SOMMAIRE :
Le bâti

Un territoire


Les activités


Le sacré


CADRE DE VIE
Le jeu de lettres place du 11 novembre 1918

La place du 11 novembre 1918 révèle depuis sa rénovation en 2013 des effets de sol imaginés par l’artiste plasticienne Marie Claude Bugeaud. De grandes lettres blanches sont incrustées dans le sol et offrent une originale animation qui met en valeur la devise de la République Française.

En savoir +

La place du 11 novembre 1918 révèle depuis sa rénovation en 2013 des effets de sol imaginés par l’artiste plasticienne Marie Claude Bugeaud. De grandes lettres blanches sont incrustées dans le sol et offrent une originale animation qui met en valeur la devise de la République Française.

L’artiste plasticienne Marie-Claude Bugeaud qui habite et travaille à Malakoff a proposé en 2013 lors de la rénovation de la place du 11 novembre 1918 une animation originale des sols sur une grande surface. Elle a choisi un jeu de lettres aux symboles forts au pied de l’Hôtel de Ville et du Théâtre 71 avec les mots Liberté, Egalité, Fraternité.

Dix lettres faites d’un matériaux réfléchissant, le marbre blanc, sont incrustées sur l’ensemble de la surface de la place dans la trame des grandes dalles en béton de tonalité assez foncée. Ces dix lettres permettent de reconstituer les trois mots de la devise de la République qui figurent dans la Constitution Française du 4 octobre 1958. 

 

X Fermer
ANCIEN SIEGE SOCIAL DE L’INSEE
La forêt pétrifiée, l’oeuvre monumentale à l’entrée de la ville de Malakoff (1)

Le projet initial de construction du nouveau siège social de l’Insee et de l’école de la statistique (Ensae) des architectes Serge Lana et Denis Honegger à l’entrée de ville de Malakoff face à l’Université Descartes, comprenait un hôtel de forme cylindrique qui finalement n’a pas été construit. Le mur pignon de l’Insae et le petit square constituaient alors une anomalie. C’est pourquoi, dans le cadre du 1% artistique, une oeuvre d’art en marbre blanc de Carrare formant mur et sculptures en relief sur 156m2 et intitulée "la fontaine pétrifiée" a été créée par le sculpteur François Hornn (1978).

En savoir +

Le projet initial de construction du nouveau siège social de l’Insee et de l’école de la statistique (Ensae) des architectes Serge Lana et Denis Honegger à l’entrée de ville de Malakoff face à l’Université Descartes, comprenait un hôtel de forme cylindrique qui finalement n’a pas été construit. Le mur pignon de l’Insae et le petit square constituaient alors une anomalie. C’est pourquoi, dans le cadre du 1% artistique, une oeuvre d’art en marbre blanc de Carrare formant mur et sculptures en relief sur 156m2 et intitulée "la fontaine pétrifiée" a été créée par le sculpteur François Hornn (1978).

"La forêt pétrifiée" était à l’origine particulièrement visible depuis la rue Pierre Larousse et le boulevard Adolphe Pinard. Au fil des décennies elle s’est retrouvée dans un square non accessible au public et en partie peu visible derrière la végétation. C’est pourquoi de nombreux Malakoffiots ne la connaissent pas. Sa blancheur a subit les conséquences de la pollution à quelques dizaines de mètres du périphérique parisien.

Pourtant il s’agit de l’une des oeuvres phares de l’artiste international François Hornn, sculpteur et maître d’oeuvre de réalisations monumentales qui depuis 60 ans a produit une création artistique abondante en France et à l’étranger. La plupart de ses réalisations exceptionnelles sont entrées dans le patrimoine du XXème siècle.

La prochaine destruction ou réhabilitation des immeubles de l’Insee/Ensae pour le futur Ministère de la Solidarité et de la santé pose la question de l’avenir de cette oeuvre. Son déplacement à Malakoff où ailleurs s’imposera-t-il ?.

L’oeuvre murale visible depuis le boulevard Adolphe Pinard vers 1980 (Photos archives François Hornn)

X Fermer
ANCIEN SIEGE SOCIAL DE L’INSEE
La forêt pétrifiée, une oeuvre de commande (2)

Fin 1974 pour habiller le mur pignon de l’Ensae et décorer le petit square une œuvre d’art est commandée par l’architecte Serge Lana au sculpteur monumentaliste François Hornn dans le cadre du 1% artistique. L’artiste qui n’est pas a son coup d’essai en matière de réalisation importante va proposer un projet d’envergure pour valoriser l’espace à l’entrée de la ville. Trop couteux il devra revoir à la baisse ses idées. Au final quand même une oeuvre gigantesque et originale.

En savoir +

Fin 1974 pour habiller le mur pignon de l’Ensae et décorer le petit square une œuvre d’art est commandée par l’architecte Serge Lana au sculpteur monumentaliste François Hornn dans le cadre du 1% artistique. L’artiste qui n’est pas a son coup d’essai en matière de réalisation importante va proposer un projet d’envergure pour valoriser l’espace à l’entrée de la ville. Trop couteux il devra revoir à la baisse ses idées. Au final quand même une oeuvre gigantesque et originale.

Dans un premier temps François Hornn a dû répondre à la demande de l’architecte qui souhaitait un mur décoré et un abris à vélos placé devant pour les étudiants de l’Ensae. Finalement, plan à l’appui, personne ne fut convaincu de ce projet. Il y avait donc un espace résiduel qu’il fallait occuper : « Je n’ai pas eu d’orientation précise j’ai donné des solutions  » a précisé François Hornn.

Il proposa alors de créer un ensemble monumental composé d’un mur décoré, d’une fontaine et un ensemble de sculptures, le tout en marbre de Carrare. Cette proposition dépassait le budget prévu.

François Hornn remis un nouveau projet moins ambitieux mais dans le même esprit : un mur décoré, une fontaine et trois sculptures précédées par un square aménagé. C’est ce projet qui a été mis en œuvre.

X Fermer
ANCIEN SIEGE SOCIAL DE L’INSEE
Un mur-forêt en dentelle porteur de sens (3)

Ce qui frappe lorsqu’on s’approche du site de l’Insee c’est l’ampleur de l’oeuvre dans cet espace si proche du périphérique et particulièrement le mur qui décore le pignon du bâtiment de l’ancienne école de la statistique (Ensae) : un mur forêt tout en marbre blanc. Bien plus qu’une décoration monumentale, François Hornn a voulu lui donner du sens. Explications.

En savoir +

Ce qui frappe lorsqu’on s’approche du site de l’Insee c’est l’ampleur de l’oeuvre dans cet espace si proche du périphérique et particulièrement le mur qui décore le pignon du bâtiment de l’ancienne école de la statistique (Ensae) : un mur forêt tout en marbre blanc. Bien plus qu’une décoration monumentale, François Hornn a voulu lui donner du sens. Explications.

François Hornn donne volontiers le sens de son oeuvre dans une ville qu’il connait bien puisque son petit-fils y habite. Plus de 40 ans après son installation il en parle toujours avec passion « J’ai voulu exprimer dit-il d’abord les forces de la vie, le mouvement, le jaillissement des arbres qui puisent leur force dans le sol par la représentation d’un arbre qui s’étend à la conquête de l’espace dans une forme verticale, une masse et du vide.

C’est aussi une construction géométrique rigoureuse qui évoque la profondeur, l’épaisseur du milieu forestier qui m’est très cher depuis mon enfance passée au Vietnam. J’y ai mis aussi de la poésie avec un oiseau, un cœur et une représentation des forces maléfiques avec une sorte d’Alien... Les espaces vides devaient accueillir des mousses et des végétaux, mais cela ne s’est pas fait. C’est resté vide.. ».

Du marbre prestigieux et des compagnons tailleurs de pierre

Le mur de marbre de Carrare qui épouse les formes du bâtiment de l’Ensae représente environ 350 plaques de 1,20 par 0,60m fixées par des pitons. Le découpage des motifs dans les plaques de marbre à l’aide d’outils spéciaux au diamant a été fait sur place à Malakoff par François Hornn et son équipe de six compagnons tailleurs de pierre durant près de 4 mois.

Universellement connu le marbre de Carrare extrait des carrières dans le nord de la Toscane en Italie est très prisé par les sculpteurs pour sa blancheur sans trop de veinage et très résistant. C’est pour cette raison que de nombreux sculpteurs l’utilisent, tout comme Michel-Ange autrefois. Cette blancheur a aujourd’hui perdu de son éclat tant sur le mur que sur les scupltures « mais il devrait réapparaître après un sérieux nettoyage » assure François Hornn.

Un mur en dentelle exceptionnel (Photos malakoff-patrimoine.fr)

X Fermer
ANCIEN SIEGE SOCIAL DE L’INSEE
Trois arbres-sculptures symboliques émergent de la forêt pétrifiée (4)

Trois sculptures de marbre émergent de la fontaine située au bas du mur en dentelle qui pendant de nombreuses années avait son eau permanente. Les oeuvres sont impressionnantes et finement sculptées pour rappeler à travers quelques détails le végétal. Pour François Hornn à travers les formes audacieuses symboliques il est toujours possible de s’exprimer.

En savoir +

Trois sculptures de marbre émergent de la fontaine située au bas du mur en dentelle qui pendant de nombreuses années avait son eau permanente. Les oeuvres sont impressionnantes et finement sculptées pour rappeler à travers quelques détails le végétal. Pour François Hornn à travers les formes audacieuses symboliques il est toujours possible de s’exprimer.

L’oeuvre monumentale de François Hornn ne se résume pas au mur gigantesque en dentelle de marbre, l’artiste a magnifié le sol avec des petits bassins et des sculptures d’arbres symboliques réalisées durant trois mois à Carrare même par une équipe de compagnons tailleurs de pierre. « Pour la plus haute sculpture située à l’extrémité gauche de l’oeuvre, bien positionnée pour être vue depuis les bureaux de l’Insee, c’est une jonction entre l’espace extérieur et la courette de l’Ensae et le bâtiment de l’Insee, une sorte de signal, un point focal entre l’Insee institution et la vie dehors, explique François Hornn. Ma sculpture exprime les origines, la liberté de l’enracinement, l’arborescence, les lianes des forêts primaires qui se transforment en volutes baroques qui essayent de vivre...  » Réalisée en quatre morceaux, chaque bloc scellé à la colle spéciale pèse au moins une tonne.

Les sculptures font danser les torsades

Deux autres sculptures en marbre massif émergent de la fontaine qui pendant de nombreuses années avait son eau permanente : « Sans eau on est rien c’est la source de la vie. J’ai voulu une œuvre étoilée qui scintille, ça nous fait entrer dans les forces de l’univers. Le marbre de Carrare nous le permet. Les torsades sur les deux sculptures, c’est la spirale, la vie qui monte, l’ADN, un tourbillon, C’est d’ailleurs le fondement de l’art baroque ».

Ces torsades finement sculptées sont recouvertes de motifs floraux. Toujours la volonté de l’artiste de rappeler même dans les détails le végétal. Ainsi François Hornn fait danser les torsades pour mieux donner l’impression de vitalité dans un geste artistique audacieux. « Ces formes je les ai calculé pour montrer les forces de la vie, la sève, la nature toujours.. En fait, l’ensemble des arbres, des plantes, la nature pétrifiée exprime une œuvre écologique avant l’heure. Mon travail est un cri : arrêtez de détruire la nature ! ».

X Fermer
ANCIEN SIEGE SOCIAL DE L’INSEE
François Hornn, l’artiste du monumental (5)

Sculpteur, peintre, concepteur en espaces publics, graveur en taille directe, plasticien monumentaliste, écrivain.. François Hornn est tout cela à la fois. L’artiste a réalisé entre 1962 et 2005 une soixantaine d’oeuvres majeures qui ont fait sa notoriété en France et à l’Etranger. C’est un touche à tout qui aime le grand format. Il excelle dans l’art démonstratif avec des compositions monumentales de pierre et de marbre comme la forêt pétrifiée à Malakoff. Un homme passionnant que a fait de l’art avec les mains et le coeur.

En savoir +

Sculpteur, peintre, concepteur en espaces publics, graveur en taille directe, plasticien monumentaliste, écrivain.. François Hornn est tout cela à la fois. L’artiste a réalisé entre 1962 et 2005 une soixantaine d’oeuvres majeures qui ont fait sa notoriété en France et à l’Etranger. C’est un touche à tout qui aime le grand format. Il excelle dans l’art démonstratif avec des compositions monumentales de pierre et de marbre comme la forêt pétrifiée à Malakoff. Un homme passionnant que a fait de l’art avec les mains et le coeur.

Depuis plus de 60 ans François Hornn a produit une œuvre abondante. Il reconnaît l’influence de ses créations après avoir assisté au début de sa carrière Jean Charles Lallement, graveur de grande réputation, sculpteur et monumentaliste. Il se définit lui-même depuis cette rencontre déterminante dans les années 1960 comme « un sculpteur et maître d’oeuvre de réalisations monumentales » dont la plupart exceptionnelles sont entrées dans le patrimoine du XXème siècle.

Chez lui à Draveil, l’artiste entrepose dans ses deux ateliers certaines œuvres qu’il a créées ou en cours de réalisation ainsi que son fonds très riche d’archives qui retrace sa carrière et rassemble les différentes phases de ses créations à travers des croquis, dessins, manuscrits, dossier de commandes privées et publiques..dont la forêt pétrifiée implantée à Malakoff

Né le 23 mars 1942 à Saïgon, de nationalité française, François Hornn est un artiste complet. Les supports de ses créations sont divers : bois, linoleum, plastique polyester, marbre, pierre, métal, papier, toile...autant dire un éventail très large de matériaux qui lui a permis de réaliser des œuvres dans des lieux parfois prestigieux.

C’est un touche à tout qui aime le grand format. Il excelle dans l’art démonstratif avec ses compositions monumentales de pierre et de marbre de très grande dimension comme la Forêt pétrifiée à Malakoff.

Des commandes institutionnelles et privées

Issues de commandes institutionnelles et privées François Hornn a réalisé entre 1962 et 2005 une soixantaine d’oeuvres majeures qui ont fait sa notoriété en France et à l’étranger principalement en Italie, Allemagne, Suisse, Algérie, Arabie Saoudite. Pour certains travaux il a reçu plusieurs distinctions.

En France plusieurs équipements et lieux publics ont bénéficié de réalisations audacieuses notamment : bas-relief de 200m2 en marbre de carrare à la Caisse d’Epargne de Cergy-Pontoise, huile sur panneau de 15m au bureau de poste rue de Saintonge à Paris, sculpture en polyester dans deux hôpitaux parisiens, 140m2 de revêtement mural en polyester et sculpture fontaine à la bibliothèque municipale de Gagny, huit sculptures fleurs pour la Régie Renault, sculpture de 11m de haut « Les Bornes du temps » au giratoire N1/D97 près d’Amiens pour marquer l’entrée dans le 3ème millénaire.. Il détient aussi, ce qui est rare pour un artiste, des brevets en plasturgie à l’origine de réalisations en génie civil particulièrement innovantes.

A l’étranger, les compétences de François Hornn ont été durant 25 ans très appréciées en Arabie Saoudite où il a réalisé une vingtaine d’œuvres originales et monumentales notamment des fontaines dans la ville d’Abha, Riyadh, des commandes de fontaines monumentales, jardins de rocailles, grottes de pierre, tableaux sculptés en relief résine et or, pour le centre de conférences international, le palais du roi Fahd d’Arabie, le palais de l’Assemblée Nationale, une reconstitution de l’Alhambra à Riyadh...Une épopée artistique unique pour un artiste monumentaliste français.

Son activité en dessin d’esthétique industrielle s’est manifestée par des modèles chez les grands couturiers Balenciaga, Givenchy, Heim, Patou, Cardin, des dessins pour tissus imprimés, la conception de mobilier pour collectivité .

Lui qui aime l’évocation symbolique et commémorative est aussi à l’aise dans la gravure de monnaies et de médailles de personnages célèbres ou d’anniversaires. Il a travaillé à ce titre pour le compte de La Monnaie de Paris et réalisé une quinzaine d’œuvres en taille directe dans l’acier. Son travail en gravure en médaille a été couronné par un prix de l’Institut, Académie des Beaux-Arts.

François Hornn s’est aussi essayé avec succès à la conception en espaces publiques. Plusieurs villesont bénéficié d’aménagement de l’artiste : la place Sainte Eugénie à Biarritz (1981), l’Avenue Marcellin Berthelot à Draveil (1982), le pont de 40m de long en plastique à Tremblay-en-France (1991)...

Dans le cadre du 1% artistique François Hornn a produit une quinzaine d’oeuvres en polyester pour des établissements d’enseignement à travers la France dans un choix artistique de dialogue et d’intégration des arts à l’architecture scolaire notamment : lycées de Gonesse (95), Wattreloos (59), Armentières (59),...pour les collèges de Saint-Eloi-les-Mines (63), Berlaimont (59), Epinay-sur-Seine (93), Milly-la-Forêt (91)..etc, mais aussi réalisation du hall d’accueil de l’Université Paris 8 à Saint-Denis (93)...

Durant sa carrière de 1958 à 2006 François Hornn a su faire sortir de l’ombre un certain nombre de ses oeuvres en participant à des concours, des salons artistiques, des expositions, en exposant dans des galeries d’art...

Enfin, François Hornn a consacré beaucoup de temps ces dernières années à des œuvres littéraires que lui ont inspiré son expérience artistique, ses rencontres, ses reflexions avec « Le maître des pierres » ou comment faire de l’art avec les mains et le cœur, et un roman « Léon de Mézières, le joyeux guerrier », parus chez L’Harmattan.

Jacques Hamon

"Les bornes du temps" l’une des dernières oeuvres monumentales de François Hornn, près d’Amiens (2000)

X Fermer
RUE DE LA TOUR
"L’évasion", la fresque de l’artiste de Malakoff Théobalt Jacus

Une fresque murale peinte est en place dans le hall de l’immeuble HLM rue de la Tour depuis plus de quarante ans « L’évasion ». L’auteur est un grand artiste contemporain qui n’arrête pas de peindre depuis plus de 70 ans : Jean Théobalt Jacus. Une bonne partie de sa production, dont la fresque murale, a été réalisée dans son atelier d’artiste rue de la Tour à Malakoff.

En savoir +

Une fresque murale peinte est en place dans le hall de l’immeuble HLM rue de la Tour depuis plus de quarante ans « L’évasion ». L’auteur est un grand artiste contemporain qui n’arrête pas de peindre depuis plus de 70 ans : Jean Théobalt Jacus. Une bonne partie de sa production, dont la fresque murale, a été réalisée dans son atelier d’artiste rue de la Tour à Malakoff.

Pourquoi Jean Théobalt Jacus s’est-il’installé à Malakoff ? :« En 1971, je cherchais un atelier pour artiste. Dans mon petit logement de l’époque, il était impossible de travailler correctement. Un jour, en me promenant en vélo dans les rues de Malakoff, quelque chose m’a conduit, je ne sais pas pourquoi, à me diriger vers la rue de La Tour, où un grand immeuble avec des ateliers d’artistes étaient en construction. Quand on est peintre, on a un radar pour ça. J’ai fait une demande, et quelques mois plus tard, j’ai obtenu mon logement-atelier, au dernier étage de l’immeuble...

C’est le directeur de l’OPHLM en 1977 qui m’a demandé de mettre de la couleur dans le hall d’entrée ou se trouve mon atelier d’artiste. J’ai donc peint une petite fresque en trois morceaux s’intégrant ensemble. Cette proposition m’a tout de suite plus, car pour moi la peinture c’est proposer une autre façon de regarder les choses de la vie. Etre dans un hall, ça m’a plus, c’est de la communication... 

Pour donner du mouvement à la fresque placée dans un lieu de passage j’ai voulu signifier la course vers un autre espace, une vie nouvelle au-delà de la rigueur de l’existence, en fait, emmener les gens quelque part. On peut donc l’intituler « l’évasion », la promenade, l’ailleurs. Dans les années 1970 j’ai peint beaucoup de toiles de ce genre avec des couleurs claires et dynamiques. J’y ai placé des formes de femmes qui courent au-delà des nuages ainsi que le vol plusieurs fois répétés de l’oiseau qui domine un paysage abstrait, symbole du voyage. Et puis, j’y ai placé une toile ronde. Je me suis toujours senti à l’aise dans le rond ».

A l’occasion de l’une de ses nombreuses expositions Jacus expliquait d’où venait peut-être l’emploi de cette expression artistique dans le rond : « Un jour on m’a commandé des projets d’assiettes de collection. Leurs rondeurs m’ont séduit et ce projet me donnait un nouvel espace de liberté... Le rond c’est l’origine de la vie , la forme ronde n’a pas de fin, elle est initiale, démesurée, elle se prolonge dans l’espace..c’est une forme porteuse du monde imaginaire... »Jacus en usera à tout va. Ses peintures sur une toile circulaire ne se comptent plus.

Le module rond de la fresque « L’évasion » qui s’enchâsse dans la frise supérieure apporte à l’ensemble de la composition une vraie originalité, une sorte d’allégorie qui mêle à la fois des traînées de couleurs, des corps élancés de jeunes femmes, des oiseaux blancs qui partent vers l’infini. Les coloris sont radieux, les formes fluides comme des reflets en lignes ondulantes. Jacus offre ici un espace ou, esprit, terre et poésie ne sont plus séparés reproduisant ainsi un type d’univers élémentaire et sans âge. Pour les connaisseurs, l’interprétation personnelle de cet univers permet de reconnaître l’artiste, tout comme la forme sphérique qu’il utilise souvent comme support.

Jacus, un artiste du monde et du rêve

« La vie d’un peintre est une aventure et chaque tableau est une aventure a souvent écrit Jacus. Je suis donc un aventurier consentant qui a survécu avec étonnement car la liberté et la curiosité se payent. Mais quelle chance de vivre de sa passion... » En 2020, même si le grand âge lui pèse, Jacus continue de peindre notamment pour une prochaine exposition sur les arbres.

La peinture de Jacus est vaste et riche, comme son parcours. Tout au long de sa vie il a été un touche à tout. Jean Théobalt Jacus est né à Paris en 1924. Elève des Beaux-Arts de Reims et de Paris, Elève du maître Hollandais de Montparnasse Conrad Kickert. Il devient aussi professeur de dessin et de peinture à l’Académie des Beaux-Arts de Paris, puis professeur d’Art Graphique et directeur d’enseignement à l’école Esmod International.

Ses nombreux voyages et séjours à l’étranger ont forgé son imaginaire et son style. Il peint dès lors la pluralité des mondes de ces cinquante dernières années qui font de Jacus un peintre témoin de notre temps. Les caractéristiques avant-gardistes de sa palette lui valent également beaucoup de commandes de grandes sociétés industrielles et commerciales : Total, Esso, Fulmen, Hutchinson, Snecma, France Télécom, Schlumberger, Creusot-Loire, SNCF, Pernod-Ricard... Il restitue sur la toile les villes tentaculaires, les usines et les sites industriels. Il réussit ainsi à embellir les Tours de la Défense, l’échangeur de Bagnolet, la forêt des caténaires de la gare Montparnasse, une raffinerie de pétrole ou un navire en cale sèche..Bref, un monde de grandes surfaces concret.

On fait appel à lui pour illustrer des cartes de voeux ou des cartons d’invitation a de grand évènements comme l’inauguration du TGV Atlantique en 1981.

En 1987 il devient « Peintre de l’air » l’un des artistes sélectionné pour sa passion pour l’aéronautique et l’espace. De nombreuses toiles porteront son regard sur ce monde du ciel.

Jacus est aussi illustrateur d’oeuvres littéraires dont la plus connue est « L’écume des jours » de Boris Vian (1947)

La liste des prix et récompenses obtenus pour son talent en France et dans le monde est impressionnante tout comme le nombre des expositions.

Sources : Entretien avec Jacus (2020). PressBook de l’artiste. 

X Fermer
ART CONTEMPORAIN
Malakoff et ses fresques monumentales

Les fresques murales monumentales parsèment la ville de Malakoff. Elles sont omniprésentes dans tous les secteurs de la ville. Leur nombre, leur couleurs vives, leurs significations ne peuvent qu’attirer notre regard, susciter l’étonnement ou le questionnement, en tout cas, elles ne laissent pas indifférents les passants qui prennent le temps de les admirer. Leur valeur patrimoniale est incontestable car elles sont le miroir d’une réalité contemporaine depuis les années 1950

En savoir +

Les fresques murales monumentales parsèment la ville de Malakoff. Elles sont omniprésentes dans tous les secteurs de la ville. Leur nombre, leur couleurs vives, leurs significations ne peuvent qu’attirer notre regard, susciter l’étonnement ou le questionnement, en tout cas, elles ne laissent pas indifférents les passants qui prennent le temps de les admirer. Leur valeur patrimoniale est incontestable car elles sont le miroir d’une réalité contemporaine depuis les années 1950

Les fresques sont en fait des éléments constitutifs des constructions qui les abritent : le pont du TGV atlantique, les palissades des écoles, le pignon de l’immeuble de Insee, la façade de la MJC ou plus discrète le réfectoire du lycée professionnel. Paradoxe, la dispersion dans la ville fait qu’elles restent méconnues des malakofiots eux-mêmes...

Malakoff aime les fresques c’est une évidence, en tout cas les aménageurs de l’espace urbain plébiscitent cet art qu’ils intègrent régulièrement dans la revalorisation de l’espace urbain. Et c’est le plus souvent la mairie qui a été le maître d’oeuvre de cette mise en culture des rues de la ville. Pour cela, elle a fait appel à des artistes reconnus et apporté parfois une touche artistique à des lieux peu adaptés à l’art.
 
Les muralistes, mosaïstes, peintres, sculpteurs ont ainsi été mis à l’honneur à Malakoff. La ville ne possède pas moins de 10 oeuvres monumentales d’inspiration diverses et dont les techniques de réalisation épousent leur temps : peinture, mosaïque, sculpture d’aluminium, verre, bas-relief.. Visibles pour la plupart de la voie publique, ces oeuvres contemporaines ont été réalisées à la suite de commandes publiques de la municipalité et de la région, voire meme de la SNCF.
 
Malakoff, cité des fresques

Les trois fresques panoramiques de la coulée verte prennent toute leur force et leur ampleur avec quelques mètres de recul pour les admirer. Elles forment sur cet espace ingrat un mur d’expression culturelle insolite.

Les murs des écoles publiques accueillent les oeuvres modernes pleines de promesses. Normal dans des lieux ou grandit et se forme la jeunesse de la ville.
La mosaïque se sent bien à Malakoff : Les entrées de l’immeuble de la rue Savier portent trois belles oeuvres colorées qui donnent vie à des compostions attirantes pour l’oeil et sont une belle invitation à entrer malgré tout dans le géant de Malakoff.
 
Depuis 50 ans, ces fresques hautes en couleur égayent les murs de notre ville et offrent à ceux qui veulent prendre le temps de s’arrêter un parcours peu banal au coeur de l’art contemporain. Peu de villes peuvent s’enorgueillir de posséder dans le paysage urbain autant d’oeuvres monumentales.


 

X Fermer
REFECTOIRE DU LYCEE PROFESSIONNEL LOUIS GIRARD
La fresque du cerf-volant (1955)

Le célèbre peintre Lucien Fontanarosa (1912-1975), dans le cadre de commandes publiques a réalisé durant sa carrière une dizaine de fresques dans des établissements d’enseignement. En 1955, il a crée sur un mur du réfectoire du lycée technique Louis Girard à Malakoff la fresque du cerf-volant. Une oeuvre haute en couleur de 33 m2. (Voir notre diaporama sur cette oeuvre).

En savoir +

Le célèbre peintre Lucien Fontanarosa (1912-1975), dans le cadre de commandes publiques a réalisé durant sa carrière une dizaine de fresques dans des établissements d’enseignement. En 1955, il a crée sur un mur du réfectoire du lycée technique Louis Girard à Malakoff la fresque du cerf-volant. Une oeuvre haute en couleur de 33 m2. (Voir notre diaporama sur cette oeuvre).

Cette fresque est une décoration monumentale méconnue du public et des habitants de Malakoff, et pour cause, elle se trouve dans un établissement scolaire professionnel et donc inaccessible pour le public. Cette oeuvre a été conçue et réalisée en 1955 peu après la construction du lycée et dans le cadre d’un dispositif d’aide à la culture, la commande publique. Et c’est un très grand artiste de renommée internationale, Grand prix de Rome en 1936 à 24 ans, couvert par la suite de nombreuses distinctions qui a réalisé cette fresque : Lucien Fontanarosa. 

Lucien Fontanarosa fut un peintre français d’origine italienne, né en 1912. Cette dualité, ces racines ont marqué toute son oeuvre, de nombreux tableaux, des sculptures, des décorations intérieures de bâtiments publics et des fresques monumentales.

Artiste reconnu, il l’est aussi pour des dessins. On lui doit notamment l’illustration de quatre billets de banque français issus de la série de billets émis dans les années 1960, consacrés à de grands personnages de l’histoire de France : le 100 francs représentant Delacroix ; le Pascal de 500 francs, le Quentin de la Tour de 50 francs et le Berlioz de 10 francs.

Une sensibilité pour la jeunesse

Lucien Fontanarosa, disparu en 1975 a été particulièrement productif. « Il avait une sensibilité pour la jeunesse rapporte son fils Renaud Fontanarosa, la jeunesse l’inspirait comme Paris, l’Italie, Venise ou encore l’Espagne et le Maroc.. » Ses fresques et décorations murales se retrouvent ainsi au lycée de Saint-Maur-les-Fossés, Nogent le Rotrou, Chatellerault, Vierzon, Lille... mais aussi à l’Ecole Supérieure Estienne à Paris. On retrouve bon nombre de ses peintures dans les plus grands musées.

L’oeuvre du lycée Louis Girard à Malakoff intitulée « Le cerf-volant » est une oeuvre répertoriée au patrimoine de l’Ile-de-France. Malheureusement elle a été mal protégée durant les travaux de rénovation du lycée et surtout elle a été amputée d’une scène importante sur la gauche qui posait la base du cheminement de la fresque et la pensée de l’artiste. 

Malgré cette rupture, la fresque demeure une oeuvre rare dans la filiation selon Renaud Fontanarosa, des grands peintres fresquistes italiens. Dans toutes ses compositions Fontanarosa voulait donner une dynamique, ici, c’est le thème même du cerf-volant qui est prétexte au mouvement et à l’expression de cette dynamique... « C’est une sorte de signal dit encore le fils de l’artiste pour montrer aux jeunes ce qu’est la liberté et l’espoir d’un avenir pour tous » L’oeuvre est en effet dans un établissement scolaire. Fontanarosa créa sa fresque pour ce lieu précis à Malakoff et nulle part ailleurs.

« Mon père partait d’une maquette explique Renaud Fontanarosa. Il la quadrillait, ensuite il projetait sur un mur entoilé un quadrillage agrandit et il reproduisait ainsi chaque partie du quadrillage dans sa taille actuelle. En fait, on constate peu de différence entre la maquette originale et la fresque mis à part le morceau manquant à l’extrémité gauche. L’oeuvre finale est beaucoup plus finie que la maquette notamment l’expression des visages, inexistante sur la maquette, car ça n’avait pas d’intérêt d’avoir tous les détails. Ce qui est toujours important dit Renaud Fontanarosa, c’est d’avoir les constructions générales et les groupes et bien sûr l’indication des couleurs..."

Une oeuvre et un contexte

Quand on regarde cette oeuvre on constate que les visages des jeunes sont assez napolitains (des références aux origines italiennes de l’artiste, mais pour lui çela représentait le voyage, la liberté, l’ailleurs vers lequel on peut rêver ou se préparer. L’idée du cerf-volant, ici, c’est pour des étudiants, l’oeuvre ne doit pas être séparée de son contexte ; aller vers son destin, prendre son envol sans s’occuper du reste... beaux symboles.

La peinture est bien sûr datée : 1955, créée pour un lycée professionnel de garçons, donc uniquement des personnages masculins sur la fresque, la parité on en parle pas encore !, l’habillement aussi marque le temps ; les années 50.

Selon Renaud Fontanarosa, il y a aussi dans le visuel de l’oeuvre une forte dimension collective. On construit ensemble, on prépare l’envol, on prend le fil et on dirige, on manipule le cerf-volant, on le réceptionne, une belle composition générale pour laquelle l’artiste disait « qu’elle était un hymne à la jeunesse pour laquelle tout est possible..."

-----------

Sur internet on peut découvrir des articles et de très belles photos sur les oeuvres très colorées du Lucien Fontanarosa.

 

X Fermer
PONT DU TGV ATLANTIQUE
Frise du lancer du poids et du disque (1987)

Cette longue frise de 70 mètres de long, d’Olivier Descamps ( Michel Andrault et Pierre Para), l’une des décorations du mur de soutènement du TGV-Atlantique, est composée de 10 sculptures en aluminium anodisées de 4,50 m de hauteur. Les silhouettes reproduisent toutes les étapes du lancer du disque. Elles sont inscrites dans les niches du mur en béton en épousant leurs formes. .Dominique Descamps, fils du sculpteur décédé en 2003 parle de l’oeuvre de son père.

En savoir +

Cette longue frise de 70 mètres de long, d’Olivier Descamps ( Michel Andrault et Pierre Para), l’une des décorations du mur de soutènement du TGV-Atlantique, est composée de 10 sculptures en aluminium anodisées de 4,50 m de hauteur. Les silhouettes reproduisent toutes les étapes du lancer du disque. Elles sont inscrites dans les niches du mur en béton en épousant leurs formes. .Dominique Descamps, fils du sculpteur décédé en 2003 parle de l’oeuvre de son père.

 

Olivier Descamps (1920- 2003) fut un grand artiste qui a utilisé de nombreux matériaux. Pour Dominique Descamps, son fils, dans l’oeuvre du lancer de disque sur le mur du TGV qui coupe Malakoff en deux, le sculpteur a voulu exprimer la notion de vitesse et de mouvement que lui a inspiré la nouveauté du train à grande vitesse.Dominique Descamps explique pour Malakoff-patrimoine le sens de l’oeuvre de son père.
 
« ...Je n’ai pas suivi de près la réalisation de la fresque que mon père a réalisée pour le mur de soutènement du TGV atlantique à Malakoff, mais je peux en donner l’esprit.
Lorsqu’il y eut appel d’offres pour une oeuvre sur ce mur, il a présenté une maquette. Dans son esprit, il voulait montrer la notion de vitesse du TGV. A l’époque, la grande vitesse du train était quelque chose de nouveau. Il a voulu utiliser des matériaux en lamelles car, lorsque vous observez les différentes positions du lanceur, vous n’avez pas la même impression si vous êtes piéton ou automobiliste. Ce système de lamelles fait qu’en se déplaçant la perception de l’oeuvre est tout à fait différente suivant la position de l’observateur et suivant la vitesse de déplacement. Mon père a d’ailleurs fait d’autres sculptures dans le même style notamment neuf personnages monumentaux sur la rocade de Villeneuve-d’Ascq près de Lille.
 
On peut imaginer aussi qu’il a voulu saisir l’opportunité du thème du lanceur de disque en lien avec les jeux olympiques de la Grèce et ses sports mythiques. A la puissance du lancer il a associé celle du TGV qui était aussi pour lui une expression de l’intelligence de l’homme. Une grande idée qu’il a voulu représenter symboliquement sur le mur du train à grande vitesse.
Aluminium et béton sont des matériaux modernes qui nécessitent peu d’entretien. Mon père à traité beaucoup de matériaux, la terre, la pierre, le fer, le laiton, les métaux à mémoire de forme. Pour cette fresque un des avantages de l’aluminium était sa facilité de scellement dans les banches et sa résistance aux intempéries.
Je crois que ce qui l’a intéressé dans ce projet était la modernité des matériaux. Cette oeuvre correspondait aussi à une époque où il travaillait beaucoup en lamelles d’aluminium, un matériau très clair et qui n’a pas besoin d’être patiné.
 
Il a donc fait un choix délibéré, car les sculptures sont difficiles à entretenir si elles sont peintes ou anodisées. Avec le temps, la peinture, l’anodisation ou toute patine artificielle se ternissent et se salissent. L’aluminium reste brut et l’effet de patine est obtenu par le jeu d’ombre et de lumière. Nous revenons à cette notion de déplacement ou de vision suivant l’heure du jour avec l’évolution des ombres. Ce jeu de lamelles l’intéressait beaucoup car il mettait en rapport interactif l’oeuvre et la personne par son déplacement.
Je crois pouvoir dire que cette oeuvre fut pour mon père à la fois quelque chose de différent parce qu’il n’a pas utilisé beaucoup ce matériau, mais ce fut aussi quelque chose dans la continuité. Un artiste cherche toujours à se renouveler, à utiliser de nouvelles techniques, a se faire plaisir aussi. Sur ce travail, il a eu la possibilité de maitriser une matière et d’en faire une expression, de suggérer un mouvement, de donner une vie à des matériaux considérés au départ comme anodins et sans valeur.
 
Mon père était soucieux d’exprimer la vitesse dans ses oeuvres. Il cherchait l’expression du déplacement ou du mouvement. Il a réalisé des oeuvres telles qu’une sculpture de motard. Une moto peut paraître statique, pourtant il a réussi à donner l’impression de vitesse en jouant sur l’équilibre, la position et en laissant flou certains éléments. En fait, il a cherché dans ses sculptures des expressions pour qu’on ressente la vitesse et le déplacement. Beaucoup de photographes ont exploité l’effet du contraste entre des parties nettes et des parties floues pour exprimer le mouvement. C’est quelque chose qui l’intéressait et il cherchait comment l’utiliser lui-même. Dans le lancer de disque, on retrouve un mouvement très fort, très allongé, c’est probablement cette recherche esthétique qui l’a intéressé.
 
D’autre part, il s’agissait de créer une oeuvre sur un simple mur. Ici on aborde une question d’architecture et d’urbanisme. Sur ce long talus du TGV, vous aviez trois passages-ponts sur lesquels vous pouviez définir un thème pour donner des repères aux riverains et aux passants. C’était aussi une façon d’indiquer l’endroit. De donner un repère dans la ville. Personnellement je crois important d’avoir des oeuvres aussi variées pour ouvrir l’esprit vers toutes les possibilités d’oeuvres murales
 
Tout sculpteur fait des oeuvres d’abord dans son atelier, des oeuvres internes. Quand il s’agit d’en créer pour l’extérieur, elles sont soumises aux intempéries et se pose alors la question de la corrosion. Il y a eu de grandes oeuvres qui ont été faites en métal déjà corrodé, justement pour qu’elles puissent perdurer. C’est un souci pour l’artiste de savoir comment accrocher son oeuvre à l’extérieur, qu’elle ne soit pas renversée par le moindre coup de vent, qu’elle puisse se maintenir en bon état longtemps. Il s’agit de trouver quelque chose qui ne se déforme pas avec les intempéries. C’est obligatoirement dans la réflexion de l’artiste quand il travaille une oeuvre destinée à être installée en extérieur.
 
Personnellement, pour cette oeuvre du lancer de disque, connaissant mon père, je pense qu’il y a association entre un travail intellectuel et un travail manuel instinctif. C’est beaucoup plus qu’une sculpture qu’il aurait pu façonner dans son atelier. Il y a une réflexion et une association à la vitesse et à la modernité. Je suis sûr aussi qu’il y avait dans son esprit une recherche sur les valeurs anciennes de l’homme avec sa force, sa puissance en référence aux jeux dans la Grèce antique car il a beaucoup travaillé les mythes grecs. Une oeuvre de synthèse.. »
 
Fiche réalisée à partir d’un entretien avec Dominique Descamps

 

 

X Fermer
PONT DU TGV ATLANTIQUE
Les bâtisseurs (1987)

Yvette Vincent-Alleaume n’a jamais été l’artiste d’un seul matériau. Elle les a tous utilisés durant sa longue carrière artistique en France et à l’étranger : mosaïque, brique, céramique, ardoise, galets de rivière, granit, terre cuite, acier, avant de s’orienter vers le béton, auquel d’autres matériaux apportent leur complément. Le livre parcours de l’artiste édité en 2009 révèle avec force une vie de création et de réalisations dans des domaines variés : art dans la ville, sculptures monumentales ou autres sculptures, tapisseries, dessins, bijoux.. Une vie d’artiste en grand et en petit. Plutôt en grand à Malakoff avec l’oeuvre monumentale "Les bâtisseurs".

En savoir +

Yvette Vincent-Alleaume n’a jamais été l’artiste d’un seul matériau. Elle les a tous utilisés durant sa longue carrière artistique en France et à l’étranger : mosaïque, brique, céramique, ardoise, galets de rivière, granit, terre cuite, acier, avant de s’orienter vers le béton, auquel d’autres matériaux apportent leur complément. Le livre parcours de l’artiste édité en 2009 révèle avec force une vie de création et de réalisations dans des domaines variés : art dans la ville, sculptures monumentales ou autres sculptures, tapisseries, dessins, bijoux.. Une vie d’artiste en grand et en petit. Plutôt en grand à Malakoff avec l’oeuvre monumentale "Les bâtisseurs".

L’oeuvre monumentale réalisée par la peintre et sculpteur Yvette Vincent-Alleaume sur le mur de soutènement du TGV Atlantique à Malakoff, a pour thème « Les bâtisseurs ». Et pourquoi donc peut s’interroger celui qui la découvre ? : « Mais parce que c’est un beau métier, bâtisseur c’est beaucoup plus que constructeur, il y la matière projetée dans l’avenir.. J’ai notamment été inspirée disait la peintre-sculpteur par les blocs superposés que je venais de découvrir lors d’un voyage au Machu Pichu au Pérou. »

Ce rêve de bâtisseur est exprimé dans l’oeuvre du Pont Guy Moquet « par une tête qui pense et des personnages qui s’activent en train de construire une ville ». En 1987, la réalisation de cette sculpture se mélangeait aux travaux publics de construction du remblai-piédestal sur lequel devait rouler en pleine zone urbaine le nouveau TGV Atlantique, 80 mètres de sculpture dans un mur de béton de 7 mètres de hauteur, un pont avec ses deux culées et ses retours, un lieu de passage de nombreux écoliers du collège Paul Bert.
 
Une "mise en culture" originale
 
On peut dire que c’est Yvette Vincent-Alleaune qui est à l’origine de la mise en « culture » des 700 mètres du mur de soutènement du TGV ; « J’avais proposé, dit-elle, aux architectes Andrault et Parat, chargés de la construction du mur et du mur anti-bruit, un projet de sculpture pour un pont. On m’avait gentiment répondu qu’il y avait peu de chance que le public regarde mon projet à cet endroit. Pourtant après, bien des bagarres, ça s’est fait. Ce fut le départ d’une aventure puisque deux autres sculpteurs réaliseront une oeuvre sur le mur grâce au concours actif de la SNCF, du Conseil Régional, de la mairie de Malakoff et de la Direction Départementale de l’Equipement ».
 
La création a commencé par des dessins, puis des maquettes en volume qui ont orné longtemps l’atelier parisien d’Yvette Vincent-Alleaume dans le 12ème arrondissement de Paris. Après les maquettes sont venus les dessins grandeur nature, un calepinage monstrueux reconnaît-elle. Pour sculpter ses moules de polystyrène expansé, la SNCF due prêter à l’artiste durant quatre mois les locaux vétustes et crasseux de l’ancienne gare de Vanves-Malakoff avant leur démolition.
 
Avec l’aide du sculpteur Maella Citron, et d’un assistant Sylval, elle avait du penser en négatif, c’est-à-dire prévoir ses moules à l’envers, qui insérés plus tard dans le mur laisseraient sur le coté extérieur la belle face en relief inversé. Puis elle dû sculpter au fil en acier chaud des dizaines de mètres cubes de polystyrène. Avec cette méthode on obtient en effet une découpe très précise sur des formes de taille importante. Puis s’est ajouté un traitement au chalumeau ce qui donnait des matières grenues et soufflées, contrastant avec les parements lisse du mur. Une vision particulièrement recherchée et voulue par l’artiste. Un travail d’Hercule, inspiré évidemment.
 
Aux couleurs de la ville de Malakoff
 
Les moules achevés et soigneusement numérotés, place au chantier sur site. Yvette Vincent-Alleaume met alors en place avec les ouvriers de l’entreprise Demathieu et Barre, au millimètre près, les matrices dans les panneaux de coffrage (les banches), assiste à la mise en place des ferraillages d’un imposant ouvrage d’art en pleine ville. Après la mise en place du béton en une seule coulée sur sept mètres de haut, le démoulage fut lent et méticuleux. L’oeuvre qui n’était jusqu’ici que moulage se révélait petit à petit. Emotion garantie pour tous.
Yvette Vincent-Alleaume pouvait alors apporter le fil d’Ariane qu’elle avait conçu, des motifs de terre cuite émaillée, collés, au tons vifs, évoquant à la fois l’eau et le feu, du bleu et du rouge, les couleurs de la ville de Malakoff qui traversaient les personnages et l’ensemble de la sculpture dont elles habillaient les creux.
 
Voilà donc depuis plus de 20 ans que cette oeuvre murale habille ce qui aurait pu être un mur nu sans vie. Et à l’usage, on constate que la fresque « les bâtisseurs » se découvre à deux vitesses. Les automobilistes qui empruntent le boulevard Camélinat où qui passent sous le pont Guy Moquet, perçoivent un jeu d’ombres et de lumières, ponctuée de tâches colorées. Les piétons eux peuvent découvrir les personnages et les subtilités des volumes et des matières. Assurément l’oeuvre d’Yvette Vincent-Alleaune peut surprendre à chaque passage.
 
----------------------------------
Pour découvrir les oeuvres essentielles d’Yvette Vincent-Alleaume en France et à l’étranger notamment dans plusieurs Ambassades et grandes villes, un livre autoédité : « Yvette Vincent-Alleaume, peintre sculpteur » (2009), 228 pages, 400 photos, 50 euros port compris. Renseignements : tel 01 43 43 91 57


X Fermer
PALISSADE DE L’ECOLE MATERNELLE JEAN-JAURES
Le mur sérigraphié des enfants (2003)

La maternelle du centre ville Jean-Jaurès s’est dotée en 2003 d’un nouveau mur d’enceinte, une œuvre sérigraphiée sur verre de 15 mètres de long par 4,50m de hauteur faisant appel à des techniques récentes. Cette oeuvre a été réalisée par les photographes Christian Gobelin et François Despatin connus pour avoir une vraie technique sans complaisance du portrait et des images populaires.

En savoir +

La maternelle du centre ville Jean-Jaurès s’est dotée en 2003 d’un nouveau mur d’enceinte, une œuvre sérigraphiée sur verre de 15 mètres de long par 4,50m de hauteur faisant appel à des techniques récentes. Cette oeuvre a été réalisée par les photographes Christian Gobelin et François Despatin connus pour avoir une vraie technique sans complaisance du portrait et des images populaires.

Cette fresque a bénéficié du concours de Jean Montcharmont, architecte et de l’établissement Parmentier spécialisé dans la sérigraphie sur verre
Sur ce mur séparant les deux cours (inférieure et supérieure) de l’école maternelle, les artistes voulaient représenter la totalité des enfants de l’établissement parmi leurs réalisations scolaires ; dessins, écrits et leur premières confrontations sociales, sport, vie de classe, récréation, cantine...

En accord avec l’architecte les artistes photographes ont fait le choix de conserver la transparence du verre au lieu d’un verre dépoli, afin que les images réalisées ne se perçoivent pas dans leur totalité, mais détails après détails en fonction des éclairages, des périodes de l’année, des angles de visions, de la présence d’enfants dans la cour, du vieillissement des matériaux.

Ils ont d’abord entrepris une campagne de prises de vue durant deux mois pour réaliser les portraits de tous les élèves et les reproductions de leurs travaux. Ce travail s’est fait avec la participation active des enfants, des enseignants, et des parents. Puis un montage numérique a permis la reproduction sérigraphique.

En réalisant cette fresque, Christian Gobelin et François Despatin espéraient que les enfants, puis les petits enfants de cette école se frotteraient à la présence picturale de leurs jeunes ancêtres et que cette confrontation serait source de rêveries, d’émotions, d’interrogations, de nostalgies, de joies et d’espoirs....en tout les cas ne les laisseraient pas indifférent et les questionneraient sur la filiation, le groupe, la société, le temps passé, présent, futur, ou de la métaphysique abordée ici concrètement. Un travail pertinent.
 
(19 rue Ernest Renan) Oeuvre visible de la voie publique.

X Fermer
Malakoffpatrimoine.fr - Site internet participatif
>> Nous contacter