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LIEU DE MEMOIRE
La planque de Rol et Cécile Tanguy à Malakoff en 1944
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La rue François Coppée situé près de l’Avenue Pierre Brossolette à quelques pas de la Maison des Arts, porte la mémoire d’un épisode de l’histoire de la Résistance aux nazis et de la Libération de Paris. Le numéro 11 fut une planque du résistant Rol-Tanguy et un QG préparatoire de l’insurrection de la capitale en 1944.

Une plaque rappelle qu’un appartement au numéro 11 de la rue François Coppée à Malakoff fut à partir de 1941 l’un des domiciles clandestins d’Henry Rol-Tanguy et du 14 au 18 août 1944 le siège d’une partie de l’état major régional FFI de la région P1 (1).

Si on dispose de peu d’information sur ce lieu de mémoire, il est attesté qu’il fut une planque de la Résistance et un QG de premier plan dans la préparation de la bataille de Paris.

Le colonel Rol-Tanguy (1908-2002), militant syndicaliste et communiste convaincu fut l’une des figures héroïque de la résistance armée de 1940 à 1944 et un chef de la libération de la capitale (2). Durant toute la période de l’occupation sa femme Cécile tiendra à partir de 1941 un rôle important d’agent de liaison et sa secrétaire qui dactylographiera les textes essentiels de la résistance parisienne et de l’insurrection.

Le 11 rue François Coppée fut pour le couple et d’autres résistants un lieu sûr pour éviter les arrestations. Car l’action de la résistance était devenue de plus en plus difficile et la vie clandestine une nécessité de plus en plus rude. Dans son livre Roger Bourderon rapporte quelques propos de Rol-Tanguy concernant cette période ; « Les dangers étaient de tous les instants et pouvaient surgir inopinément. La chasse au résistants systématique, soigneusement organisée, exigeait une vigilance continuelle et l’observation de règles strictes... » C’est ainsi que pour assurer son action clandestine Rol-Tanguy possédait plusieurs planques dans le 19ème arrondissement de Paris, au 10 avenue Verdier à Montrouge, à Antony, et à Malakoff au 11 rue François Coppée, une artère discrète à quelques centaines de mètres de la Porte de Chatillon.

 La planque devient QG durant quelques jours

A la fin de l’année 1943, Henri Rol-Tanguy est désigné par les Francs-Tireurs et Partisans (FTP) pour devenir membre de l’état major FFI de la région P1. Le débarquement en Normandie bouleverse la situation militaire. Rol est alors officiellement investi à l’unanimité chef régional des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Les planques de Malakoff et de Montrouge distantes de quelques centaines de mètres, vont alors occuper un rôle majeur durant quelques jours dans l’organisation de la libération de Paris. De là partiront des ordres généraux et certaines instructions capitales du commandement de la région P1 pour l’insurrection de Paris

Le 14 août Rol-Tanguy décide de faire partiellement sortir son état major de l’ombre. L’insurrection est proche, le moment lui semble venu de faire fonctionner plus collectivement l’état major et de préparer sa sortie de la clandestinité. « Le 14 août, dit-il, dans ses mémoires j’installe une partie de mon PC, le chef d’état major Cocteau-Gallois et le sous-chef le colonel Villate-Rethel au 103 avenue Verdier à Montrouge. Je dors moi-même sur place. Je fais installer le 3ème bureau et le commandant Brecy non loin de là au 11 rue François Coppée à Malakoff, une de mes planques des années précédentes... »

Le 17 août Paris et la proche banlieue sont en pleine ébullition. A Malakoff la résistance se prépare à passer à l’action. Persuadé qu’il est indispensable d’avoir des contacts au plus vite avec les alliés, Rol-Tanguy rencontre le 16 août au PC de Malakoff le lieutenant Mallet, officier FFI de Bretagne chargé d’établir la liaison avec Paris. Le 18 août Rol-Tanguy en accord avec le chef d’état major Gallois charge le comandant Brecy, chef du 3ème bureau à Malakoff, d’établir la liaison avec le commandement américain pour lui expliquer la situation parisienne et envisager toutes les mesures à prendre. Brecy doit alors rejoindre les éléments avancés de l’armée américaine. Son ordre de mission est tapé sur un tissu de soie cousu sur le revers de sa veste. Il part à bord d’une camionnette de boucher, muni de papiers allemands. Sa mission n’aboutit pas car un avion américain mitraille la voiture et tue tous ses occupants.

Ce même 18 juin, l’état major quitte Malakoff et Montrouge pour diriger l’insurrection jusqu’à la libération de la capitale à partir d’un nouveau QG installé sous la place Denfert- Rochereau à Paris.

A Malakoff quatre barricades vont s’élever dont l’une toute proche de la rue François Copée.

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Sources : Rol-Tanguy, par Roger Bourderon, aux Editions Taillandier (2004)

1) l’état major régional FFI de la région P1 désigné sous le nom de « Condé » représente un vaste ensemble subdivisé en quatre circonscriptions : P1 (Paris et Seine), P2 (Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Oise), P3 (Eure-et-Loir, Loiret, Loire-et-Cher, partie du Cher en ex-zone occupée, P4 (Yonne, Aube, Nièvre, partie de l’Allier en ex-zone occupée.

 2) Le colonel Rol Tanguy (1908-2002), voir fiche sur le site L’humanité.fr du 7/9/2012

Toute information sur ce qui s’est passé dans la planque et le PC du 11 rue François Coppée à Malakoff sera bienvenue. Merci

 

Rol et Cécile Tanguy dans le QG sous la place Denfert Rochereau en Août 1944

 


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