway à un seul agent en 1928.

Seuls deux types de tramways parisiens arrivèrent alors dans ce musée en préfiguration à Malakoff : une baladeuse anciennement en service sur « Montrouge-Gare de l’Est », ayant quitté le dépôt de Malakoff en 1938, après avoir été acheté par le réseau de Marseille où elle circula pendant 20 ans revenue dans sa ville d’origine et dans son ancien dépôt de Malakoff.

Les passionnés du transport urbain espéraient récupérer une motrice de la série qui sillonna longtemps la « route de Chatillon » pour relier Fontenay-aux-Roses et la « route de Montrouge », la ligne 126. Elle devait intégrer le dépôt quand cesserait le trafic de transport qu’elle assurait encore à Hagondange.

La collection devrait donc s’accroître. Un spécimen de chacun des derniers types d’autobus parisiens à plateforme ouverte sera conservé. Deux remorques du Chemin de Fer à crémaillère du Montenvers, une voiture à voyageurs des Chemins de Fer à voie étroite de la Corrèze, une locomotive à vapeur bi-cabine des Chemins de Fer de la Sarthe, une motrice métro, construite en 1904, après remise en état d’origine, entreront au dépôt avec bien d’autres véhicules qui formeront un futur musée, sur son emplacement définitif, qui ne sera pas Malakoff. 

Sources : M. Péchenard dans « l’Ami de tous », octobre 1960


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