SOMMAIRE :
Le bâti

Un territoire


Les activités


Le sacré


UNE NOUVELLE ECOLE EN 1911
La construction du collège Paul Bert

Au début du 20ème siècle, la croissance de la population vers le sud de Malakoff et l’exiguïté de l’école du centre construite en 1875 où s’entassaient plus de 1700 élèves imposaient l’édification d’un second groupe scolaire. Le projet fut approuvé par le Conseil Municipal le 11 décembre 1905 mais il faudra attendre plusieurs années avant la construction des nouveaux bâtiments.

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Au début du 20ème siècle, la croissance de la population vers le sud de Malakoff et l’exiguïté de l’école du centre construite en 1875 où s’entassaient plus de 1700 élèves imposaient l’édification d’un second groupe scolaire. Le projet fut approuvé par le Conseil Municipal le 11 décembre 1905 mais il faudra attendre plusieurs années avant la construction des nouveaux bâtiments.

Depuis la séparation avec Vanves en 1883 aucun établissement scolaire nouveau n’avait pu être construit dans la nouvelle ville de Malakoff (1) et les conditions d’accueil des élèves devenaient difficiles dans l’école du centre prévu à l’origine pour 400 élèves dans 8 classes et en supportant plus de 1700. Pour faire face à cette population scolaire le Conseil Municipal prit la décision de construire un nouvel établissement le 11 décembre 1905 en s’endettant durablement, les subventions du Ministère de l’Instruction Publique et du Département de la Seine ne couvrant que 16% des dépenses.

La ville a donc acheté un terrain en 1906 à l’angle de la rue d’Arcueil (aujourd’hui Paul Vaillant-Couturier) et la rue Paul Bert. Acquisition d’abord prévue à l’amiable l’achat du terrain deviendra l’objet d’une expropriation en 1910. Le terrain exproprié posait toutefois problème étant sur une ancienne carrière de pierre souterraine assez importante.

On confia à l’architecte communal Camille Morel l’élaboration d’un projet d’école se conformant aux exigences de la direction de l’enseignement primaire de la Préfecture de la Seine. Cette décision souleva d’énergiques protestations en 1907 de la part des dix architectes exerçant à Malakoff redoutant un choix fait par faveur ( Messieurs Bidaud, Crave, Alapetite, Péan, Balme frézol, Bardel, Depienne, Giron, Charbonnel et Guérard).

En fait, la ville était dans l’obligation de procéder à un concours public auprès des professions d’architectes. Une commission du Conseil Municipal rédige un programme d’un concours et lance finalement une consultation pour la construction du groupe scolaire dans le quartier de la Plaine comprenant une école de garçons et de filles et une école maternelle mais exclusivement réservé aux architectes habitant Malakoff en dépit des contestations de la Préfecture.

Les nouvelles normes de construction qui devaient être mises en oeuvre étaient contraignantes car soucieuses du confort et de l’hygiène des enfants scolarisés. En effet, le Ministère de l’Instruction Publique avait édicté de nombreuses lois et circulaires relatives à l’édification des nouvelles écoles publiques, distribué des modèles de plans dans les Préfectures.

Ces règles ont donné naissance à une architecture scolaire dans laquelle les architectes ont dû puiser pour remporter les concours publics. Dans le processus d’édification des écoles, l’architecte était le dernier acteur mais essentiel.

La ville due mettre à la disposition du service des carrières un crédit de 600 francs en vue d’exécuter la consolidation de l’ancienne carrière souterraine par l’entreprise Botte. Commencent alors le 16 janvier 1909 toute une série de travaux qui ont nécessité le fonçage de trois puits et leur remplissage en béton, l’exploration complète des deux étages superposés de la carrière dont une partie seulement était connue et répertoriée, la construction de piliers et de murs de soutènements en maçonnerie de moellons durs avec mortiers de chaux hydrauliques, le bourrage complet de tous les vides restants. Tous ces travaux importants ont permis d’assurer la stabilité du ciel des galeries indispensables pour engager la prochaine construction des bâtiments de surface.

Le choix de l’architecte et les polémiques.

Le 5 octobre 1908, un jury composé d’élus, d’architectes et de l’inspecteur tient séance pour le choix de l’architecte du nouveau groupe scolaire sous la présidence de Monsieur Fourquemin Premier Adjoint remplaçant le maire Pierre Simon.

Le programme du concours voté par le Conseil Municipal le 5 juin et approuvé par le préfet de la Seine le 1er juillet précisait qu’un seul et même architecte pouvait présenter plusieurs plans ceux-ci « étant anonymes . Cinq plans furent soumis au concours, chacun ayant une devise « Bien faire et laisser dire », « La Tour », « Air et lumière », « Les cours du soleil » et « Rond jaune ».

Il ne faudra pas moins de cinq tours au jury pour finalement choisir à la majorité absolue le premier prix, celui qui remportera l’attribution de la construction du groupe scolaire. C’est le projet « Rond jaune » qui remporta le concours.

L’ouverture des enveloppes cachetées donnait le nom des premiers concurrents : le premier, M. Albert Giron, architecte communal depuis le premier janvier de la même année, 20 rue Danicourt à Malakoff, Les deux projets d’Eugène Péan, architecte, 11 rue Rouget de Lisle,« Air et lumière » et « Les cours du soleil » remportent les 2ème et 3ème prix.

Le projet du lauréat Albert Giron présentait un bâtiment en pierre de meulière avec trois entrées bien individualisées, pour les filles, les garçons, et la maternelle, un parfait exemple de l’école de la III° république. Ce bâtiment existe toujours. La première rentrée a eu lieu en 1911 pour 750 élèves..

Projet du lauréat Albert Giron avec trois entrées bien individualisées pour les filles, les garçons et la maternelle. Un parfait exemple d’école de la troisième République. (Photo Archives Municipales)

Sources :

1) Population de Malakoff en 1901 : 13968 habitants

-Exposition Bâtir la Banlieue

Avis de la Préfecture de la Seine, 12 avril 1906

Archives Municipales : Procès verbal de la séance du Jury

Rapport du contrôleur des Mines, 30 avril 1909

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CONSTRUCTION MUNICIPALE
1931 : le projet novateur de la maternelle Jean-Jaurès, primé

En 1931, le Congrès international de l’enfance récompense par un premier prix pour des plans d’école la ville de Malakoff pour sa nouvelle réalisation scolaire d’avant-garde, la maternelle Jean-Jaurès, un bâtiment exceptionnel pensé pour le bien des enfants. Un prix mérité pour un bâtiment qui rempli encore aujourd’hui, avec ses agrandissements, ses objectifs d’accueil privilégiés des petits enfants du centre ville.

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En 1931, le Congrès international de l’enfance récompense par un premier prix pour des plans d’école la ville de Malakoff pour sa nouvelle réalisation scolaire d’avant-garde, la maternelle Jean-Jaurès, un bâtiment exceptionnel pensé pour le bien des enfants. Un prix mérité pour un bâtiment qui rempli encore aujourd’hui, avec ses agrandissements, ses objectifs d’accueil privilégiés des petits enfants du centre ville.

Le Congrès International de l’Enfance qui s’est tenu à Paris en Juillet 1931 à l’occasion du cinquantenaire de l’école laïque a rassemblé 22 pays et 3400 congressistes. Pour l’occasion les organisateurs du congrès, l’Association des institutrices des écoles maternelles et des classes enfantines publiques de France et des colonies, avaient demandé aux architectes et municipalités d’envoyer des plans de constructions d’écoles maternelles pouvant être proposés comme modèles.

La ville de Malakoff proposa sa nouvelle réalisation scolaire d’avant-garde ; la maternelle Jean Jaurès. Ce nouvel équipement situé à l’angle de la rue Béranger et l’avenue du Président Wilson, remplaçait les bâtiments vétustes et trop petits insérés dans la grande école primaire de la place du 11 novembre 1918 construite en 1875.

Pendant le congrès la Ligue d’hygiène scolaire dercerna plusieurs prix et remis des diplômes destinés à récompenser les meilleurs plans et installations scolaires conformes au programme de la Ligue et aux exigences de l’hygiène pour « assurer aux enfants une vie saine dans un milieu confortable et créer en eux des habitudes d’hygiène et de propreté... ».

Consécration d’une œuvre collective municipale, le congrès, avec l’architecte Henri Sauvage, Président du jury, attribua le premier prix des plans d’école à Malakoff pour le bâtiment de la maternelle Jean Jaurès « à la disposition générale bien réfléchie, logique et pratique pensé en songeant aux enfants... ». Une centaine de congressites pu effectuer une visite de l’école maternelle le vendredi 31 juillet.

Le prix obtenu durant le congrès international venait ainsi récompenser la construction d’une nouvelle école exceptionnelle en de nombreux points. D’abord la rapidité de sa construction. Le projet approuvé le 6 octobre 1929 par le Conseil Municipal et la mise en service dès la rentrée d’octobre 1931, soit un record pour sa réalisation.

Ensuite la méthode de financement mise en œuvre comme la loi de finances de 1928 l’y autorisait, la municipalité fit l’avance des frais sans attendre les subventions de l’Etat pour les travaux sous la forme d’un emprunt contracté en 1930 auprès de la Caisse des Dépots et Consignations, et remboursé par anticipation l’année suivante.

Une maternelle pensée pour le bien des enfants

Cette réalisation fut donc à la fois architecturale, éducative et administrative. Lors du congrès de 1931 madame Renée Mouflard, inspectrice de l’enseignement primaire de la Préfecture de la Seine en fit l’éloge et expliqua les conditions dans lesquelles l’école avait été projetée et construite :

 « Il ne s’agissait pas d’une construction d’une nouvelle école, mais de la reconstruction d’une école maternelle qui, située entre les deux écoles primaires (filles et garçons) a été reportée de l’autre côté de la place. Ainsi on connaissait l’importance qu’elle aurait, dès son ouverture, on connaissait les inconvénients de l’ancien local, on savait nettement les améliorations qu’il faudrait réaliser ». La directrice avait noté les uns et les autres...

L’architecte communal monsieur Armand Guérard, compris immédiatement qu’une école maternelle a une vie particulière et qu’il faut connaître cette vie pour l’installer pratiquement. Il s’enquit des instructions officielles de 1927, visita les écoles modernes, celles de la rue Edouard-Vaillant à Suresnes, de la rue Delambre à Paris, les installations d’hygiène de l’école maternelle de Vanves notamment. Il fut encouragé par monsieur Léon Piginnier, Maire de Malakoff qui accompagna la directrice et l’architecte dans la plupart de leurs visites, et accueillit toutes leurs suggestions pour en étudier et en faciliter la réalisation... »

L’inspectrice termina sa présentation en rappelant les objectifs poursuivis pour cette nouvelle école : « Assurer aux enfants une vie saine dans un milieu confortable, sans luxe et, par cela même, consolider ou améliorer leur santé et créer en eux des habitudes d’hygiène et de propreté. Faciliter, par la disposition des pièces et l’adoption d’un type de mobilier, le travail par groupe et individuel, de façon qu’il fût plus aisé et plus agréable à organiser qu’un travail collectif, et que l’éducation des enfants se fit dans heureuses conditions de liberté, préparée et surveillée... »

Un prix mérité pour un bâtiment qui rempli encore aujourd’hui, avec ses agrandissements, ses objectifs d’accueil privilégiés des petits enfants du centre ville.

Sources : Revue l’Hygiène par l’exemple juillet-août 1932 N°4 et Compte rendu du Congrès international de l’Enfance, Paris 1934. Photos Archives Municipales

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CONSTRUCTION MUNICIPALE
La porte d’entrée de l’école maternelle Jean Jaurès (2)

L’entrée principale de la maternelle Jean Jaurès, encore globalement dans son état d’origine, forme une unité de style du mouvement Art Déco avec ses ferronneries aux volutes caractéristiques et aux formes épurées, et une porte vitrée. Cet accès est couronné par un fronton à pan qui porte le bas-relief du premier blason de la ville de Malakoff. Cette entrée d’un bâtiment scolaire emblématique du centre ville garde encore 90 ans après sa construction un certain prestige.

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L’entrée principale de la maternelle Jean Jaurès, encore globalement dans son état d’origine, forme une unité de style du mouvement Art Déco avec ses ferronneries aux volutes caractéristiques et aux formes épurées, et une porte vitrée. Cet accès est couronné par un fronton à pan qui porte le bas-relief du premier blason de la ville de Malakoff. Cette entrée d’un bâtiment scolaire emblématique du centre ville garde encore 90 ans après sa construction un certain prestige.

Cette entrée de la maternelle située à l’angle de la rue Béranger et l’avenue du Président Wilson se caractérise d’abord par une grille en fer forgé qui ferme l’accès au patio Elle est du même style que celle qui donne accès à l’escalier de l’ancienne salle de Justice de Paix à 100 mètres plus loin, bâtiment de 1934 du même architecte communal Armand Guérard. Cette grille en fer plat arbore en son centre le monogramme MV, ville de Malakoff.

La porte d’entrée est composée de trois parties : la porte vitrée donnant accès au hall d’accueil de l’école et de chaque côté un espace vitré qui à l’origine comportait en filigramme deux dessins représentatifs des formes simplifiées de l’Art Déco. Ces vitraux qui représentaient un homme et une femme au travail ont malheureusement été remplacés par du simple verre blanc ôtant par la même un bel élément patrimonial.

Inaugurée en octobre 1931, l’école maternelle Jean Jaurès fut à l’époque reconnue comme un modèle architectural, administratif et pédagogique. Due à l’architectecte communal Armand Guérard, tous les espaces avaient été pensés en songeant aux enfants, à leurs occupations, et aux méthodes d’éducations nouvelles pour les 2 à 7 ans qui s’inventaient dans la période de l’avant Seconde Guerre Mondiale.

 

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